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Jean Montémont, le soldat-peintre à découvrir à Remiremont

Le 16 mai 2015 par Bruno Veillon

Peintre, résistant, militaire décoré, Jean Montémont, artiste de Rupt-sur-Moselle sera à l’honneur au musée Charles Friry de Remiremont à partir du 15 mai.

L’établissement a reçu une donation de plus d’une centaine d’oeuvres en 2006. Et si le travail de classement a, depuis, été important, il est loin d’être achevé. Le neveu de Jean Montémont vient d’ailleurs tout juste d’enrichir les fonds du musée : ” Nous avons répertorié beaucoup de créations mais celles exposées viennent de sortir des cartons. Je ne les avais jamais vues avant “, note Aurélien Vacheret, directeur et conservateur du musée, qui s’émerveille en découvrant chaque pièce.

Il faut dire que le peintre lorrain a multiplié les oeuvres et les courants artistiques. À l’occasion des soixante-dix ans de la seconde guerre mondiale, le musée Friry s’est concentré sur les créations de Montémont… illustrant les champs de bataille : ” Son oeuvre est tellement large qu’il est difficile de réaliser un choix thématique. C’était l’occasion. “ En tout, plus ou moins 80 pièces seront exposées : tableaux, dessins, croquis mais aussi médailles et carnet militaire. ” Des documents sont également disponibles aux archives départementales “, indique le passionné d’histoire.

Sur les murs du musée, les soldats sont plus vrais que nature, portant casques et uniformes, des chars sont ornés de leurs enseignes nationales et les armes sont authentiquement représentées. Il faut dire que le peintre a eu le temps d’observer les moindres détails du front. ” Il s’est engagé comme volontaire en 1944, peu après la libération de Remiremont, le 18 septembre “, note Aurélien Vacheret. Après avoir oeuvré comme résistant dans le maquis de la Source de l’Ognon (Haute-Saône), l’artiste rejoint la 2e division blindée, la fameuse section du général Leclerc qui libérera Paris et Strasbourg.

La touche vosgienne

Durant cet engagement, Montémont réalise la majeure partie de ses tableaux : ” Le soldat-peintre esquissait sans doute des croquis pendant ses missions d’observation ou dès qu’il avait une pause. Il reprenait ensuite en aquarelle ou à la gouache ce qui deviendra ses tableaux “, ajoute le conservateur du musée. Xylographies, dessin à l’encre et aux crayons gras, le peintre a multiplié les outils. Mais c’est aussi le quotidien de la guerre qu’il exprime dans ses créations comme avec cette série d’une vingtaine de feuillets représentant des saynètes de 1939-1945. ” C’est assez original et ironique “, commente Aurélien Vacheret. Les grands-pères et familles, se moquant des soldats allemands sur ces pages, rappellent étrangement l’imagerie d’Épinal. Preuve de l’empreinte vosgienne.

Pour l’exposition ” 1939-1945, Le maquis et la résistance “, Aurélien Vacheret mise tout sur la dimension testimoniale des oeuvres : ” Nous voulons toucher tous les publics “, explique-t-il. ” Mais peut-être que les Lorrains et les Alsaciens se sentiront plus concernés “.

Grièvement blessé sur le champ de bataille, Jean Montémont ne se remettra jamais du traumatisme. Après la guerre, le Vosgien reprendra son poste d’instituteur et poursuivra son art. ” Tantôt réaliste, quasi cubiste à la fin, il a changé de nombreuses fois de styles “. Dans ses tableaux, les traits se durciront à son retour et il mettra fin à ses jours en 1959, ne supportant plus la douleur, lourd héritage du front.

Infos pratiques :
” 1939-1945: Le Maquis et la Résistance “. À voir au musée Charles Friry à Remiremont du 15 mai au 20 septembre. Entrée libre, tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h sauf le mardi. Le musée participe à la Nuit des musées le 15 mai. Une visite guide est prévue ce jour-là ainsi que des animations sur place.

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