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Gérard Delon : le chanteur qui prend son temps

Le 26 avril 2013 par Bruno Veillon

Gérard Delon n’est pas le frère d’Alain et Roland Marx n’est pas le descendant de Karl. Ils le soulignent : ” Nous avons un nom, il nous reste à nous faire un prénom “. Ces deux Vosgiens ont tout pour s’accorder. Un disque cristallise la rencontre.

On ne sait pas si c’est sa grosse moustache grisonnante, sa cigarette électronique dont il tire une bouffée entre deux gorgées de café ou bien encore sa voix envoûtante, mais Gérard Delon a quelque chose qui le rend immédiatement attachant. Chevillé à la chanson depuis tout petit – ces tablées vosgiennes où toute la famille poussait la chansonnette en fin de repas – elle l’a toujours accompagné au long de sa vie, et aujourd’hui encore, alors qu’il produit son nouvel album Ecce homo. 

Même si ce n’est pas le premier de Gérard Delon – il a enregistré plusieurs albums avec le groupe Concurrence Déloyale et en solo – c’est la première fois qu’il rend hommage au poète vosgien Roland Marx. La rencontre entre les deux n’a rien de singulier. Elle débute par une lettre en kraft reçue par le chanteur. A l’intérieur, il découvre les textes du poète : ” C’est un langage fait de jeu sur l’écriture, un vocabulaire riche, il s’amuse tout en racontant des histoires. “

Il y a des chiens policiers
Mais pas de minet à police
Le job de gardien de lapper
M’a tout l’air d’être un artifice
Extrait de la chanson – L’effet minet

Comme du tabac que l’on chique, Gérard Delon remâche ces mots cent, mille fois dans sa tête et sur ses lèvres pendant plusieurs mois ” jusqu’à ce que vienne la mélodie et le rythme “. Mais ” pour que ça marche, il faut que le texte me plaise au point que j’aurais aimé l’écrire “. Gérard Delon est long à la maturation. A l’image du tisserand qui reprend sans cesse son métier, tourne et retourne les idées et les mélodies, mûrit sur les braises ces bribes de paroles et de musique. 

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Le résultat ? Un disque plein de beaux textes, léger comme l’insouciance et grave comme des pleurs d’enfants, rempli de jeux de mots qui font des courbettes dans les phrases et qui s’amusent au bout des lignes, sous les délicieux arrangements de Patrick Leroux. Gérard Delon a un timbre de voix chaleureux, profond, qui vous prend au ventre. Quelques rides qui masquent une jeunesse malicieuse dans le regard. Et dans l’âme, toujours un peu de révolution. Il l’a tient de son adolescence, déroulée auprès de ses muses à lui : Brassens, Ferré et Ferrat sont sa trinité, quand ses amis se trémoussaient aux sons des yéyés, du rock’n’roll et de Sylvie Vartan. 

Sur la pochette, comme une malice, un dessin de l’évolution humaine qui se termine en mouton. ” La technologie a évolué mais la nature humaine n’a pas changé. Les conflits perdurent pour des futilités… ” Ecce homo. Voici l’homme.

Ecce homo, disponible depuis le 18 avril 2013
Librairie Le Quai des Mots, Le Moulin des Lettres et Cultura ou sur internet : =http://7eme-etage.com]http://7eme-etage.com

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