Salon Habitat et Bois d’Épinal : zoom sur les isolants biosourcés
Bois, paille, chanvre, coton, entre autres, sont de plus en plus utilisés dans les domaines du bâtiment et de la construction. Un usage encouragé par la loi relative à la transition écologique. Arnaud Noël, responsable de l’enseigne « Les matériaux naturels de Lorraine », nous éclaire sur ce sujet.
Qu’est qu’un matériau biosourcé ?
Pour être considéré « isolant biosourcé », un matériau doit être détenteur d’une FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire) et être classé A ou A+. Pour les isolants à base de bois, ce dernier doit être issu de forêts gérables durablement (labels FSC et PEFC). Je divise les isolants biosourcés en deux parties. Les isolants issus de productions, comme le chanvre, la fibre de bois, le lin, la paille, le liège, la laine de mouton, la paille de riz (fabriquée en Camargue) et le foin issu de fauchages non destinés au nourrissage des animaux. L’autre partie concerne les isolants issus du recyclage : le coton collecté dans les bennes d’apport volontaire, la ouate de cellulose issue des journaux, la toile de jute issue du recyclage et le verre avec lequel on fabrique de la mousse de verre (un granulat isolant drainant et porteur utilisé en sous-bassement d’isolation de sol).
Quelles sont leurs propriétés et leur intérêt ?
C’est d’abord isoler contre le froid, comme les autres, mais c’est aussi isoler contre le chaud. Les isolants biosourcés ont l’avantage d’avoir de la masse, donc des propriétés de déphasage thermique : la capacité à emmagasiner la chaleur et de la restituer 8 à 10 heures après, en fonction de leur densité et leur épaisseur. C’est pour cette raison que les panneaux en fibre de bois utilisés en isolation de toiture sont très denses. Les isolants biosourcés ont également la capacité à absorber l’humidité de l’air à la mauvaise saison, pour la restituer dans la maison quand le temps est sec, ce qui favorise la sensation de confort intérieur. Ils sont aussi très bons au niveau acoustique car, le diamètre de leurs fibres n’étant pas homogène, les sons sont davantage absorbés. De plus, ce sont des matériaux agréables à poser pour les artisans, car ils ne provoquent pas d’irritation.
Ont-ils tous le même niveau de performance ?
Globalement oui. La différence est faible. Mais la plus isolante serait la laine de bois dans la catégorie des matériaux souples.
Alors, sur quels critères doit-on sélectionner l’un plutôt que l’autre ?
Le choix est avant tout lié aux contraintes techniques du bâtiment et de ce que l’on veut. Il faut à chaque fois adapter l’épaisseur de l’isolant au mode constructif. C’est pareil en présence d’humidité résiduelle. Le chanvre et le liège seront moins soumis à ce problème que la fibre de bois qui sera peut-être un peu plus fragile.
Le budget est-il plus important que pour un isolant classique ?
Les isolants biosourcés sont plus chers. Toutefois, les augmentations sont moins fortes que pour les isolants classiques, car ils dépendent moins des cours du gaz et du pétrole. Je précise qu’en termes de délai, les pénuries liées à la période Covid s’estompent, et que ces produits sont livrés aujourd’hui dans des délais très raisonnables.
Retrouvez ces produits et découvrez la chènevotte sur le stand d’Arnaud Noël : n°15