Elle de Paul Verhoeven
Avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Anne Consigny… 2h10. Sortie le 25 mai.
Habituée aux rôles border d’héroïne écorchée vive (rien que ces dernières années, en érotomane frustrée dans La Pianiste, Captive chez Brillante Mendoza ), Isabelle Huppert n’a pas froid aux yeux et rejoint ici un réalisateur qui ne s’interdit pas grand-chose. La rencontre ne pouvait être qu’explosive.
Le néerlandais Paul Verhoeven est rare au cinéma (son dernier film sorti en salles en France, Black Book date de 2006, dix ans déjà) et, lorsqu’il tourne, c’est rarement pour livrer un film impersonnel qui ne transpire pas ses propres obsessions.
” Elle “, le personnage joué par Huppert, c’est Michèle, chef d’entreprise qui gère sa boîte d’une main de fer. Un soir, elle est agressée et violée par un homme qui s’est introduit chez elle. À la police, elle ne va rien dire. Ni à personne d’ailleurs : ” Elle ” va se faire justice elle-même
Héroïne typiquement Verhoevienne, ” Elle ” est comme le personnage de Jennifer Jason Leigh dans La Chair et le Sang, Sharon Stone dans Basic Instinct, Denise Richard dans Starship Troopersou Elizabeth Berckley dans Showgirls pour ne citer qu’elles
” Elle “, sous les traits de l’actrice fétiche de Chabrol, ne se laisse certainement pas dicter sa conduite et prend son destin en main, quels qu’en soient les conséquences et les moyens pour y parvenir.
Malgré ce que son pitch pourrait laisser supposer, Elle n’a pas les atours d’un simple ” revenge movie “. Le cinéaste néerlandais, qui fait ici son premier film en France (avec un casting tricolore), continue d’observer ses personnages avec plus de distance qu’on ne le croit, n’ayant rien perdu de son impertinence.
Du Verhoeven pur sucre, radical et sans concessions, donc. Il y avait longtemps.
Bande annonce de Elle :
