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Pilates, la vie en mouvement avec Lugdivine Meytre

Le 23 décembre 2024 par Francoise Fontanelle
© DR

Sportive de haut niveau, confrontée à des problèmes de dos au début de sa vie professionnelle, Lugdivine Meytre s’oriente vers le Pilates en 2009 sur les conseils de son ostéopathe. Convaincue de ses vertus, elle se forme à la pratique et l’enseigne à Paris depuis 2016. Elle nous présente son quatrième livre*, Pilates ta vie, où elle donne des clés pour se réconcilier avec son corps.

Se réconcilier avec son corps

J’ai pratiqué la natation synchronisée à haut niveau (championnat de France du monde et présélection pour les J.O. d’Atlanta). Si j’en ai gardé cette passion pour le sport, c’est aujourd’hui avec l’angle du plaisir et du bien-être plutôt que par celui du « no pain, no game » (on n’obtient rien sans souffrir) et de l’objectif à devenir « la meilleure version de soi ». Il n’y a pas de raison de le faire souffrir pour lui faire du bien. Ce que je propose dans Pilates ta vie, c’est de se réconcilier avec son corps, de le voir différemment. De ne pas être en guerre contre lui, mais dans l’accompagnement, un peu comme le propose le yoga.

Faire moins mais mieux

Dans Pilates ta vie, j’entre un peu plus en détail sur mon expérience du haut niveau : les exigences et l’anxiété que cela a généré chez moi, et leur traduction par des troubles du comportement alimentaire. Pendant presque vingt ans, je pensais que les régimes étaient la solution et qu’il fallait faire des sports qui « brûlent les calories » pour rester en forme. Jusqu’à la découverte du Pilates qui, petit à petit, m’a fait comprendre que je pouvais apprendre à m’aimer en faisant moins de mouvements et mais mieux. Une économie d’effort au service de la qualité, car avec le Pilates, on n’a pas besoin de faire beaucoup de répétitions. Lorsque l’on est dans l’intention et l’attention, faire dix abdos est mieux que d’en faire deux cents en regardant une série Netflix ou en étant sur son téléphone.

Être dans son corps et son ressenti

Le Pilates induit l’idée que l’on bouge de l’intérieur. Que l’on intériorise les mouvements. On ne va pas jusqu’à être une pro de l’anatomie, mais lorsque l’on connaît nos muscles et notre squelette, et que l’on sait ce que l’on fait travailler, on est plus lent. On crée de l’espace dans son corps, on prend conscience de ses fascias. On se sent mieux, parce que l’on revient habiter son corps. On ne le dissocie plus de son mental, comme c’est le cas dans les troubles alimentaires. On ressent un bien-être à 360°, car l’objectif du Pilates, comme tout sport, est de réduire le stress.

La régularité

Finalement, ce n’est pas tellement ce que l’on fait qui compte, mais comment on le fait.

La patience, la persévérance et la régularité sont essentielles dans la pratique du Pilates. On me dit souvent « Je n’ai pas le temps ! », or ne n’est pas une question de temps ou de motivation, mais de savoir comment changer ses habitudes. C’est commencer par des petits pas et s’y mettre, ou s’y remettre, sans se fixer un objectif à atteindre, comme la perte de poids avant l’été, et sans se conformer à une injonction impose de faire un cours d’une heure pour que ce soit efficace. Au contraire, il s’agit d’intégrer de nouvelles choses dans nos habitudes. On peut tout à fait faire cinq mouvements, juste après s’être brossé les dents, ou monter sur la pointe des pieds et redescendre pour activer sa circulation sanguine lorsque l’on cuisine, par exemple.

Le contrôle

« Pilater sa vie » est une expression que j’adore. Cela veut dire remettre du mouvement dans sa vie sans que ce soit une contrainte, mais plutôt un style de vie. Intégrer des squats dans sa vie c’est hyperimportant. Pourquoi ? Parce que si l’on n’a pas de muscles fessiers, le groupe musculaire le plus important de notre corps, on aura, plus tard, des difficultés à se relever des toilettes sans s’aider de ses mains. Si l’on s’entretient, on n’aura pas besoin de faire installer une rampe. Pour cela il n’est pas nécessaire de faire une heure de sport par jour, mais d’intégrer quelques squats en attendant que le café coule, par exemple. Des exemples que je donne dans le livre, pour dire que l’on peut commencer par petits bouts de deux ou trois minutes. Que plus on prend de plaisir à les faire, plus on va s’autoriser à en faire plus longtemps et, à un moment donné, trouver du temps et reprendre le contrôle.

La « contrôlogie » était le premier nom du Pilates. Joseph Pilates était persuadé du contrôle de l’esprit sur le corps par la façon de bouger, de trouver les bonnes images, de se dire « j’engage les abdos à l’expiration et cela me permet d’avancer la jambe plus loin ».

Une boîte à outils

Mon livre est une boîte à outils. J’y propose des séries de cinq mouvements à réaliser avec cinq répétitions à faire dans son lit le matin, dans la salle de bains ou sur son canapé. Je conseille également de bouger dans tous les sens, sans contrôle, pour libérer ses tensions, comme j’ai appris à le pratiquer avec le danseur Mourad Bouayad qui propose des cours de gaga dance. Il y a aussi de la sophrologie ou encore l’interview de Thomas Sammut, le préparateur mental de Léon Marchand, qui explique que la performance est liée au plaisir.

Une boîte à outils où j’invite à piocher et à expérimenter pour être moins dans les injonctions, mais s’écouter davantage et construire sa propre routine. Car l’expert est en chacun de nous.

* Pilates du matin, Pilates du soir et Pilate au top (en collaboration avec Laury Thilleman)

Pilates ta vie – Lugdivine Meytrelugdivine-meytre.fr

First Éditions – octobre 2023 – 20,95 €

lugdivine-meytre.fr

Un article réalisé en partenariat avec le Magazine Tandem, à consulter ICI

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