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Ressource en eau vs Piscine : un problème “soluble” pour Frédéric Ferry de Magiline à Épinal

Le 20 septembre 2023 par Francoise Fontanelle
Frédéric Ferry, Technico commercial Magiline, à Épinal.

Cette question est dans les têtes depuis le printemps, lorsque l’on annonçait déjà des pénuries d’eau, les nappes phréatiques n’ayant pas fait le plein pendant l’hiver. Problème confirmé avec les arrêtés préfectoraux quelques semaines plus tard, imposant des restrictions, notamment sur le remplissage des piscines. Comment cela est-il vécu par les constructeurs de piscines et que penser réellement de l’impact des piscines ? Les réponses de Frédéric Ferry, Technico commercial Magiline, à Épinal.

Quel est le retentissement du changement climatique sur votre activité ?

L’eau, c’est réellement le sujet du moment. Les remplissages et les mises à niveau de plus d’un m3 pour les piscines et les spas sont toujours interdits, par arrêté municipal, sur Gérardmer. La ressource en eau est également problématique sur La Bresse, où s’ajoute la pression de l’urbanisme qui limite la construction de nouvelles piscines. Ce problème est bien réel et, dans ce contexte, la piscine est désignée comme « la bête à abattre”. On pense que, parce que ça consomme de l’eau, il faut les bannir et les interdire. Or il ne faut pas faire d’amalgame… Les piscines hors-sol vont, cette année encore, être pour la plupart vidées et remplies trois fois dans la saison parce que leur système de filtration n’est pas efficace. Au final, elles consomment plus d’eau qu’une piscine enterrée que l’on ne remplit qu’une seule fois en 20 ans et qui utilise seulement 40 à 50 m3 sur toute sa durée de vie. Cela explique que seule la vente de piscines hors-sol a été interdite dans les Pyrénées Atlantiques cet été ; ce qui a été très mal compris par le grand public. 

Il y a donc piscine et piscine…

En effet, les technologies dont sont dotées les piscines enterrées aujourd’hui sont tellement performantes, simples et autonomes qu’on ne les remplit qu’une seule fois en 20 ans ; et que 40 à 50 m3 suffisent pour les alimenter sur toute leur durée de vie. Que ce soit chez Magiline ou nos concurrents sérieux, les constructeurs sont conscients que l’eau est un bien commun qu’il faut protéger et partager. Tous réfléchissent à des solutions pour l’économiser. Par exemple, notre département R&D travaille sur la récupération, le stockage et la filtration des eaux de pluie et de débordement pour alimenter le bassin. Cette technologie devrait être proposée, de série, d’ici les deux ans à venir, tout comme l’intégration des équipements qui utilisent l’énergie solaire.

Quelle sera la tendance dans les années à venir ?

La tendance est déjà à des bassins plus petits, plus ludiques et dotés d’un niveau d’équipements supérieur. Nous préconisons également de créer des terrasses moins spacieuses. L’objectif est de concevoir des projets raisonnés qui ont moins d’emprise au sol afin de ne pas empiéter sur la partie végétalisée du jardin, car elle est essentielle pour conserver la fraîcheur et la biodiversité, et permettre aux eaux de pluies non récupérées de ruisseler naturellement pour alimenter les nappes phréatiques. Nous préconisons également de ne plus exposer les piscines plein sud mais mi-ombre et de les couvrir pour limiter l’évaporation de l’eau. Nous sommes également dans un contexte où la surface des terrains constructibles se réduit, le prix des matériaux à la hausse, et les équipements de série et les options plus sophistiqués. Par conséquent, les budgets sont plus serrés ce qui amène également les particuliers à réduire la taille de leur projet. 

L’avenir du marché de la piscine est-il menacé ?

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la consommation des piscines en France, c’est 0,15 % du volume d’eau global consommé chaque année qui est de 31 milliards de m³ (selon les chiffres de la fédération professionnelle de la piscine et du spa, ndlr). Cela pour un marché de 86 000 (selon le Guide de la piscine pro 2022, ndlr) nouveaux bassins enterrés et 158 000 nouvelles piscines hors-sol, auxquelles s’ajoutent les 3 millions de piscines construites ces 50 dernières années. Un chiffre moins stigmatisant. Surtout si on le compare aux 20 à 30 % attribués aux fuites constatées sur le réseau de distribution. Il est donc nécessaire de recadrer les discours et de faire entendre nos arguments à nos clients et aux pouvoirs publics. Notre métier ne va pas disparaître. Le marché va simplement se resserrer vers celui de la rénovation, de la mise à niveau des piscines anciennes, de l’entretien et du service.

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