Cinéma : Dragons 2 de Dean DeBlois
Un film d’animation de Dean DeBlois. Avec les voix (VO) de Jay Baruchel, Cate Blanchett, Gerald Buttler, Kit Arington… 1h45.
Sortie le mercredi 2 juillet
Il y a quatre ans, Dragons premier du nom offrait un peu de sang neuf au cinéma d’animation qui se découvrait de nouveaux héros, des vikings obtus et rigolos rompus au sport national : la chasse aux dragons. La tribu avait fini par rompre avec la tradition quand le fils du chef, le jeune Harold, leur prouva que les deux peuples pouvaient vivre en symbiose dans le même monde. Aux manettes de cette aventure fantastique, un duo de réalisateurs passé par Disney : Chris Sanders et Dean DeBlois. Pour cette suite, DeBlois a dû faire sans son partenaire, parti travailler sur Les Croods, qui n’a pas non plus démérité.
Qu’allait donner DeBlois sans Saunders ? À l’image de ses héros qui explorent un territoire tout juste présenté dans le premier opus, Dragons 2 va chercher plus loin en repoussant les limites du film d’animation en relief, d’abord éblouissant par sa direction artistique qui dévoile un monde fantastique encore plus fourni. Dans sa parfaite maîtrise de l’espace et du cadre, le réalisateur y orchestre des envolées dantesques et vertigineuses qui justifient presque le port de lunettes 3D pour ce qu’elles procurent. Au gré de ces instants libérateurs, les héros (Harold et son fidèle Croquemou) vont à la rencontre d’eux-mêmes, dans la plus pure tradition du récit d’initiation qui va chercher plus loin qu’une simple fable enfantine.
Dragons 2 est un film racé qui s’inspire des fulgurances et des duels d’un Star Wars, convoque l’univers du néo-retraité Miyasaki ou de Guillermo del Toro à qui le générique adresse d’ailleurs des remerciements… Sans être écrasé par le poids des références, le film est traversé par des sensations multiples, charpenté par le parcours d’Harold, posant tour à tour la question de l’origine, de la maturité qui appelle des choix et des dilemmes moraux… Débordant de générosité, Dragons 2 aurait presque pu ralentir sa course folle entre deux étapes. La charge émotionnelle qui prévaut à la fin du film fait vite oublier ces menus défauts. On annonce déjà deux suites. Difficile d’imaginer comment elles pourraient, encore, aller plus haut.
La bande-annonce :
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