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« Maligne », la thérapie par le rire à découvrir à Châtenois

Le 22 février 2017 par Jordane Rommevaux
Maligne, le one-woman-show de Noémie Caillault.
© Christopher Vootz

À sa voix enjouée, on ressent chez Noémie Caillault une envie de vivre débordante. Aujourd’hui en rémission, la jeune femme a été atteinte d’un cancer du sein à l’âge de 27 ans. Une histoire qu’elle raconte dans son spectacle, Maligne, dont la force réside en un grand éclat de rire.

Noémie Caillaut, vous avez créé votre one woman show après avoir appris que vous aviez un cancer du sein. Comment est née l’idée d’un spectacle ?

Noémie CaillaultJe travaillais au théâtre la Pépinière, pour payer mes cours d’art dramatique à Paris. J’étais embauchée depuis six mois quand j’ai appris que j’avais un cancer.

Je leur ai dit que je voulais continuer à travailler mais que j’arrêtais les cours, car je ne pouvais pas gérer les deux. Ils m’ont dit qu’il fallait que j’écrive cette histoire, ils ont voulu m’aider et me produire. Je trouvais ça un peu fou au début, je pensais que les gens n’en avaient rien à faire de mon histoire de cancer, puis je me suis dit « allons-y » et on a commencé à écrire.

Sur scène, vous racontez votre combat contre la maladie, les traitements, les examens, les réactions des proches… Avec toujours beaucoup d’autodérision. Comment fait-on pour rire et faire rire sur un sujet aussi sensible ?

N. C. – Je pense qu’on n’a pas mesuré l’importance de ce spectacle. Je l’ai écrit comme ça me venait, comme je l’ai vécu. Évidemment, pour moi, le cancer n’est pas du tout une blague, ça ne m’amuse pas. Quelque part, j’ai cherché à dédramatiser la situation.

Ce spectacle, ce n’est pas un témoignage, c’est vraiment un hymne à la vie. Je parle de la féminité, de la perte des cheveux, de la relation avec les garçons, avec ma mère… C’est l’histoire d’une vie avec ce cancer, mais c’est l’histoire de plein d’autres personnes finalement.

Parler aussi ouvertement de votre parcours, cela permet de vous rapprocher de votre public ?

N. C. – Évidemment, et c’est une chance inouïe. C’est mon premier spectacle, j’ai découvert ce que c’était d’être sur un plateau. C’est génial parce qu’à la fin, il y a des gens qui viennent me voir en me disant « merci, c’est exactement ce que j’ai vécu  », et je me rends compte que c’est une histoire qui est universelle. Soit ce sont des personnes qui ont eu le cancer, soit elles connaissent quelqu’un de très proche qui en est atteint, soit elles ont peur de l’avoir…. Heureusement, il n’y a pas que des personnes malades qui viennent voir Maligne. C’est un sujet qui touche tout le monde, de près ou de loin. Il y a des gens qui osent, d’autres ne viendront jamais car c’est un thème qui peut effrayer. Et ça, je peux le comprendre aussi.

Ce spectacle, le rire, cela fait partie de votre thérapie ?

N. C. – Bien sûr. Quand on est malade, c’est terrible parce qu’on a peur de mourir, mais en même temps, on se dit « à quoi bon s’empêcher de rire ? » puisque c’est ça aussi la vie. Le rire, ça permet de dédramatiser un sujet qui fait peur à tout le monde. C’est quand même la maladie du siècle.

Dans quelques années, ce sera sûrement plus simple d’en parler mais aujourd’hui ça reste un peu tabou. Même si on en parle de plus en plus, je trouvais ça bien de faire passer ça par un art. En revanche, ce n’est pas vraiment une thérapie de raconter cette histoire tous les jours. Parfois je n’ai pas envie de retraverser ça, et j’aimerais parler d’autre chose. Mais je pense que j’ai encore des choses à raconter avec ce spectacle, donc j’ai envie de continuer pour le moment. Ma thérapie, c’est de rencontrer les gens à la fin du spectacle.

Maligne – One Woman Show de Noémie Caillault

Samedi 25 février, 20 h 30

Salle Ernest-Lambert, Châtenois

Tarifs : 7 / 10 / 14 €

Tél. 03 29 94 55 61

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