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Stéphane Champreux, dirigeant de Wasabi Productions, évoque le succès de sa société entre Épinal et Montréal

Le 04 décembre 2023 par Francoise Fontanelle
© Wasabi Productions / Stéphane Champreux, dirigeant de Wasabi Productions

Produire – Pimenter – Réaliser est le triptyque à travers lequel la société spinalienne de production audiovisuelle se définit. Décrypter les enjeux d’hier, d’aujourd’hui et de demain, découvrir les personnes, les cultures ou les entreprises, à côté de chez nous ou à l’autre bout du Monde, est au cœur de son ADN. Avec le facteur humain au centre de ses projets. Une marque de fabrique qui plaît, et ses succès l’amènent à formuler de grands projets ici, à Épinal, et à Montréal. Rencontre avec Stéphane Champreux, communicant et technicien expert atypique, créateur de Wasabi Productions.

Vous avez créé Wasabi Productions à Épinal il y a déjà huit ans. Pour autant, ce n’est pas au niveau local que vous vous êtes développé. Était-ce un choix ?

J’ai eu la chance et la « particularité » de commencer mon activité avec des clients grand compte au niveau national comme EDF ou BUT pour notre activité films d’entreprise. La production exécutive pour France Télévisions d’une collection de magazines de découverte de 26 minutes m’ont aussi amené à rayonner en TV sur le Grand Est de 2015 à 2018 [deux produits pour le National lui ont valu les meilleurs scores d’audience nationaux]. Aujourd’hui, l’ancrage territorial de Wasabi Production commence à se développer avec des clients tels que Lorr’Up, L’infernal Trail, les Chais Saint-Eloi 88, la société MGIB. Mais il est vrai que je n’ai jamais pris le temps de me faire connaître pour faire rayonner notre savoir-faire au niveau local.

En 8 ans, le domaine de l’audiovisuel a-t-il évolué ?

Aujourd’hui, l’image est un besoin, une nécessité pour les entreprises. Le plus caractéristique, c’est certainement le croisement de faisceaux entre les contenus audiovisuels, les nouveaux modes de consommation et le multitasking. Que ce soit en B to B ou en B to C, le marché exige une alimentation constante et immédiate en images. Par exemple, les réseaux sociaux – comme les « reels » sur Instragram – consomment beaucoup d’images éphémères. C’est en quelque sorte l’équivalent de la « fast fashion » dans l’univers de la mode. On doit adapter notre activité à ces nouveaux enjeux, pour aussi, à terme, les faire évoluer.

Ces communications « à obsolescence programmée » sont-elles un passage obligé ?

De grands groupes, à l’échelle régionale et même nationale, ne sont pas à l’aise avec ces pratiques car, souvent, ce type de diffusion d’images ne leur apporte pas de valeur ajoutée. À titre personnel, je trouve dommage d’investir dans des images produites en masse, rapidement consommées, rapidement supprimées, qui n’apportent pas de sens. C’est pour cette raison que nous ne nous positionnons pas sur ce marché.

Justement, comment le marché des entreprises, notamment dans le domaine de l’industrie, réagit-il à cette évolution ?

La communication audiovisuelle est encore considérée comme une dépense inutile, alors qu’elle est porteuse d’une vraie valeur ajoutée et qu’elle est capable de stimuler le rayonnement et le développement d’un territoire ou d’une entreprise. Pour autant, il ne faut pas être résilient face à cette évolution. Aujourd’hui, on travaille avec l’IA et les nouvelles technologies de création numérique et de diffusion. On le voit à travers l’évolution des curseurs des financeurs publics. Il y a de plus en plus de financements qui s’orientent vers la création web, outre la diffusion sur les canaux TV.

C’est plutôt de bon augure pour Wasabi Productions…

On ne veut pas tomber dans le travers de la surconsommation d’images. Devenir une boîte de production dite de « flux »,comme on me le suggère souvent, ne m’intéresse pas. Ce qui me passionne, c’est d’être proche du sujet de mes clients. Je n’ai pas envie de produire 60 films par an pour la télévision sans apporter la « Wasabi Touch » qui a su faire notre différence, même auprès de grosses boîte de prod’ nationales.  Wasabi Production est devenu une signature, la marque d’un travail cousu main. C’est pour cela que l’on nous demande.. 

