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Estéban LEPAUL, meilleur buteur du National : “C’était évident de revenir à Épinal”

Le 01 décembre 2023 par Stéphane Magnoux
© Justine Thouvenot / Estéban Lepaul

Passé par le prestigieux centre de formation de l’Olympique Lyonnais, ce qui se faisait de mieux en France à l’époque, Estéban Lepaul n’a pas réussi à décrocher un contrat professionnel avec le club rhônalpin en raison de la forte concurrence au sein de la génération 2000.

Formé à l’Olympique Lyonnais, Estéban Lepaul n’a pas réussi, pour le moment, à percer chez les professionnels. L’attaquant de 23 ans, au nom bien connu dans les Vosges, a ensuite rebondi en National 2, déjà à Épinal, puis à Orléans en National. De retour au SA Spinalien à l’intersaison, il est l’un des joueurs les plus en vue du championnat de National où ses qualités de buteur font souvent mouche.

Vous avez quitté Orléans pour Épinal à l’intersaison. Pour beaucoup de gens, c’était écrit de vous revoir un jour au SAS. Est-ce si simple que cela ?

Je sortais d’une mauvaise saison en National avec Orléans. Dès la reprise de l’entraînement, le coach, Bernard Casoni, m’a demandé de trouver un nouveau projet. Cela s’est fait tout de suite. La veille, j’avais eu Fabien Tissot au téléphone. C’était évident de revenir à Épinal. Je voulais retrouver un club où j’allais jouer et pouvoir me montrer. Par rapport à il y a trois ans, je connaissais encore la moitié de l’effectif et je ne me faisais aucun souci pour l’environnement. C’est la ville de ma famille. Je la connais depuis que je suis gamin.

Adolescent, vous aviez opté pour le centre de formation de Lyon. Votre père, Fabrice, avait-il joué un rôle dans ce choix ?

On avait eu plusieurs sollicitations à cette période. On s’était fixé l’objectif d’aller dans le meilleur centre de formation français, comme il l’avait fait à son époque avec l’AJ Auxerre. C’est pour cela que j’avais rejoint l’Olympique Lyonnais.

À Lyon, j’ai évolué au sein d’une grosse génération et j’ai peut-être manqué d’individualisme. 

Estéban LEPAUL

Que retenez-vous de vos années de formation à Lyon ?

Il y avait une grosse concurrence, mais cela m’a permis de beaucoup progresser. Si je n’étais pas passé par l’OL, je ne serais pas le joueur que je suis aujourd’hui. Il y a eu des moments très positifs, d’autres moins comme les périodes où j’ai moins joué. J’ai progressé mentalement et je n’ai jamais baissé les bras. Je ne sais pas comment cela se passe désormais mais à l’époque Lyon était le club qui travaillait le mieux au niveau de la formation en France.

Que vous a-t-il manqué pour décrocher un contrat pro ?

J’ai évolué au sein d’une grosse génération et j’ai peut-être manqué d’individualisme. Je travaillais beaucoup pour l’équipe et j’aurais peut-être dû plus me concentrer sur moi. Des choix ont été faits, c’est comme ça.

Avant de revenir à Épinal, vous avez joué deux saisons à Orléans, dont la première sous les ordres de Xavier Collin qui vous avait fait venir une première fois à Épinal…

J’avais envie de continuer à travailler avec lui. Orléans me permettait aussi de franchir un palier et de découvrir le National. Cela fait partie des gros clubs à ce niveau. C’était une bonne opportunité pour moi. 

Le plus important, c’était que le groupe reste serein et n’explose pas. 

Estéban LEPAUL

Le début de saison d’Épinal a été très difficile. Vous avez attendu début novembre et la 12ᵉ journée pour décrocher votre première victoire à Nîmes. Comment avez-vous vécu cette période sans succès ?

Ce n’était pas facile de commencer le championnat de cette manière. Il ne fallait pas baisser les bras et lâcher dans la tête. Personne ne l’a fait et on a continué à travailler. Le plus important, c’était que le groupe reste serein et n’explose pas. Si on explosait au bout de dix journées, c’était foutu. Les victoires ont fait du bien au moral et ont remis du crédit. Gagner 3-1 à Nîmes puis mettre 4-0 à Avranches, cela prouve qu’on est capable de faire de belles choses. 

Que vous inspire la pression de ce championnat de National qui, pour la deuxième année consécutive, enverra 6 des 18 équipes en National 2 à l’issue de la saison ?

