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Cinéma : The Lobster de Yorgos Lanthimos

Le 28 octobre 2015 par Bruno Veillon

Avec Colin Farrell, Rachel Weisz, Jessica Barden… 1h58. Sortie le 28 octobre.

Dans une société dystopique, les célibataires sont capturés et contraints de retrouver l’amour sous 45 jours, sous peine d’être transformés en l’animal de leur choix. Vieux garçon, David (Colin Farrell) n’échappe pas à la règle. 

Flanqué de son chien (qui n’est autre que son frère qui n’est pas parvenu à retrouver quelqu’un), il échoue dans un hôtel où se déroulent d’étranges rituels, dans un seul but : créer le plus grand nombre de couples possibles. Si, passé le délai fixé, il n’a pas trouvé chaussure à son pied, il sera transformé en homard…

Le synopsis laissait déjà peu de doutes : le grec Yorgos Lanthimos (Canine) ne se dépare pas de sa veine surréaliste, héritage du cinéma de Bunuel où les idées les plus barrées se chevauchent à la minute. 

Structuré en trois actes, le scénario, kafkaïen, donne à voir trois variations d’un même film, comme trois états du personnage principal, incarné par Colin Farrell, jeté en pâture dans cet établissement qui n’a rien à envier à l’hôtel Overlook de Shining. Résigné au démarrage, il va avoir comme un électrochoc qui va précipiter sa fuite et sa transformation, et pas forcément celle qui lui pendait au nez au départ. 

C’est là que commence un deuxième film, de résistance, où les réfractaires au système se sont organisés en petite communauté… 

Moqué pour ses répliques ampoulées dans la saison 2 de True Detective, – étrillée par à peu près tous ceux qui ont vu et aimé la première saison -, Colin Farrell, souvent dans le ton, est ici formidable. Il n’est pas le seul, le casting, hétéroclite, est au diapason. 

Olivia Colman (bouleversante Ellie Miller de Broadchurch) dirige l’hôtel où échouent les âmes esseulées d’une poigne retorse, John C. Reilly apporte une singularité bienvenue, Léa Seydoux un accent de rébellion, et last but not least, Rachel Weisz y est touchante de fragilité contenue, jusqu’à la dernière seconde. 

Le film file avec une belle cohérence, jusqu’à se libérer dans son final, preuve d’amour glaçante.

Bande annonce de The Lobster :

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