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Après son podium en montagne, la Déodatienne Capucine Leys met le cap sur le championnat de France de trail

Le 10 juillet 2025 par Adel Saoud
Capucine Leys, au bout de l’effort, serre le poing en franchissant la ligne d’arrivée pour célébrer sa magnifique troisième place chez les U23
© Agence Pixalpes

Sociétaire de l’Athlétique Club de la Haute-Meurthe (ACHM), Capucine Leys a brillé lors du championnat de France de course en montagne à Val d’Isère le week-end dernier. La Déodatienne a décroché une superbe 3e place dans la catégorie U23 (Espoirs), se classant 14e femme au scratch sur un parcours exigeant de 12,5 km et 960 m de dénivelé, bouclé en 1h24. Une performance remarquable, malgré les difficultés rencontrées en course. Restée à Val d’Isère cette semaine, elle enchaînera dès ce week-end avec les championnats de France de trail. 


Avant d’évoquer cette magnifique 3e place, peux-tu nous parler un peu de ton parcours jusqu’ici ?
« Depuis le début d’année, j’avais coché cet événement dans le calendrier, c’est pourquoi j’ai fait l’impasse sur la saison de cross, en m’alignant uniquement sur les championnats des Vosges. J’avais dès lors observé une superbe forme à la suite du traditionnel 10km hivernal où le PR était tombé. Je me suis donc lancée sur une préparation spécifique trail afin de décrocher mi-mars sur les courses du Petit Ballon, ma qualification pour les championnats de France de Trail. Une fois de plus, les sensations étaient là. J’ai ainsi poursuivi sur quelques petites courses locales en allongeant les distances (Trail des Roches, Tour du Kemberg, Rush du Bout du Monde). L’entrainement s’est ensuite intensifié, mais le plaisir de courir dans nos beaux massifs avec les copains du club grandissait. Fartlek, séance côtes, sortie longue avec dénivelé, footing vallonné ou encore vélo de route, tout a contribué à la progression. La forme et les sensations n’ont fait que croitre jusqu’aux championnats de France universitaire de Trail en Normandie début juin. Je suis revenue dans les Vosges des étoiles plein les yeux : une médaille d’or décrochée avec l’équipe de l’Université de Lorraine (les copains du club) et une médaille d’argent en individuel ! De quoi gagner un peu plus en confiance pour l’objectif de la saison : les championnats de France de Course en Montagne à Val d’Isère. » 

Quel est ton ressenti après cette médaille de bronze U23 ?
« La médaille nationale était pour moi inimaginable à la vue de mes trois petites années de pratique et face à la densité de la catégorie U23. Je ne pensais jamais pouvoir vivre ce moment : c’est la consécration de nombreux efforts mais c’est avant tout, celle d’une passion qui ne cesse de grandir. J’ai ainsi pleinement savouré ces quelques secondes sur la troisième marche tricolore. C’est évidemment une fierté personnelle de décrocher cette médaille, mais c’est celle de ma famille, de mes copains et de mon club qui me tient le plus à cœur. Cette récompense me paraît encore irréelle et ne fait que renforcer mon envie de travailler encore, tout en me lançant de nouveaux défis. Une chose est sûre : j’aime le trail et la course à pied pour le bien être procuré, le dépassement de soi, le partage et la beauté de la nature, et c’est ce qui compte le plus. »

Comment s’est déroulée ta course ? As-tu rencontré des difficultés ? 
« Le parcours technique et joueur était composé de 2 boucles sur le format montée-descente. Je prends un départ rapide dans la première vingtaine de femmes pour me caler au chaud derrière les plus grandes de la discipline. Je réalise la première boucle aux côtés de la 2ème U23, connue pour ses titres nationaux et sélections en équipe de France : alors je me dis que je suis peut-être partie un peu vite ! Mais je me sens bien et nous distançons peu à peu la 4ème U23. Puis, à l’enchainement de la deuxième boucle, j’entends les mots de mes parents et les encouragements pleins d’espoir de mon frère. Et c’est à ce moment que la course débute vraiment : une lutte contre soi-même pour maintenir le cap et surmonter les difficultés. Je ralentis la cadence, regarde ma montre, et continue d’y croire. Les pieds me brûlent et me blessent à chaque pas sur les cailloux. Dernier ravitaillement, dernière descente, mais je trébuche et chute dans la caillasse. Le vol plané est évité grâce aux réflexes de gymnaste et à la traditionnelle roulade avant. Je me relève et parcours alors très prudemment les 1000 derniers mètres avant de lever les bras sur la ligne. Pour l’anecdote, de nombreux autres athlètes ont souffert d’ampoules sous les pieds dues à la technicité du parcours. » 

Tu restes à Val d’Isère cette semaine pour profiter un peu… avant d’enchaîner dès ce week-end avec le championnat de France de trail !
« Cette épreuve, dont le départ sera également donné à Val d’Isère, est l’occasion de se tester sur une plus grande distance tout en profitant de la beauté des montagnes savoyardes enneigées. 32km et 2600m de dénivelé positif pour repousser ses limites et vivre le moment. Malgré l’entrainement, la difficulté de ce championnat de France sera énorme, c’est comme partir à l’aventure sans savoir ce qui nous attend. Alors, aucun objectif particulier si ce n’est de prendre le départ de cette course sereinement, malgré les petits bobos du week-end passé, et de la terminer émerveillée. Ces 32km seront avant tout un combat personnel, plus qu’un affrontement avec les autres athlètes. »   

Une médaille U23 qui récompense le mental d’acier de la Déodatienne Capucine Leys (à droite) ©️ Alanis_pic_/ffathletisme



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