Accueil > Actu > Le Spinalien Abel Aber défile à Roland-Garros pour défendre la cause des personnes amputées

Le Spinalien Abel Aber défile à Roland-Garros pour défendre la cause des personnes amputées

Le 10 octobre 2025 par Adel Saoud
 Abel Aber défile sous le regard de Brigitte Macron au premier rang
© Debout en bouts

Ce mercredi, Abel Aber, athlète paralympique originaire d’Épinal, a participé à un défilé de mode exceptionnel organisé à Roland-Garros par l’association « Debout en bouts », fondée par le journaliste sportif Matthieu Lartot. Une soirée forte en symboles, dédiée à la sensibilisation sur les inégalités d’accès à l’appareillage pour les personnes amputées.

Sur le court Philippe-Chatrier, habituellement réservé aux plus grands champions de tennis, une trentaine de personnes amputées ont foulé la scène pour défendre cette cause. Parmi elles, Abel Aber, fier représentant du département et du handisport français, habitué des défis et des podiums.
Amputé de la jambe à l’âge de 17 ans à la suite d’un accident de la route, le Vosgien a trouvé dans le sport une formidable source de résilience. Ancien boxeur, il s’est tourné vers le paracanoë en 2019 et a représenté la France lors des Jeux paralympiques de Paris 2024. Toujours engagé pour la promotion du handisport et désireux de soutenir cette cause, il a accepté avec enthousiasme de participer à ce défilé.
« Après son cancer, Matthieu Lartot s’est rendu compte que l’appareillage n’était pas le même pour tout le monde, ni pris en charge de la même façon. Soit on a un réseau, soit on a les moyens, car les plafonds de prise en charge des prothèses par la Sécurité sociale sont limités. Le matériel sportif n’est pas forcément pris en charge, et le matériel de haute technologie, dont le coût est très élevé, n’est pas pris en charge non plus. Il est important de faire valoir son préjudice et d’être bien entouré pour être défendu judiciairement, afin que les assurances d’un tiers responsable (s’il y en a un) puissent prendre en charge ces besoins. Une prothèse peut parfois coûter le prix d’une maison ! Grâce à son réseau, il a réussi à faire bouger les choses », explique Abel Aber.
L’événement, organisé au lendemain de la Fashion Week parisienne, a bénéficié d’un large écho médiatique, en présence notamment de Brigitte Macron, du président de la Fédération française de tennis Gilles Moretton, ainsi que de nombreuses personnalités du sport et de la mode. Ambassadeur de la société Proteor, basée à Dijon, qui conçoit des prothèses, Abel Aber a vu dans cette soirée une belle vitrine pour la technologie hexagonale et pour les athlètes amputés. « Proteor, c’est une grande société française qui concurrence les leaders mondiaux. Ils étaient présents lors de l’événement. En fait, il y a quelque temps, ils avaient convié Matthieu Lartot pour éventuellement collaborer ; le relais de mon profil a ensuite été proposé par la société Protéor, et je me suis dit : « pourquoi pas m’essayer à l’exercice ? » (rires), j’ai donc intégré le projet.. Au final, 33 personnes amputées ont défilé. C’était une belle mise en avant », raconte-t-il.

« La femme du président était là, ce n’est pas rien »

Le cadre, lui, restera gravé dans les mémoires. « Le court Philippe-Chatrier, c’est impressionnant ! Une capacité de 15 000 places, du soleil, une ambiance et des invités incroyables… Et puis, la femme du président était là, ce n’est pas rien », confie le céiste tricolore, sourire aux lèvres. Pour le membre de l’équipe de France, ce moment dépasse le cadre d’un simple défilé. « Cet événement a permis de mettre en lumière des personnes amputées, âgées de 7 à 77 ans, qui vivent leur handicap avec “beauté” — non pas en se plaignant, mais debout, grâce au sport. Le sport nous aide à oublier le handicap. Après les Jeux de Paris, la dynamique autour du handicap s’était un peu relâchée ; ce type d’événement relance donc le débat et met en valeur notre cause. C’est une belle opportunité de montrer aux plus jeunes qu’il faut être fiers de soi, garder la tête haute et, bien sûr, pratiquer une activité physique si le corps le permet. C’est très important pour se reconstruire mentalement et également compenser la mobilité réduite grâce à une condition physique améliorée. », souligne-t-il.

Avant de conclure : « Je remercie vraiment Matthieu Lartot, son association, les partenaires, et Anne Bayard qui a coordonné tout ça. » Toujours aussi actif sur l’eau, Abel Aber poursuit sa préparation en paracanoë avec l’équipe de France. « Un nouveau manager arrive pour nous coacher jusqu’aux JO de Los Angeles 2028, j’ai déjà pas mal discuté avec lui, je le connaissais déjà. On est cinq ou six athlètes, on verra ce que ça donnera », explique-t-il.
Fidèle à ses premiers amours, le sociétaire du GESN s’apprête à renfiler les gants. « Le 18 octobre à Avignon, je vais participer à un gala de Muay Thaï organisé par la Fédération française de kickboxing, muay thaï et disciplines associées (FFKMDA). Le but est de développer le handi-boxe en pied-poing. Je vais monter sur le ring dans un format plutôt démonstratif. C’est une première et une fierté de représenter notre territoire sous la bannière du Galaxy Gym Épinal», confie-t-il.
Par son engagement dans le canoë et la boxe, Abel Aber continue de montrer qu’avec volonté et courage, rien n’est impossible. Le Spinalien incarne à merveille les valeurs de dépassement de soi et de solidarité que porte le sport vosgien.

Matthieu Lartot (au centre), fondateur de l’association « Debout en bouts », organisateur de l’événement

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin