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« Épinal vit pour le hockey » Rencontre avec Philippe Bozon, sélectionneur de l’Équipe de France d’hockey sur glace

Le 22 janvier 2024 par Stéphane Magnoux
Sélectionneur de l’équipe de France depuis mai 2018, Philippe Bozon va retrouver la patinoire de Poissompré où il a mené les Spinaliens jusqu’en finale de Ligue Magnus lors de la saison 2014/2015.
© © IIHF

Les 9 et 10 février, l’équipe de France retrouvera la patinoire de Poissompré à Épinal pour deux rencontres amicales. À la tête des Bleus depuis mai 2018, Philippe Bozon connaît bien les lieux. Coach d’Épinal lors de la saison 2014/2015, il avait emmené l’équipe en finale de Ligue Magnus.

Lors du rassemblement de novembre, vous aviez fait appel à un groupe rajeuni. Les cadres seront-ils de retour à Épinal ?

On essaie d’avoir quelques joueurs évoluant à l’étranger. On va aussi donner leur chance à ceux qui n’avaient pas pu venir en novembre, notamment en raison de blessures. L’idée est d’avoir vu un maximum de monde en stage cette saison avant la préparation terminale pour les championnats du monde début avril. On a l’habitude de ces situations depuis plusieurs années. Le stage d’Épinal va lancer notre sprint final pour les championnats du monde et le TQO (tournoi de qualification olympique, du 29 septembre au 1er octobre en Lettonie) avec un maximum de joueurs présents au dernier Mondial. Les objectifs sont ciblés. On va les évoquer et remettre tout le monde à la page. Les grosses échéances arrivent et ce stage va permettre de remobiliser tout le monde.

Dans l’optique de ces échéances, vous aviez commencé à rajeunir le groupe la saison passée. Allez-vous continuer sur cette lancée ?

On est en transition. Le résultat du TQO fera que cette transition sera totale, comme on l’espère, après 2026. Pour cela, il faut se préparer en amont. Ce n’est pas quand l’échéance est passée qu’il faut y penser. Je m’attelle depuis deux ou trois saisons à préparer les jeunes et leur donner du temps de jeu pour répondre présent quand la transition sera complète.

Les Bleus étaient sortis du Mondial 2023 avec un bilan mitigé. Le maintien était validé mais les derniers matchs avaient été difficiles…

Il faut remettre tout cela dans le contexte. Il nous manquait pas mal de joueurs majeurs. Par rapport à ces absences, le Mondial a été positif. Pas uniquement pour les résultats sur lesquels ont se focalise d’abord mais sur l’identité de jeu et ce qu’on a montré. C’était intéressant de voir les jeunes évoluer sur leur premier championnat du monde.

Ne vous manque-t-il pas une grosse performance pour franchir un palier comme atteindre les quarts de finale des Mondiaux ou disputer les Jeux olympiques* ?

Cela fait quarante ans que je suis dans le milieu et quarante ans que j’entends ce discours. Est-ce qu’un quart de finale aux Mondiaux ou les JO améliorerait le quotidien du hockey français ? Je n’ai pas encore vu de révolution. Sportivement, c’est indéniable qu’on a ces ambitions et la motivation pour le faire. De là à dire que cela pourrait complètement changer la donne, je suis sceptique.

* : Les Bleus n’ont plus atteint les quarts de finale des championnats du monde depuis 2014 et disputé les Jeux olympiques depuis 2002.

La perspective des Jeux olympiques en 2030 et peut-être des Mondiaux 2028** en France est tout de même alléchante…

Ce sont de superbes échéances qui peuvent arriver pour le hockey français. Avec des certitudes : en tant que pays organisateur, on n’aura pas besoin de se qualifier pour 2030. Cela change le travail et la dynamique.

** : La France a postulé pour accueillir le Mondial 2028 à Paris et Lyon. La réponse sera connue le 24 mai lors de l’assemblée générale de la Fédération internationale de hockey sur glace.

J’espère qu’Épinal retrouvera sa place en Ligue Magnus

Philippe BOZON, sélectionneur de l’Equipe de France de Hockey

En tant que sélectionneur, êtes-vous consulté dans le choix des lieux de stages pour l’équipe de France ?

