Saint-Dié-des-vosges : Le FIG fait la cartographie du pouvoir

La grand-messe de la géographie pour tous, et sous toutes ses formes (conférences, rencontres littéraires, projections de films…), revient à Saint-Dié du 3 au 5 octobre, avec une thématique très à propos et un format encore plus rassembleur, comme l’évoque sa directrice, Victoria Kapps.
Cette année, le Festival International de Géographie (FIG) interroge les géographies du pouvoir, à l’heure où les rapports de force entre les États ne cessent d’évoluer. Le thème s’est imposé de lui-même ?
Depuis quelques années, les thèmes du FIG sont fortement liés à l’actualité. Nous avons déjà parlé de migrations, de climat, de la notion d’urgence… Pouvoir analyser et dresser un grand tableau de la situation du monde cette année était, je pense, nécessaire. En déclinant, comme on aime le faire, la thématique. Ici, la notion de pouvoir n’est pas que géopolitique.
Ce qui est intéressant, c’est ce double sens : le mot « pouvoir » interroge la notion des possibles.
Nous avons voulu évoquer le pouvoir d’agir, de faire, même individuellement. Nous ne cherchons pas à trouver des solutions, mais à faire un état des lieux, pour mettre en lumière les endroits où les gens agissent.
Pourquoi avoir fait appel à une climatologue, Valérie Masson-Delmotte, pour présider cette édition ?
Compte tenu du thème de cette édition, nous ne voulions pas d’invité politique qui vienne accoler une étiquette au rendez-vous. Valérie Masson-Delmotte est une personnalité incontournable et engagée, qui milite pour l’importance des chercheurs. Elle a notamment pris position sur une recherche américaine en difficulté. Elle représente les valeurs que porte le festival.
Un distinguo est toujours fait entre la thématique de l’édition et un territoire particulier mis en lumière. Après avoir braqué les projecteurs sur le massif des Alpes, l’invité d’honneur est cette année l’Indonésie.
Cela faisait un certain temps que nous n’avions pas reparlé de l’Asie. L’Indonésie était toute désignée : c’est un géant méconnu ! Un archipel composé de plus de 18 000 îles. Dont la capitale déménage. Qui connaît des fragilités démocratiques… C’est extraordinaire du point de vue de la géographie. Nous aurons aussi beaucoup de choses à en dire !
Tables rondes, conférences, projections, salon du livre… Le FIG a-t-il d’autres formats et rendez-vous à explorer ?
Sûrement ! D’une année à l’autre, nous essayons d’intégrer de nouvelles choses sans que les gens s’en rendent vraiment compte. Nous sommes par ailleurs en train de réfléchir à une programmation un peu plus festive une fois chaque journée passée. Cette année, nous allons déménager notre chapiteau devant la mairie, en face du salon du livre, pour pouvoir programmer des concerts et des événements familiaux en soirée… à travers lesquels nous chercherons à rendre hommage au pays invité. Nous voulons créer un véritable village du festival en plein cœur du centre-ville pour que chacun se retrouve et puisse prolonger les festivités.
Quels sont les défis que ce festival, l’un des plus importants du territoire, doit encore relever ?
Mon cheval de bataille, c’est de montrer à nos Déodatiens et à nos Vosgiens que le FIG est accessible à tous. D’où le salon de la gastronomie avec des conférences, un FIG junior avec des ateliers qui reviennent cette année… La géographie est partout, même dans nos assiettes ! Et, nationalement, ce festival met Saint-Dié sur une carte. Il est unique en France : c’est un atout considérable pour le territoire.
36e édition du Festival International de Géographie (FIG).
Les 3, 4 et 5 octobre
à Saint-Dié-des-Vosges.
Programmation complète sur fig.sddv.fr et sur ON SE CAPTE