Damien Fontaine, faiseur de sons et lumières

Le 02 juillet 2014 par Jordane Rommevaux

Originaire des Vosges, Damien Fontaine réalise des spectacles sons et lumières grandioses tout autour de la planète. Plusieurs fois récompensés à la Fête des Lumières à Lyon, il s’est distingué face à des millions de spectateurs !

À Domrémy-la-Pucelle, il met en scène pour la 3e année le spectacle Jeanne d’Arc avec 200 comédiens, un orchestre electrosymphonique, des projections en 3D sur la basilique. Rencontre de ce génial inventeur de rêves à grande échelle.

[img floatleft]https://33.media.tumblr.com/cedfc3c3ee3307bc5a88a2a378dbf872/tumblr_n82uv7Q8dz1s5h9fio1_400.jpg’ alt=”>C’est le même spectacle que l’année dernière ou y a-t-il des nouveautés ?
C’est entre les deux, je ne vais pas réinventer l’histoire de Jeanne d’Arc à chaque fois ! Mais la façon de traiter le récit est inédite, avec d’un côté l’épopée de la jeune femme et de l’autre une histoire qui se déroule durant la première guerre mondiale dans le village de Domrémy. Une période où Jeanne d’Arc est réapparue sur les devants de la scène : beaucoup de poilus l’ont prise en modèle pour se donner du courage. C’est à ce moment là qu’elle devient une figure patriotique. Pendant cette période, Domrémy accueille de nombreux blessés qui vont ensuite se recueillir à la basilique construite en son honneur.

Pour la première fois, nous allons entendre un orchestre en live.
C’est une formation electro-symphonique qui intervient pendant le spectacle, mais ils ne sont pas directement sur la scène. Nous sommes partis sur une configuration où l’orchestre est installé comme à l’opéra. En plus des instruments classiques, il y aura des sonorités musicales du moyen-âge et des instruments électroniques.

Comment avez-vous construit la 3e édition de ce spectacle ?
Au départ, il y a l’écriture du scénario, où chaque plan du spectacle est détaillé. Il faut bien vérifier que tout soit transposable sur scène avec les figurants et les bâtiments environnants. Ensuite, il y a un travail d’équipe pour transposer le scénario dans la réalité : trouver des solutions pour réaliser une scène de bataille, mélanger les images et les costumes…

Où trouvez-vous ces idées de mise en scène gigantesque ?
Je visionne énormément de documentaires, je lis beaucoup de livres sur tous ces sujets historiques. Pour trouver des anecdotes, nous sommes allés entendre les anciens du village pour qu’ils nous racontent le passé. On a récupéré des photos anciennes, des cartes postales, des lettres de poilus dont certains passages seront lus. Par souci d’authenticité.

C’est aussi un travail de répétition complètement démesuré !
On est passé de 140 figurants l’an dernier à 200 cette année ! Il y a deux semaines de répétitions pour tout mettre au point. Avec mon assistant, Martin Poirot, nous veillons notamment à ne pas laisser de temps mort entre les scènes, que le rythme soit soutenu tout le long.

Jeanne d’Arc a été récupérée sur le plan politique et par des fanatiques religieux. Vous restez neutre ?
Absolument, nous n’abordons aucune question religieuse ou politique dans le spectacle. D’où viennent les voix que Jeanne entendait ? Folie ou miracle ? À chacun de penser ce qu’il veut. Je rappelle qu’avant cette récupération par des partis extrémistes, Jeanne d’Arc était une figure bien plus universelle qui mobilisait, à la fois la droite et la gauche, autour de l’union nationale. Jeanne d’Arc est l’une des quatre personnalités françaises les plus connues à l’étranger.

Vous voyagez beaucoup pour produire de 12 à 15 spectacles par an. Ces jours-ci, vous revenez de Jérusalem.
J’y travaille sur un projet depuis déjà un an, qui ne commencera qu’en octobre sur un site archéologique au pied des remparts, le spectacle s’appelle la ” Cité de David “. Le directeur de ce projet m’a également demandé de préparer quelque chose dans le cadre d’un festival équivalent à la fête des lumières de Lyon avec plus d’un demi-million de spectateurs. Je travaille également à l’illumination de la Cathédrale de Strasbourg cet été, c’est une première pour moi, un spectacle à Saint-Raphael Je reviens de Monaco où j’ai participé au lancement d’un nouveau projet de Robert Hossein, que l’on pourra voir dans les salles de cinéma en 2015.