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Recherche : Un médicament anti-Alzheimer pourrait arriver bientôt en France

Le 16 février 2023 par Francoise Fontanelle
Recherche : Un médicament anti-Alzheimer pourrait arriver bientôt en France
Un nouveau traitement pour soigner la maladie d'Alzheimer pourrait être lancé en Europe très prochainement.

En 2050, la maladie d’Alzheimer devrait toucher 2,2 millions de personnes en France. Aussi, l’annonce, le 6 janvier, de l’autorisation de mise sur le marché d’un médicament anti-Alzheimer aux États-Unis, a-t-elle suscité espoirs et interrogations quant à son efficacité. Voici les réponses apportées par la Fondation Vaincre Alzheimer.

Le médicament

Le lecanemab sera bientôt en vente aux États-Unis sous le nom de Leqembi et pourra être administré à des patients présentant des troubles cognitifs légers ou atteints d’une maladie d’Alzheimer au stade léger et ayant passé un examen révélant des plaques amyloïdes cérébrales (la même population que celle concernée par l’essai clinique). Issu de près de 40 ans de recherche depuis la découverte de la protéine bêta-amyloïde en 1984, le lecanemab est le premier traitement anticorps qui se soit montré capable de « nettoyer » le cerveau des agrégats toxiques formés par les plaques amyloïdes et de montrer un ralentissement significatif du déclin cognitif chez les patients, après 18 mois de traitement. “Les traitements actuels ont surtout un effet sur les symptômes. C’est la première fois que de tels effets cliniques sont observés dans le cas d’un traitement contre la maladie d’Alzheimer.” a confirmé le Dr Maï Panchal, directrice scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer.

Une procédure accélérée 

Fruit de la recherche des laboratoires pharmaceutiques japonais, Eisai, et américains Biogen, le Leqembi a bénéficié d’un statut prioritaire et d’une procédure accélérée de mise sur le marché. «  Cette procédure accélérée est destinée aux maladies qui n’ont pas de traitement et donc pour lesquelles il y a un réel besoin médical. Elle peut être appliquée si le médicament testé montre des signes d’efficacité sur la maladie, permettant ainsi de prédire un effet clinique du médicament. » a expliqué le Dr Maï Panchal, Directrice générale et scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer.

Les effets secondaires

Sur ce point, le Dr Marion Levy, Responsable Études et Recherche de la Fondation Vaincre Alzheimer, atteste que “ En effet, ce traitement peut induire des effets secondaires tels que des micro-hémorragies ou des œdèmes cérébraux appelés ARIA ». Elle assure que ces effets secondaires, « sont, dans la majorité des cas, contrôlables et sans grave conséquence, mais il faut les surveiller avec des séances d’IRM régulières. » Notons que le laboratoire Eisai réfléchit sur la nécessité de réaliser un test génétique chez les malades qui peuvent recevoir le traitement, afin de savoir s’ils sont porteurs du gène APOE4, car les risques d’ARIA sont plus importants chez ces patients.

Une mise sur le marché européen ?

C’est la demande faite par les laboratoires qui ont mis au point le lecanemab. Pour cela il faut que le traitement obtienne l’autorisation de l’Agence européenne du médicament puis celle de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

La recherche se poursuit

Dans la malade d’Alzheimer, une autre protéine toxique, tau, s’accumule dans le cerveau et est à l’origine des symptômes. La neuro-inflammation, le métabolisme cellulaire, et les aspects vasculaires, génétiques et environnementaux entrent également en jeu. La maladie d’Alzheimer étant multifactorielle, la Fondation rappelle qu’il est nécessaire de développer plusieurs traitements afin de cibler ces différents versants.

Plus d’infos sur la recherche et la maladie d’Alzheimer sur www.vaincrealzheimer.org

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