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Wildcats Épinal : la présidente Anne Mauffrey, bâtisseuse dans l’âme

Le 01 novembre 2022 par Stéphane Magnoux
Wildcats Épinal : la présidente Anne Mauffrey, bâtisseuse dans l'âme
Longtemps trésorière du hockey mineur, Anne Mauffrey a accepté la présidence de l’Épinal Hockey Club, il y a un peu plus de deux ans pour poursuivre le travail de reconstruction initié sur les cendres de l’ère Gamyo et du dépôt de bilan qui avait suivi.
© Wildcats Épinal

Réélue à la tête du club de hockey spinalien début septembre après un premier mandat de deux ans, Anne Mauffrey compte poursuivre le travail de formation initié ces dernières années. Hésitante à l’idée de succéder à Gauthier Valence, elle ne regrette finalement pas d’avoir endossé le costume.

Elle avait d’abord décliné. Il y a plus de deux ans, quand Gauthier Valence, le président de l’EHC (Épinal Hockey Club), a voulu passer la main, il a tout de suite pensé à Anne Mauffrey. Longtemps trésorière du hockey mineur et membre du comité directeur de l’EHC, elle avait fini par se laisser convaincre. « Plus qu’un choix, prendre la présidence était une demande de Gauthier. Il fallait poursuivre le travail initié ensemble ». Pour user d’un poncif, l’EHC, bâti sur les cendres de l’ère Gamyo, a vécu un changement dans la continuité avec la transition Valence-Mauffrey.

Deux ans plus tard, les objectifs ont été atteints, pour le hockey mineur et l’équipe première, pensionnaire de D1, l’antichambre de la Ligue Magnus. à tel point qu’Anne Mauffrey a fini par gommer ce qui avait suscité la curiosité des médias. Elle était la première femme à présider les destinées du hockey spinalien. « C’est l’une des premières questions que les journalistes m’ont posées ! Je suis consciente que cela peut avoir valeur d’exemple mais cela ne m’avait pas traversé l’esprit ». En douceur, la présidente a apporté sa touche à un ensemble en reconstruction. « Le sport est un monde particulier et le hockey sur glace encore plus. Être une femme dans ce monde masculin apporte un respect différent mais il y a tout de même discussion quand les avis divergent. Avec mon comité et les entraîneurs, on règle beaucoup de situations par les échanges et le dialogue ».

Un centre de formation toujours dans les tuyaux

Anne Mauffrey en tête, les Wildcats d’Épinal savent où ils veulent aller et fourmillent de projets. Le lancement d’un centre de formation à l’horizon 2025 n’est pas le moindre. Le club veut favoriser l’émergence des jeunes du cru. Le hockey mineur est le premier étage de la fusée. Déjà dotés d’une équipe U17 élite, les Wildcats espèrent engager bientôt une formation U20 en élite. Problème : les heures de glace ne sont pas illimitées et il faut partager le gâteau avec la danse sur glace. « Notre frein pour le centre de formation, ce sont les heures de glace, reconnaît Anne Mauffrey. La ville fait de son mieux mais l’occupation de la patinoire est maximale. On n’a pas assez d’heures d’entraînement sur la glace par catégorie. Le cahier des charges impose un minimum de trois heures par semaine pour les élites. Nos joueurs n’ont qu’une heure où ils sont les seuls de leur catégorie sur la glace. Lors de la deuxième heure, il y a deux catégories sur la glace ».

Les murs de la patinoire ne sont pas extensibles pour un club qui enregistre de plus en plus de licenciés. « On avait des craintes par rapport à la crise sanitaire mais on a terminé la saison passée avec une augmentation des licences. Il y en avait 364. Cette saison, à mi-octobre, on était presque à 300. Je n’ai pas d’inquiétude car des jeunes étaient encore en séances d’essais. On a la chance, avec le hockey sur glace, d’avoir un sport emblématique à Épinal. Il a fait couler beaucoup d’encre. J’espère qu’il en fera encore couler beaucoup sur les résultats sportifs ». Avec un possible retour parmi les douze clubs de Ligue Magnus dans les années qui viennent ? Anne Mauffrey en rêve mais reste lucide sur la réalité économique. « La Ligue Magnus, ce sont des budgets bien supérieurs à la Division 1. Ils sont au minimum de 1,5 millions d’euros. Actuellement, on est à peine à 1 million d’euros ». Paris ne s’est pas fait en un jour et la bâtisseuse qu’est Anne Mauffrey veut d’abord que la pyramide de la formation soit solide.

Une entreprise de 25 salariés

Heureuse dans sa fonction, la présidente ne s’accrochera pas coûte que coûte au fauteuil, consciente que la vie des associations sportives fonctionne par cycles. « Un club comme celui-là prend énormément de temps. C’est beaucoup de travail et je suis 100% bénévole. Avec 25 salariés en comptant les joueurs, les entraîneurs du hockey mineur, le responsable matériel, etc., c’est une entreprise ». Que l’on se rassure : Anne Mauffrey a encore de l’énergie à mettre au service du hockey spinalien. « Pour l’instant, tout va bien ! (Rires.) Quand Gauthier (Valence) avait laissé la présidence, il était jeune et en plein développement de son activité professionnelle. Depuis, il a réintégré le comité. Je lui ai suggéré de reprendre la présidence dans quelques années ! Il m’a dit non pour le moment. Il avait réussi à me convaincre. Peut-être que l’inverse marchera ! »

Vent de fraîcheur sur la communication

Abondamment commentés sur les réseaux sociaux, les nouveaux surnom et logo du club, présentés courant mai, répondent aussi à une logique de développement. « C’est une étape supplémentaire, abonde Anne Mauffrey, comme l’est la mise en place de la billetterie en ligne. Les jeunes nous répétaient sans cesse qu’Épinal Hockey Club, ce n’était pas un nom de club. Ils voulaient une véritable identité. On a refait les maillots de toutes les catégories. Ce logo rappelle de nombreux éléments du département et de la ville », souligne la présidente des Wildcats d’Épinal. Par ailleurs, le club peut désormais compter sur deux personnes, un service civique et un contrat d’apprentissage, pour booster sa communication. « Ce sont deux jeunes qui ont énormément d’idées. Ils nous apportent une manière différente de communiquer ».

Le hockey mineur, une priorité majeure

Sept Spinaliens figurent cette saison dans l’effectif de Division 1. C’est un cas unique à ce niveau de compétition. Promouvoir les jeunes du cru est l’une des priorités d’Anne Mauffrey comme de son prédécesseur à la présidence, Gauthier Valence. « On veut développer le hockey mineur, souffle Anne Mauffrey. Depuis des années, il était laissé sur le bord de la route. Notre souhait, c’est de le structurer pour avoir un jour un véritable centre de formation. » Si le retour d’Épinal dans le giron du hockey professionnel n’a pas tardé, c’est en grande partie grâce aux joueurs locaux. « Le hockey mineur nous a permis de monter rapidement en D2, puis notre vivier de Spinaliens et quelques autres joueurs nous ont amené en D1. » Pour permettre au hockey mineur de poursuivre son développement, l’EHC a recruté le Tchèque Vladimir Domin lors de l’intersaison. Ancien joueur du club entre 1999 et 2004, il avait laissé une bonne image dans les travées de Poissompré. Il entraînait, depuis plusieurs saisons, les jeunes du club de Litomerice, dans son pays natal. à Épinal, Vladimir Domin a notamment la responsabilité des U17 élite et des sections sportives. Par ailleurs, le club a conservé son ancien gardien, le Russe Sergei Khoroshun, pour entraîner l’ensemble des portiers des Wildcats.

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