“C’est un joli salon qui fait rayonner la gastronomie française”, Christophe Raoux, Parrain du Salon de la Gourmandise à Épinal

Le 10 novembre 2023 par Francoise Fontanelle

Qu’est-ce qui vous a amené à accepter l’invitation du Rotary Club Épinal, vous qui êtes un Chef très occupé ?

C’est d’abord la rencontre avec Gérard Michel (membre du Rotary Club d’Épinal, chargé de l’animation des ateliers et des chefs pour le Salon de la Gourmandise) qui m’a été présenté par Joseph Viola. Une personne cultivée avec laquelle j’ai accroché rapidement parce que l’on parlait le même langage. C’est aussi l’affinité que j’ai avec les Vosges. Je participe au Repas des Chefs, organisé au Grand Hôtel de Gérardmer, depuis plusieurs années, et je viens régulièrement dans les Vosges en tant que consultant. C’est aussi parce que c’est un joli salon qui fait rayonner la gastronomie française depuis plusieurs années. Ce n’est jamais facile de préparer et de coordonner ce genre d’évènements, encore plus pour des bénévoles… En plus, je serai bien entouré et l’ambiance dans ces salons est toujours exceptionnelle. C’est toujours un moment d’échanges et l’occasion de faire passer des messages.

Justement, en tant que parrain, que souhaitez-vous apporter à cette édition ?

En ce qui concerne les concours, et pour en avoir moi-même fait beaucoup, je vais surtout apporter de la bienveillance. Même si un jeune finit dernier, il faut saluer le courage qu’il a eu de se présenter et le travail qu’il a dû fournir. C’est beaucoup d’investissement et de stress, d’autant que la famille est présente.

De la bienveillance et de l’écoute, donc, et partager le peu que je sais, pour le mettre au service des autres.

Que diriez-vous à un jeune qui, en venant au salon, s’enthousiasmait pour les métiers de la gastronomie ?

D’être persévérant, accrocheur. Et en même temps, avoir beaucoup de courage et d’humilité. Je lui dirai aussi de viser l’excellence, même si je respecte les objectifs de chacun.

« L’idée que nous perdions le savoir-faire français, c’est ma hantise. »
Le chef Christophe Raoux

Vous qui êtes en contact des jeunes cuisiniers, notamment au travers des castings pour Top Chef, comment percevez-vous cette génération montante ?

Une autre façon de travailler et de nouveaux produits, car les ressources de la planète diminuent. Aujourd’hui, ils partent sur d’autres techniques, notamment sur des assemblages de graines et des cuissons différentes, au chalumeau ou à l’azote, par exemple. Ils apportent de la fraîcheur et une façon de travailler plus instantanée. Mais ils s’éloignent des classiques… .

Certes, la gastronomie a toujours évolué, mais craignez-vous que la cuisine à la française devienne un musée ?

L’idée que nous perdions le savoir-faire français, c’est ma hantise. Aujourd’hui, on prend beaucoup de raccourcis. On va beaucoup trop vite et on oublie les fondamentaux. Je me dis que dans 15 ans, on va revenir nous chercher pour retrouver les recettes de certains plats ou de sauces qui constituent ce patrimoine et forment les bases de la gastronomie française.

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