Ironman : l’Ajolais Lucas Herzog brille aux Mondiaux d’Hawaï
Lucas Herzog, triathlète de 26 ans originaire du Val-d’Ajol, vient d’écrire un nouveau chapitre de sa carrière en participant aux Mondiaux d’Ironman à Hawaï pour la deuxième fois, après 2022. Ce triathlon XXL mythique, réputé pour son intensité, exige des athlètes qu’ils parcourent 3,8 km en natation, 180 km à vélo, avant de terminer par un marathon de 42,2 km. Pour l’Ajolais, c’était son 9e Ironman et le troisième de l’année, après les épreuves de Lanzarote (où il avait décroché son ticket pour Hawaï) et de Copenhague. De retour de Kona, il revient sur ce moment.
La partie natation complexifiée par des méduses
Dès son arrivée, Lucas Herzog note des différences par rapport à son expérience hawaïenne de 2022. “Ma première impression, c’est qu’il faisait vraiment moins chaud qu’il y a deux ans”, raconte-t-il. “Malgré les 30 degrés, on sentait moins l’humidité ; c’était plus supportable.” Cependant, un autre obstacle inattendu surgit : les méduses. “À quelques minutes du départ, une douleur vive dans le pied… je réalise qu’il y a plein de méduses autour de nous ! Tout le monde se faisait brûler”, se remémore-t-il avec un sourire amusé. “Je me suis fait piquer trois fois en 1h09, et c’était déjà trois fois de trop ! Certains ont même dû abandonner, brûlés à des endroits bien plus sensibles…”
Malgré cet incident, le créateur de LHPerformance parvient à améliorer son chrono en natation avec un temps de 1h09, bien qu’il admette qu’une partie de la course a été ralentie. “Je me suis retrouvé dans un faux rythme derrière un autre nageur,” confie-t-il. “L’avantage, c’est que j’ai économisé de l’énergie, mais le désavantage, c’est que j’ai perdu du temps.”
Une performance en vélo plombée par une pénalité
Sur le segment vélo, le vainqueur 2023 du 130 km de l’Infernal Trail de Saint-Nabord livre une performance impressionnante, mais un incident technique lui coûte cher : une pénalité de cinq minutes pour drafting. “J’étais dans un groupe d’environ 80 cyclistes, on est censé rester à 12 mètres de distance… mais comme j’avais mal nagé, j’ai passé mon temps à doubler”, explique-t-il. “L’arbitre m’a sanctionné pour avoir été trop près d’un concurrent. Pourtant, j’allais beaucoup plus vite que lui…” Cette pénalité le relègue finalement au 15e temps, alors qu’il entrevoyait le podium dans sa catégorie. “Sans cette pénalité, je faisais le 2e temps mondial. C’est frustrant, surtout que mon objectif était de finir sous les 9 heures et je termine en 9h04 finalement…mais c’est la décision de l’arbitre”.
Un marathon sous le signe de la résilience
Malgré cette déconvenue, Lucas Herzog s’élance pour la partie course à pied avec détermination, en dépit d’une préparation limitée par une blessure au genou. “Je n’ai pas pu m’entraîner à courir pendant six semaines, donc j’ai tenu une allure stable autour de 14-15 km/h sans pouvoir accélérer,” précise-t-il. Il termine le marathon en 3h04, frôlant une fois encore ses objectifs. “J’aurais aimé passer sous la barre des 3h. En cumulant la pénalité et le manque d’entraînement, il y a facilement dix minutes à récupérer, ce qui m’aurait rapproché du top 5 mondial,” analyse-t-il avec lucidité.
Une progression fulgurante et des objectifs élevés
Avec son chrono final de 9h04, le natif du Val-d’Ajol termine 13e de sa catégorie, une prouesse qu’il prend avec philosophie. “C’est 24 minutes de mieux qu’en 2022, un beau progrès. Mais je ne peux pas en rester là, c’est impossible ! Mon objectif est maintenant de passer sous les 8h45. D’ici 2026, puisque c’est tous les deux ans, ça me semble accessible,” confie-t-il avec ambition. “Il faut laisser du temps au temps, j’ai encore beaucoup à apprendre, mais je sens que j’ai pris de l’expérience. Par exemple, quand j’ai pris la pénalité, j’ai su rester calme et continuer à avancer. C’est l’expérience qui parle.” Au classement mondial Ironman, Lucas se place désormais en 18e position sur plus de 104 000 triathlètes, et en tête de la catégorie des 25-29 ans. “C’est un résultat qui dépasse mes attentes, je ne pensais pas être aussi haut dans la hiérarchie,” admet-il, heureux. “Être premier mondial dans sa catégorie d’âge, ça représente beaucoup.”
Un récit capturé en images
Pour cette aventure, Lucas Herzog a pu compter sur le soutien d’Alexi Gley, un ami proche et fondateur de “C’est Vachement Drone“. Ce dernier a filmé l’événement afin de créer un documentaire, dont la sortie est prévue pour la fin de l’année ou début 2025. “L’idée est de permettre aux gens de mieux comprendre ce qu’on vit dans un Ironman,” conclut le triathlète avec enthousiasme.
Rendez-vous en 2026
D’ores et déjà tourné vers l’avenir, Lucas Herzog vise de nouveaux objectifs, avec en tête un retour à Hawaï d’ici deux ans. Ce triathlète vosgien continue de tracer sa route dans le monde du triathlon international, porté par son ambition et sa détermination sans faille.