©Wasabi Productions

Nous traitons, pour EDF, le sujet du démantèlement  des centrales nucléaires. (…) C’est justement sur ces sujets liés à la transition énergétique que notre ADN ressort et que nous sommes pertinents.

Stéphane Champreux

Vous revendiquez ce côté atypique ?

Oui. C’est un trait de caractère qui m’est propre. J’ai toujours fonctionné hors du cadre, dans toutes les activités que j’ai eues. Depuis mon poste d’attaché politique à la ville de Montréal, jusqu’à aujourd’hui. Toutes ces expériences m’ont nourri, car elles intègrent de multiples facettes : écriture, recherche, interview, technique, qui demandent à se renouveler constamment.  Même si nous commençons à standardiser nos offres pour répondre à notre croissance, nous tenons à garder une façon de fonctionner qui a des similitudes avec l’artisanat. On se positionne sur un accompagnement au cas par cas afin d’apporter l’identité et l’humanité qui vont convaincre le client. 

L’identité de Wasabi Productions s’est construite via les projets qui nous étaient confiés. Au fur et à mesure de la réalisation de ces commandes, nous avons identifié nos forces et ce qui nous rend attractifs par rapport à d’autres agences sur Paris.

Comment cela se traduit-il ?

D’abord par un décryptage de la globalité de leurs enjeux. C’est très différent d’une prestation de service standard. C’est un regard que l’on pose autant pour aborder les problématiques environnementales et sociétales globales d’un sujet télévisé, que pour celles d’une entreprise ou d’un institutionnel de dimension locale ou régionale. C’est cette  analyse qui nous permet d’apporter de la valeur ajoutée à nos supports audiovisuels et de proposer des angles et des formats novateurs. 

Je tiens à cette démarche autant dans notre façon de traiter l’image que dans la recherche de sujets qui nous passionnent. Par exemple, nous traitons, pour EDF, le sujet du démantèlement des centrales nucléaires ; un domaine assez spécifique qui n’est pas accessible à tout le monde. C’est justement sur ces sujets liés à la transition énergétique que notre ADN ressort et que nous sommes pertinents. C’est cela qui nous a incité à nous positionner, au Québec, sur le marché des films spécialisés sur des domaines hostiles et 
isolés. Le Québec est un territoire immense, aux conditions climatiques extrêmes. Il doit affronter des problématiques qui ne se posent pas ici. Là-bas, beaucoup de gens travaillent sur ces questions et ont besoin de valoriser leurs actions à travers des films corporatifs ou documentaires, comme l’entreprise SiriusMedx ou GeoSquad par exemple.

©Wasabi Productions

Mon envie, faire rayonner les Vosges dans l’Hexagone et désormais à Montréal, de créer des passerelles pour faire circuler les intelligences entre ces deux mondes. 

Stéphane Champreux

Comment envisagez-vous le développement de Wasabi Productions ?

Ce qui m’anime, c’est le désir de sortir de la vision monolithique que l’on a de l’audiovisuel. J’ai envie de suivre l’évolution naturelle qui se produit pour, à mon niveau, être précurseur dans la création de nouveaux contenus. De participer à la recherche, au développement et la création d’outils pluridisciplinaires et collaboratifs, qui mêleraient des technologies de création numérique immersives et de la vidéo traditionnelle. Créer un tel « laboratoire d’idées » ouvrirait un champ des possibles très intéressant pour penser et construire un outil en vue de proposer des contenus innovants et porteurs de sens. Cela contribuerait à faire évoluer les mentalités vis-à-vis de l’image.

Que permettrait cet outil ?

Pour faire simple, de mettre à disposition des entreprises, un environnement visuel immersif, collaboratif, et pluridisciplinaire en y intégrant une dose d’IA. Nous travaillons sur ce projet avec un futur associé…

L’IA n’est pas un concurrent pour vous ?

Je pense qu’il ne faut pas en avoir peur. Elle s’inscrit dans la logique de l’évolution numérique. Il faut la voir comme un outil support. Pas comme quelque chose qui peut remplacer l’humain ou se substituer au regard humain. C’est un sujet que nous intégrons dans notre réflexion pluridisciplinaire, car l’IA permet de mettre en place des process qui font gagner du temps et de l’argent à nos clients. Ce n’est pas contradictoire avec l’ADN de Wasabi Productions.

Développer un laboratoire de création numérique, un outil innovant et une filière outre-Atlantique depuis Épinal, n’est-ce pas plus difficile ?

Nous ne sommes pas à contre-courant. Nous voulons être acteur de changement. Ce n’est pas parce que nous sommes une petite société, installée dans les Vosges, que l’on ne peut pas travailler à l’international pour de grands groupes et mener des projets ambitieux. Mon envie, faire rayonner les Vosges dans l’Hexagone et, désormais à Montréal, de créer des passerelles pour faire circuler les intelligences entre ces deux mondes. Ce « laboratoire », c’est l’opportunité de développer une synergie entre différentes disciplines et de mettre en interaction différents savoir-faire. D’ailleurs, la création de la filiale s’inscrit dans une mouvance importante d’échanges entre la France et Québec, et plus particulièrement entre la région Grand Est et le Québec. 

Une façon de faire communiquer les mondes ?

Oui. À la fois par la pluridisciplinarité de la création numérique, les sujets que l’on traite en coproduction franco-québécoise, mais aussi entre l’entreprise et ses clients… C’est ce que vise Wasabi Productions par son savoir-faire et sa capacité à générer de la valeur ajoutée sur son territoire. 

Et votre installation récente au Pôle#Image du 2 rue de Nancy, hébergé par la Communauté d’Agglomération d’Épinal, va dans ce sens…

La communauté d’agglomération d’Épinal nous a soutenus en nous implantant dans ce Pôle#Image, nous permettant d’entrer dans une logique d’investissement conséquente et de nous équiper d’un workflow de postproduction complet in situ.

Et ce projet fait parfaitement écho à l’histoire entre Épinal et l’image… 

Nous avons eu des contacts sur ce sujet avec les élus locaux ou de la Région afin de les informer que nous nous positionnons dans cette mouvance. Ce projet peut effectivement constituer un pôle d’attractivité très fort à Épinal. D’abord, en faisant venir des experts qui interviendront en amont pour concevoir le projet et le mettre en œuvre. Puis en accueillant ici des prestataires, programmeurs, artistes, chercheurs internationaux qui viendront le développer et l’utiliser. Notre objectif est de drainer savoir-faire et cerveaux pour générer de vrais échanges pluridisciplinaires, culturels et artistiques. On ne se rend pas compte, le territoire regorge de talents et pépites, des gens qui demandent à pouvoir explorer l’image et l’innovation.ont monté In’Bô, par exemple…

« En ce moment nous développons un sujet pour TV5 Canada et une chaîne française sur la problématique mondiale des feux de forêt. Ce qui est intéressant ici, c’est que les enjeux locaux peuvent se retrouver à l’international et, à l’inverse, l’international nous enseigner des choses au niveau local. C’est cela que nous voulons décrypter et montrer avec Wasabi Productions lorsque nous définissons la façon dont nous allons traiter le sujet. »

Wasabi Productions est l’auteur du documentaire réalisé sur les feux de forêt pour le Réseau de Télévision du Grand Est (RTGE) et des films sur les méga feux qui avaient eu lieu au Québec l’été dernier (plus de 18 millions d’hectares de forêt avaient brûlé).

Stéphane Champreux

> 44 ans

> Né à Épinal

> Formation – BTS Communication des entreprises Master Marketing et communication 

2005 – Montréal 

> Chargé de mission au consulat général de France

> Chargé de projet – institut du nouveau monde

> Rédacteur en chef

> Conseiller politique – Ville de Montréal

> Consultant en production, cadreur et réalisateur indépendant

2011 – France

> Cadreur réalisateur indépendant

> Développe la branche documentaire 
de Supermouche Productions

> Réalisateur – France télévision

> Mars 2015 – Création de Wasabi Productions 
à Épinal

> 2023 – Installation au Pôle#Image de la CAE 
et lancement de la filiale à Montréal

> Wasabi Productions est une entreprise soutenue et 
accompagnée par la Communauté d’Agglomération
d’Épinal, le CIC Est, BPI France, la Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Canada.

> Adhérent du Cercle des Dirigeants d’Entreprises Franco-
Québécoises et du Réseau Entreprendre.

Wasabi Productions sera présent 
au Salon Innov’Action organisé par Vosj’Innove le 15 décembre 2023, 
au Centre des Congrès d’Épinal.

Wasabi Productions

Pôle#Image

2 rue de Nancy à Épinal

mail : info@wasabi-productions.com

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