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Ski de fond – Coupe du monde : Delphine Claudel “hyper ravie d’entrer dans l’histoire” !

Le 09 janvier 2023 par Jordane Rommevaux
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La Bressaude Delphine Claudel 2e sur la course individuel
© Equipe de France de ski de fond

Le dimanche 8 janvier 2023 restera un jour inoubliable pour la Bressaude Delphine Claudel. La fondeuse vient d’entrer dans l’histoire de sa discipline en devenant la première française victorieuse d’une manche de Coupe du monde. Elle a dominé de la tête et des épaules la fameuse Montée de l’Alpe Cermis, à Val di Fiemme (Italie) au cours d’une course qu’elle a su gérer en patronne. La skieuse de 26 ans à accepté de revenir, 24 h plus tard, sur sa performance XXL.

Delphine, tout d’abord félicitations pour votre énorme performance de ce dimanche. Vous avez fait rêver tous les Vosgiens et tous les Français, devant leur poste de télévision. Comment vous sentez-vous, quelques heures après cet exploit ?

Je me sens hyper heureuse, comme sur un nuage, même si je commence à réaliser que je n’ai pas gagné qu’une simple coupe du monde. Je suis rentré dans l’histoire et c’est incroyable. Je suis fier de montrer aux skieuses françaises, aux Vosgiennes, aux membres de mon club, que c’est possible. J’en ai fait pleurer certain d’émotion, m’a-t-on rapporté. Je suis hyper ravie d’avoir vécu cela avec toute l’équipe, car l’équipe féminine comme masculine a performé à Val di Fiemme. J’étais encore plus contente de vivre ça avec Jules, qui réalise son premier podium aussi. C’est une belle récompense pour toute l’équipe et tout le staff.

C’est la première fois qu’une française remporte une étape de Coupe du monde et vous, vous l’avez fait avec la manière. Cette victoire était dans un coin de votre tête ? Vous sentiez que vous en étiez capable ?

Oui, on m’a confirmé à l’arrivée que c’est la première fois qu’une Française remporte une étape de Coupe du monde. Je ne le savais pas avant de le faire (rire). C’est donc une fierté en plus d’être la première, bien sûr. Ça faisait deux ans que je faisais un podium sur cette montée (3e en 2021 et 2022, ndlr) donc il fallait que je me persuade que c’était possible. C’est ce qui trottait dans ma tête tout au long de la course. J’ai donc pris la course à mon compte.

Qu’est-ce qui change par rapport aux saisons précédentes ?

Les deux dernières années, je pense que je n’étais pas en mesure de suivre le rythme des meilleures. Là, je me sentais mieux. Dès le départ, j’étais dans le coup et je n’avais pas d’effort supplémentaire à faire pour combler le retard perdu. Tout s’est bien déroulé.

Vous étiez en grande forme, pourtant la semaine n’a pas été optimale…

Non, je suis tombée malade en arrivant à Val di Fiemme et j’ai beaucoup douté. C’était par moment compliqué pour moi de respirer. J’ai continué les courses car je voulais faire cette montée en fin de semaine mais je n’arrêtais pas de me poser la question dans quel état j’allais m’en sortir.

Pouvez-vous revenir sur le scénario de cette course et surtout sur ces derniers kilomètres, qui ont fait la différence ?

J’arrivais sur cette course avec quelques incertitudes sur ma santé même si j’avais fait une semaine conforme à mon niveau : une course classique où je suis à ma place et une mass-start où les sensations étaient bonnes, donc agréablement surprise. Je prends donc le départ de la course de dimanche avec une certaine sérénité. Dans cette course, il faut être placée au départ, donc je me suis mise dans ma bulle rapidement et j’étais très concentré pour éviter la chute et rester placée, dans la partie la plus étroite de la piste. C’était tendu et quand la piste s’est ouverte, il a fallu être dans le coup car c’est le moment où tout le monde met du rythme. Je réussis à intégrer le groupe de tête et je pouvais jauger leur forme du moment. La Suédoise Frida Karlsson et la Norvégienne Heidi Weng ont rapidement essayé de partir donc j’ai essayé de les suivre, quand ça commençait à monter. Je ne voulais pas me faire piéger, je suis revenu à leur niveau et j’ai vu que la Suédoise n’était pas dans un grand jour. Je l’ai passé, seule la Norvégienne a accroché mon rythme.

C’est à ce moment que vous avez pris la course à votre compte ?

Oui, mais il fallait rester zen et ne pas se cramer trop tôt en essayant de la faire craquer. Je savais que les derniers mètres étaient pour moi car je suis l’une des meilleures grimpeuses du monde. Les coachs me le criaient, je n’avais pas le droit de ne pas tenter ma chance. Et aux 800 derniers mètres, j’ai mis les gaz et je ne me suis pas retournée. Je voulais faire la différence avant d’envisager un sprint. C’est dans cette bosse que j’accélère et je ne me suis pas retournée. Ce sont les coachs qui me disaient que je prenais mètre par mètre.

Une course presque parfaite ?

Oui, il n’y a rien à jeter. Si j’avais eu une baguette magique avant la course, c’est ce scénario que j’aurais programmé. (rire) J’avais coché cette course dans ma préparation, pour faire mieux que les autres années, mais je ne l’avais pas préparé spécifiquement. J’ai d’autres courses qui sont cochées et j’espère poursuivre sur cette dynamique. Ça me motive.

Quel est votre programme pour les prochaines semaines ?

Je ne serai pas présente sur la prochaine Coupe du monde qui est davantage sprint. Je vais reprendre tranquillement l’entraînement. L’objectif est d’être présente aux Rousses, si la météo le permet car cette Coupe du monde serait une étape dingue. Ensuite, j’enchaîne les Coupes du monde, jusqu’au Championnat du monde en février.

Que peut-on vous souhaiter pour que cette saison soit exceptionnelle ?

Pour que ma fin de saison soit réussie, il faut que je prenne un maximum de plaisir et en termes de résultat, un autre podium en Coupe du monde, puis une bonne performance aux championnats du monde, serait parfait !

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