Comment MaPrime Adapt’ simplifie l’adaptation des logements ? Entretien avec Matthieu Rivière, gérant de l’entreprise ABC monte escalier à Dinozé

Le 23 janvier 2024 par Francoise Fontanelle

Depuis le 1ᵉʳ janvier, un guichet unique remplace les dispositifs d’aide pour l’adaptation des logements des personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Matthieu Rivière, gérant de l’entreprise ABC monte-escalier, détaille pour nous MaPrimeAdapt’ 2024.

Matthieu Rivière, que vient remplacer ce nouveau dispositif ?

Avant MaPrimeAdapt’, trois dispositifs permettaient d’obtenir des aides pour adapter son logement : l’aide Habiter facile délivrée par l’ANAH, celle de la Caisse nationale d’assurance vieillesse et le Crédit d’impôt.

Désormais, quelle que soit la situation de la personne âgée ou en situation de handicap, le parcours est identique. Ce dispositif mieux identifié et simplifié va permettre à davantage de personnes de réaliser des travaux d’adaptation faute de budget ou d’information. Or, pour une personne à mobilité réduite, l’installation d’un monte-escalier ou le remplacement d’une baignoire par une douche adaptée permet d’éviter des accidents et de continuer à vivre chez soi.

Cette aide est-elle substantielle ?

Le plafond de travaux de MaPrimeAdapt’ est de 22 000 €. Ce qui est conséquent, lorsque l’on sait que l’aide peut les financer à 50 % lorsque la personne a des revenus annuels modestes (entre 20 593 et 25 000 €), voire 70 % si les revenus sont très modestes (moins de 20 593 €). Les montants alloués sont calculés sur le dernier avis d’imposition, le département de résidence et le nombre de personnes vivant au domicile. En tout, 400 millions d’euros ont été débloqués par le Gouvernement pour l’adaptation d’environ 680 000 logements, d’ici à 2032. De plus, MaPrime Adapt’ peut être cumulée avec les aides locales et les aides à la rénovation énergétique.

Y a-t-il des conditions d’éligibilité ?

Si les personnes de plus de 70 ans sont automatiquement éligibles, celles qui ont entre 60 et 69 ans doivent justifier d’un degré de dépendance entre GIR 1 et GIR 6 (cette évaluation est faite par une personne agrémentée par le département : un médecin, une infirmière ou une assistante sociale).

Les personnes en situation de handicap doivent justifier d’un taux d’incapacité minimum de 50 %.

MaPrimeAdapt’ se veut être un guichet unique. Comment y accède-t-on ?

Ce qui est intéressant, c’est qu’en plus d’être simplifié, il offre un accompagnement digne de ce nom.
La première chose à faire, c’est de contacter un conseiller France Rénov’, son CCAS ou France Services et d’exprimer sa demande. Vous serez mis en relation avec un AMO : un assistant à maîtrise d’ouvrage habilité autonomie.

L’AMO, c’est un professionnel, architecte ou technicien formé à l’adaptation des logements et agréé. Il va réaliser le « diagnostic autonomie » du logement et faire appel à un ergothérapeute si nécessaire. Cela va lui permettre de définir les besoins de la personne, les travaux nécessaires et leur plan de financement. L’objectif étant de construire un projet cohérent qui favorisera le maintien à domicile. Une fois le diagnostic effectué, on effectue la demande de subvention en ligne sur maprimeadapt.gouv.fr.

Peut-on démarrer les travaux tout de suite ?

Il faut attendre que la demande soit acceptée par l’Anah. Une fois que les travaux sont réalisés, conformément au devis, le bénéficiaire ou son aidant doivent compléter le dossier en déposant ses factures du ou des prestataires. La personne reçoit un chèque correspondant au montant de l’aide.

Le rôle de l’AMO est plutôt complet…

En effet. Et, à la demande de la personne ou de son proche aidant, il peut même aller plus loin et prendre en charge la gestion des devis, planifier le suivi logistique des travaux et accompagner la personne lors de la clôture des travaux et la prise en main des nouveaux équipements.