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Chloé Mons en concert au Saulcy : « Ma rencontre avec Alain Bashung n’est pas anodine »

Le 17 mars 2017 par Jordane Rommevaux
Chloé Mons en concert au Saulcy.

Chloé Mons a partagé la vie d’Alain Bashung pendant douze ans. Artiste accomplie et indépendante, elle est pourtant bien plus qu’une « femme de ». Dans les Vosges, elle vient présenter son huitième album et revendique sa liberté créatrice. Rencontre.

Il se dégage de Chloé Mons un petit quelque chose de Calamity Jane. Un esprit libre, aventurier et farouchement indépendant. Déterminée à mener sa vie d’artiste, Chloé Mons semble savoir ce qu’elle veut, où elle va, et ne s’interdit rien.

La Ballade de Calamity Jane est d’ailleurs l’un de ses premiers albums, réalisé en 2006 avec la participation de Rodolphe Burger et Alain Bashung, son mari. Malgré un parcours sinueux, elle trace toujours sa route en musique : son huitième opus, Alectrona, est sorti en 2016.

Les débuts musicaux de Chloé Mons sont intimement liés à Alain Bashung, son compagnon de vie disparu en 2009. C’est ensemble qu’ils ont chanté le Cantique des Cantiques, disque réalisé pour leur mariage. « La musique a toujours appartenu à ma vie, mais la rencontre avec Alain n’a pas été anodine  », reconnaît-elle. « Vivre avec un chanteur, partir en tournée avec lui, ça n’a fait que confirmer une envie qui était déjà très forte de me lancer. »

Chloé Mons revendique son indépendance artistique et pense que sa musique n’a pas été influencée par son mari : « On avait beaucoup d’estime l’un pour l’autre, on a chanté des duos ensemble, mais on avait des univers complètement différents. » Elle n’interprète d’ailleurs jamais les musiques d’Alain Bashung, hormis une fois pour un spectacle. « Il n’a surtout pas besoin de moi pour la postérité », déclare-t-elle. « Et ce n’est pas comme ça que j’existe. »

Sa raison d’exister, c’est bien sa musique à elle. « Je ne peux pas ne pas en faire », avoue-t-elle. Pour Alectrona, son dernier album, la chanteuse s’est entouré de Blixa Bargeld. Venu du punk industriel, ce compositeur allemand a récemment évolué vers une musique plus classique. Un profil qui a plu tout de suite à Chloé Mons.

« J’avais envie de croiser la musique de chambre et le rock’n’roll dans ce dernier album. Blixa a tout de suite compris ce que je voulais. » Toujours en quête de nouvelles expérimentations, elle n’hésite pas à explorer des sentiers inconnus. Si elle mène sa démarche d’un pas assuré, Chloé Mons a pourtant connu des mésaventures.

Pour son avant-dernier album, Soon, elle est partie en Inde dans le but d’enregistrer l’album avec son équipe… Et le producteur lui a volé son disque. La chanteuse n’a jamais eu gain de cause, et l’album a finalement été ré-enregistré en France.

« Ça a été une aventure assez douloureuse », confie Chloé Mons. « C’est aussi le problème quand on est une femme seule, un peu aventureuse et qu’on n’a pas de maison de disques pour se protéger. » La chanteuse évolue de manière totalement indépendante, sans label ni tourneur : elle estime être victime d’un « déni » de l’industrie musicale en France. « On préfère faire comme si je n’existais pas, alors que j’ai quand même un parcours artistique assez conséquent. »

Être la veuve d’Alain Bashung ne justifie pas cette mise à l’écart. « J’ai juste aimé un homme », relève-t-elle. « Je ne suis pas illégitime, je n’ai pas à me justifier d’être qui je suis. »

Chloé Mons

Samedi 18 mars, 21 h

Hélicoop, Le Saulcy

Tarifs : 10 / 12 €

Tél. 06 71 07 03 26

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