C’est terrible. Faire descendre un tiers des équipes, c’est énorme. Le National est le championnat qui paye les pots cassés pour tout le monde. Le plus dur, c’est de se maintenir la première année pour prouver que tu as ta place. On va tout faire pour et on se battra jusqu’au bout. En National, il y a deux championnats : celui de la première partie de saison et celui de la seconde. La deuxième moitié de saison n’a rien à voir avec la première. Fin février, le championnat sera dessiné avec les équipes qui se battront en bas de classement et les autres. Tous les ans, cela ressemble à ça.

 Je me concentre complètement sur Épinal. Je ne veux pas savoir ce qu’il se passe à l’extérieur. 

Estéban LEPAUL

D’un week-end à l’autre, on voit des équipes de tête chuter régulièrement contre des mal classés…

Il n’y a jamais rien d’acquis dans ce championnat. Tout le monde peut battre tout le monde. Le Red Star, qui nous avait battu lors de la 1ʳᵉ journée (1-2, le 11 août), en a pris trois à GOAL FC une semaine après (3-1). Les résultats varient. Beaucoup de gens ont été surpris que l’on gagne contre Nîmes puis face à Avranches derrière. Ce championnat est surprenant. Toutes les équipes sont accrocheuses et dures à manier. C’est difficile de prévoir des résultats en National et faire des séries.

À l’issue de la 13ᵉ journée, vous étiez le meilleur buteur avec huit réalisations. Accordez-vous de l’importance à ce classement ou bien cela vous passe-t-il au-dessus ?

Ce classement récompense le travail quotidien. Je suis content de cette place et je n’ai pas l’intention de la céder. C’est quelque chose qui me sera bénéfique. Si je veux remplir mes objectifs, cela passe par des bons matchs et marquer des buts. 

Quand on réalise un début de championnat comme le vôtre sur le plan individuel, on suscite forcément de l’intérêt…

Je me concentre complètement sur Épinal. J’ai un agent qui s’occupe du reste. Pour le moment, je ne veux pas savoir ce qu’il se passe à l’extérieur. On fera les comptes en fin de saison.

Les prochains match de National d’Épinal.
> Vendredi 1er décembre à 19 h 30 : 
Épinal – Châteauroux
> Vendredi 15 décembre à 19 h 30 : 
Orléans – Épinal
> Vendredi 12 janvier à 19 h 30 : 
Villefranche-en-Beaujolais – Épinal.

2000 : une génération dorée à Lyon

Un rapide coup d’œil sur la génération 2000 des joueurs formés à Lyon donne le tournis. C’est au milieu d’une sacrée promotion qu’a évolué Estéban Lepaul en Rhône-Alpes. 

Le jeune homme de 23 ans est de la même année que Maxence Caqueret et Amine Gouiri, professionnels à Lyon et Rennes, mais aussi que Pierre Kalulu (Milan AC), Melvin Bard (Nice) et Oumar Solet (RB Salzbourg). Pour ne citer que les plus connus de cette génération dorée.

Meilleur buteur du SA Spinalien cette saison, l’attaquant Estéban Lepaul est en forme. Après une saison difficile à Orléans, il a retrouvé la joie de jouer dans les Vosges et est l’un des hommes les plus en vue du championnat de National.

La troisième génération de Lepaul sous les couleurs d’Épinal

Entre la famille Lepaul et le SA Spinalien, l’histoire dure depuis plusieurs dizaines d’années. Estéban Lepaul représente la troisième génération à évoluer au stade de la Colombière. Avant lui, il y a donc eu son grand-père, Alain, son père, Fabrice, et son oncle, Sébastien. Décédé à la suite d’un accident de la circulation le 23 mai 2020 dans le Bas-Rhin, Fabrice Lepaul avait débuté en Ligue 1 à seulement 16 ans sous le maillot d’Auxerre, lors de la saison 1993-1994, après avoir fait ses classes à Épinal. Il compte 32 matchs de Ligue 1 et 3 de Ligue des Champions avec le club icaunais. Sa carrière avait connu un coup d’arrêt en 1997 après un accident de la route. Malgré des passages à Cannes et Saint-Etienne en Ligue 2, le talentueux gaucher ne retrouvera pas complètement le niveau qui était le sien dans l’Yonne. Il avait à nouveau porté le maillot d’Épinal lors de la saison 2004/2005 au quatrième niveau national.

Estéban Lepaul

> Naissance à Auxerre (Yonne) 
le 18 avril 2000

> Taille : 1,77 m ; poids : 67 kg

> Poste : attaquant

> à débuté le football en Alsace, 
à l’US Baldenheim puis Holtzwihr, 
les SR Colmar et le pôle espoir de Nancy avant de rejoindre le centre de formation 
de l’Olympique lyonnais.

> Clubs successifs : Lyon (de 2015 à 2020), Épinal (2020/2021), Orléans (de 2021 
à 2023), Épinal (depuis 2023). 

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