“Le Silence de la forêt” de la violoncelliste Olivia Gay le 4 mai 2024 à Contrexéville. Rencontre
La jeune artiste belfortaine sera à Contrexéville pour le coup d’envoi de ses concerts dans le cadre de son projet intitulé “Le Silence de la forêt”. Des moments intenses, afin de sensibiliser le public à la beauté et à la fragilité de la nature. Entretien avec une musicienne engagée.
Olivia Gay a grandi près de la forêt vosgienne, qui l’a bercée et qui, aujourd’hui encore, fait partie intégrante de son quotidien. C’est donc naturellement que l’artiste a souhaité mettre son art au service de cette nature et partager ce lien fort qui l’unit aux arbres.
« Depuis toute petite, j’ai eu un rapport particulier avec la forêt. J’ai grandi avec elle ; Durant mon enfance en Franche-Comté, je passais énormément de temps avec les arbres, près des cascades ou à cueillir des champignons. La forêt est aussi une grande source d’inspiration, de bien-être. « J’ai vécu près d’elle, je la connais bien. Elle est inestimable. C’est un lieu où il se passe plein de choses, réelles, ou tout simplement imaginaires. Les forêts sont remplies de légendes, comme celle de Brocéliande ou d’autres bien connue dans les Vosges ! Durant mes balades, les arbres m’ont permis de rêver et de m’évader. Que ce soit la forêt ou la mer, il ne faut pas oublier que la nature reste tout simplement la première forme d’art. C’est une des raisons qui m’ont poussée aussi à m’engager, avec notamment l’ONF et J’agis pour la forêt ».
Olivia Gay a su très vite que sa vie serait rythmée par la musique : « J’y étais prédestinée. La musique a pris une place très importante dans ma vie, dès l’âge de 6 ans. J’ai fait les classes éveil et j’ai eu un coup de cœur pour le violoncelle, à travers « Le Cygne » de Camille Saint-Saëns. J’ai donc voulu en jouer. Mes parents quant à eux sont des musiciens amateurs. J’ai toujours aimé chanter également C’est sûrement ça qui m’a amenée à pratiquer du violoncelle. C’est un instrument de voix, qui chante ».
Il a fallu mener une double vie entre la musique et les cours. Tout était millimétré. Je passais mon Bac S en même temps que j’évoluais dans la pratique de l’instrument. Je suis partie tôt à Paris pour ne faire ensuite que de la musique. Puis j’ai posé mes bagages à Stuttgart, Cologne et Munich. C’est l’un des avantages que l’on a ici, dans l’Est de la France, l’Allemagne n’est pas très loin. Ce pays est une terre de musique.
Depuis peu, Olivia Gay se produit en pleine forêt. « Le projet est né, il y a un an et demi. J’ai adoré mon premier concert, dans la forêt de Bercé qui m’a beaucoup marquée. Mon amour pour la forêt m’a amené à m’investir davantage. La nature et la musique sont mes pieds. Je voulais m’engager à ma hauteur, et pouvoir m’épanouir. C’est comme cela que le projet est né. »
Mais, comment agir avec l’art ? « Je fais souvent le parallèle entre la musique et la forêt, l’œuvre ainsi que le répertoire. Une partie de mes royalties va à des fonds de dotation de l’ONF. Jouer au milieu de la nature me permet d’être au plus près du public qui peut alors voyager dans mon univers. Il ne faut pas oublier non plus que mon instrument est un produit de la forêt. Durant mes représentations, je raconte une histoire. J’évoque les menaces qui pèsent sur la nature, les enjeux liés. Mélomanes, randonneurs, familles… le public, très varié, apprécie ce type de représentation assez unique. Je voulais que ma musique et mes concerts soient accessibles à tous. Généralement, l’ONF constate un plus grand nombre de dons après mes représentations. Voir que chaque personne s’engage comme elle le peut, c’est si beau ! »
Quand on lui demande si une carrière à l’international la tente, l’artiste ne ferme pas les portes, bien au contraire : « J’aimerais beaucoup ! Si tout se passe bien, le projet va s’exporter en Belgique et Suisse. »
Olivia Gay a d’autres projets en tête. « Avec l’ONF, on imagine comment proposer aux spectateurs de s’engager bénévolement. J’ai envie de sensibiliser à l’échelle locale et fédérer autour des enjeux environnementaux. Il est inconcevable de retrouver aujourd’hui encore des objets tels que des frigos ou des pneus dans la nature. La forêt ne souffre pas que de ça, elle souffre également du réchauffement climatique. Dans les Vosges, les épicéas sont en perdition, à cause de la scolyte. C’est important de relayer l’information. »
La musicienne sera présente à Contrexéville le 4 mai : « J’ai vraiment hâte d’aller à la rencontre de mon public, de démarrer ma tournée dans les Vosges, ce magnifique territoire boisé. J’espère que les gens viendront nombreux et s’engageront ! »
Cet évènement est à retrouver sur On Se Capte, la plateforme des évènements des Vosges et du Grand Est !