On en parle un peu mais c’est d’abord le travail de nos élus. En venant à Épinal, on sait qu’on sera bien reçu et que l’engouement du public est incroyable. Il y aura une grosse ambiance lors des matchs. C’est sympa pour les joueurs, à l’inverse des tournois à l’étranger où il n’y a pas grand-monde et l’ambiance est assez neutre. Le public est un facteur important. Évoluer dans des patinoires pleines avec du monde derrière nous, c’est une motivation supplémentaire.

Comment expliquez-vous cet engouement qui ne faiblit pas pour le hockey sur glace à Épinal ?

Quand on parle d’Épinal, on dit souvent que c’est une ville de hockey. En France, quand on désigne une ville de la sorte, ce n’est pas commun. Épinal sort du lot et vit pour le hockey sur glace. C’est fabuleux quand on a la chance de le vivre de l’intérieur.

Vous n’êtes resté qu’une saison au club. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Cette expérience a été marquante à plus d’un titre ! Je retiens avant tout la chaleur humaine, l’engouement et l’aventure vécue avec l’équipe. Dans le sport, c’est ce qu’on retient à la fin, par-delà les résultats sportifs.

L’attaquant Guillaume Leclerc a évolué dans de nombreux championnats étrangers. Depuis la saison 2022/2023, il dispute le championnat hongrois avec le club de Székesfehérvár, à une soixantaine de kilomètres de la capitale Budapest. © IIHF

Quand le club est reparti en Division 3, en septembre 2018, après le dépôt de bilan, qu’avez-vous pensé ?

J’étais triste pour tous les gens qui supportent ce club et sont fous de hockey. Ils ont subi la situation. J’espère qu’Épinal retrouvera sa place en Ligue Magnus. Dans le championnat, tout le monde est d’accord pour dire que jouer à Poissompré, c’est un moment particulier. Ce serait une bonne nouvelle qu’Épinal retrouve un jour la Ligue Magnus.

Quatre matchs internationaux les 9 et 10 février

Le casting est connu (France, Autriche, Danemark et Norvège) mais pas le programme complet. Les quatre formations, toutes classées entre les 11e et 16e places mondiales, disputeront chacune deux matchs dans le cadre de ce tournoi des 4 Nations les vendredi 9 et samedi 10 février à la patinoire de Poissompré. Les joueurs de Philippe Bozon séjourneront dans la Cité des Images du mercredi 7 au dimanche 11 février avant de regagner leurs clubs. Ce rassemblement sera le dernier avant la préparation pour les championnats du monde prévus du 10 au 26 mai à Prague et Ostrava (République tchèque).

Vendredi 9 février 

  • Danemark – Norvège à 16 h
  • France – Autriche à 20 h 


Samedi 10 février 

  • Autriche – Danemark ou Norvège à 16 h 
  • France – Danemark ou Norvège à 20 h

Billetterie sur boutique.epinal.fr

Épinal a pris ses marques avec les Bleus du hockey

C’est devenu une bonne habitude. Après l’équipe de France U18 en 2018, puis les féminines en 2019 et les A, déjà, en 2022 pour deux rencontres amicales contre la Lettonie, les Bleus vont de nouveau poser leurs valises à Épinal du 7 au 11 février. Un sacré défi logistique pour l’intercommunalité. Ce sont quatre sélections qu’il va falloir accueillir pendant plusieurs jours. C’est une montée en gamme par rapport aux organisations précédentes. A raison de 35 à 40 personnes, joueurs et staff compris, par nation, le calcul est vite fait.

Pour le reste, les services de la communauté d’agglomération d’Épinal sont rôdés. Les transports sont assurés par le service Mobilité de l’agglomération alors que l’hôtellerie, la restauration et la billetterie sont gérés par l’Office de tourisme. La visite du manager des Bleus en amont de ce tournoi des 4 Nations a été une formalité. Le budget prévisionnel de la manifestation est estimé à 120 000 euros. Les équipes sont intégralement prises en charge durant leur séjour.

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