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La CAPEB VOSGES rend les métiers du bâtiment plus séduisants. Rencontre avec son Président, Patrick Mathieu

Le 05 décembre 2023 par Lilia Akani
© CAPEB Vosges - Patrick Mathieu, Président de la CAPEB Vosges

La CAPEB (Chambre Syndicale de l’Artisanat et des petites Entreprises Bâtiment des Vosges) est le syndicat patronal de l’artisanat du bâtiment. Elle propose aux entreprises de l’information, des conseils, des services et assure la promotion des métiers du bâtiment. L’organisme œuvre régulièrement en faveur de la mixité au sein de ces métiers en mettant en place de nombreuses actions. C’est dans cette optique que l’idée d’un calendrier 2024 avec des femmes, travaillant dans le BTP, dans le plus simple appareil est née. Patrick Mathieu, Président de la CAPEB Vosges et gérant de la société, Lorège nous en dévoile les dessous.

Patrick Mathieu, pouvez-vous nous en dire davantage sur ce calendrier 2024 très spécial ?

En 2022, on avait déjà édité un calendrier. On avait fait poser nus des artisans dans le but faire parler de la CAPEB. C’était peu courant… Pour 2023, nous avions réalisé un calendrier sous forme de vidéos. Tous les mois, on postait une petite mise en scène sous forme de comédie mettant en avant tous les services de notre syndicat. Cela demandait du travail et un certain coût. Pour cette année, on voulait parler des femmes artisanes, car l’une de nos principales problématiques est de faire venir les femmes dans ces métiers.

C’était compliqué de convaincre ces femmes de poser dénudées ?

Depuis que je suis à la CAPEB, il n’y avait que des hommes au conseil d’administration, depuis deux, trois ans, deux femmes nous ont rejoints. C’est aussi un progrès. De ce fait, quand on a lancé cette idée, Marion Denninger, Présidente de la CDFA (Commission Départementale des Femmes dans l’Artisanat) et gérante de l’entreprise
ECODENN’ERGIE ,a appelé ses contacts. Elle s’est chargée de l’organisation d’une main de maître et les personnes contactées ont répondu présent assez facilement. Nous sommes ravis d’avoir ces douze femmes artisanes qui se sont prêtées au jeu.

Justement, vous évoquiez le message derrière ce projet. On est encore loin de la mixité ?

Effectivement. Parmi nos adhérents, nous avons 13 % de femmes cheffe d’entreprises, il reste encore du chemin pour arriver à la parité. On voudrait un peu casser les clichés. Historiquement, lorsque l’on parlait des artisans du bâtiment, il s’agissait d’hommes. Les femmes étaient davantage cantonnées aux métiers de secrétariat. Au niveau de nos statuts, nous avons même modifié le terme Commission des femmes d’artisans en Commission des femmes dans l’artisanat afin de ne plus réduire les femmes au statut d’épouses d’artisans. Elles sont de plus en plus nombreuses à être cheffe d’entreprise et à gérer leurs sociétés d’une main de fer. Je suis électricien et il n’est pas rare de voir sur un chantier une femme venant dépanner une chaudière par exemple.

Mais encore peu nombreuses, de quoi ont-elles peur ?

Je dirais qu’il y a le poids des clichés. Il y a aussi le fait que l’on pense qu’il est nécessaire d’avoir une certaine force physique pour exercer nos métiers. Ce n’est pas complètement faux, mais aujourd’hui beaucoup de choses sont mécanisées pour éviter de porter de lourdes charges. Ce n’est pas encore ancré dans les mentalités.

Cela ne concerne donc pas seulement les femmes chefs d’entreprises…

Tout à fait. Ça concerne tous les corps de métiers. Sur le chantier, la présence de femmes est encore faible comme je l’évoquais. Peintre plaquiste est sans doute le métier qui se féminise le plus.

De manière plus générale, comment se portent les métiers de l’artisanat ?

C’est compliqué, car on commence à sentir les effets de l’augmentation des taux d’intérêt et la frilosité des banques, notamment pour le neuf. De ce fait, ces nouvelles entreprises viennent sur le marché de la rénovation, qui est notre cœur de métier. La complexité de la rénovation énergétique est un autre problème. Il y a là un énorme marché, les aides telles que MaPrimeRénov’ sont très bien, mais c’est assez complexe. Sans oublier les entreprises éco délinquantes qui continuent de proposer des services d’isolation à 1 euro alors qu’un décret l’interdit. De plus, il n’y a pas de suivi et la performance attendue n’est pas au rendez-vous. On reçoit quotidiennement des appels d’artisans qui perdent ainsi des chantiers. Enfin, on déplore aussi la lourdeur des contrôles. Il peut y en avoir jusqu’à quatre pour un même chantier.

Vous serez partenaire du Salon Planète et Énergies du 26 au 28 janvier au Centre des Congrès d’Épinal, une belle occasion de distribuer ce calendrier…

Oui, nous serons présents au Salon cette année encore. Ce sera notre plus gros point de distribution. Dès sa sortie, le calendrier sera disponible à la CAPEB, nous en offrirons à tous nos partenaires et probablement qu’on nous en réclamera….

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