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Para canoë-kayak : Abel Aber ne veut pas s’arrêter en si bon chemin

Le 28 juin 2024 par Stéphane Magnoux
Qualifié pour les Jeux paralympiques puis vice-champion d’Europe sur le sprint de 200 m quelques semaines plus tard, le Spinalien Abel Aber vit une période faste mais ne compte pas se reposer sur ses lauriers.
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Médaillé d’argent sur le sprint de 200 m aux championnats d’Europe de para canoë-kayak à Szeged en Hongrie, le Spinalien Abel Aber voit plus loin. Dans un peu plus de deux mois, il partira à l’assaut du podium paralympique
sur le bassin de Vaires-sur-Marne.

Abel Aber, Vice-champion d’Europe de sprint sur 200 m

C’est une première étape. Homme de challenges, Abel Aber savoure la médaille d’argent, sa première sur la scène internationale, décrochée en Hongrie le samedi 15 juin. Ce jour-là, le Spinalien de 38 ans est devenu vice-champion d’Europe de sprint, sur 200 m, dans la catégorie VL3. Pour faire simple, elle regroupe les athlètes limités dans le mouvement du bas du tronc et des jambes ou amputés d’un membre. S’il savoure, le jeune homme est conscient qu’il ne s’agit que d’une étape sur la route des Jeux paralympiques de Paris 2024. La première, c’était évidemment de décrocher son ticket pour le rendez-vous planétaire. Déjà à Szeged, il avait composté son billet début mai lors des Mondiaux, bouclés à la 2e place de la finale B. « Cela concrétise tout le travail des derniers mois, mais je ne m’enflamme pas. Je suis un éternel insatisfait, même si cela me fait plaisir d’avoir rendu ma famille heureuse », lâchait le rameur, tout en retenue, à son retour de Hongrie. Encore jeune dans la discipline – il ne pratique le paracanoë que depuis cinq ans -, Abel Aber veut combler l’écart qui le sépare des meilleurs athlètes mondiaux d’ici début septembre et Paris 2024. « À ce niveau-là, le canoë, c’est beaucoup de condition physique, éclaire-t-il. Maintenant que j’ai la technique, il faut que j’aille chercher les derniers 50 mètres. » Là où la différence se fait.

« Je suis fier de représenter le territoire »

Abel Aber

Un moral d’acier

Hormis quelques jours dans les Vosges dans la foulée de son podium européen, le gaillard n’aura guère le temps de souffler jusqu’à sa première course des Jeux paralympiques. Ses épreuves auront lieu du 6 au 8 septembre sur le bassin de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne). Prudent sur ses ambitions, Abel Aber n’en demeure pas moins un redoutable compétiteur. « Me mettre en avant et parler avant les courses, ce n’est pas trop mon truc », concède celui dont la vie avait basculé à 17 ans. À la suite d’un accident de scooter, il s’était retrouvé amputé fémoral de la jambe droite. Il a d’abord trouvé dans la boxe un exutoire, faisant fi du handicap et en évoluant chez les valides, avant de découvrir, par hasard, le para canoë. C’était donc il y a cinq ans, grâce au programme « La Relève », qui permet à des athlètes handisports de tester diverses disciplines et, pour les meilleurs, de se lancer dans la quête des Jeux paralympiques.

Abel Aber, ambassadeur de la région

Bourreau de travail, Abel Aber compte passer un palier d’ici début septembre et ne pas tomber dans le piège de la décompression. « Mon objectif premier, ce n’est pas d’être sur les kakémonos, mais de ramener une médaille. Mon passé de boxeur va bien me servir pour ne pas m’encrasser et prendre du poids ! », s’amuse-t-il. à Szeged, le Spinalien a pu mesurer ce qui le sépare encore de l’Ukrainien Vladyslav Yepifanov, le seul à lui résister en finale de l’Euro. L’actuel détenteur des titres mondial et européen a bouclé ses 200 m en 49’’18 contre 51’’41 pour Abel Aber. Médiateur à la Ville d’Épinal, il est l’un des meilleurs ambassadeurs de la région sur le plan international. « Je suis fier de représenter le territoire », énonce-t-il. Dans un peu plus de deux mois, c’est tout un département qui ramera fort avec lui.

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