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MST : la fin des tabous au CIDDIST d’Epinal

Le 27 février 2015 par Bruno Veillon

À Épinal, le CIDDIST, Centre d’Information et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles, propose gratuitement une consultation médicale, un dépistage et un traitement si nécessaire, dans le respect de l’anonymat le plus strict.

” Tout contact sexuel non protégé doit inciter les gens à se faire systématiquement dépister.” Le docteur Éric Dolisi est formel. À Épinal, ce médecin généraliste de prévention sait de quoi il parle. 

Depuis fin 2010, il oeuvre au CIDDIST, le Centre d’Information et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles qui inscrit son activité dans le cadre des actions de santé proposées par l’UC-Centre de Médecine Préventive de Vandoeuvre-les-Nancy.

VIH (Sida), Hépatite B ou C, syphilis, chlamydia, gonococcie… : les pathologies ne manquent pas. Certaines, aux symptômes douloureux, telle la gonococcie ou blennoragie – inflammation de l’urètre chez l’homme, infections vaginales chez la femme – éveillent en cela l’attention. D’autres, également bactériennes, comme la chlamydia, passent plus souvent inaperçues, par manque de symptômes.

” On peut contaminer et être contaminé, sans le savoir “, commente le docteur Eric Dolisi, constatant au passage que cette IST bactérienne est la plus répandue parmi les gens qu’il a été amené à dépister : ” Environ 3% des 274 consultants en 2014 “. L’enjeu est d’importance, quand on sait qu’une prise unique d’antibiotique suffit à mettre fin à une pathologie ” dangereuse pour l’appareil reproducteur de la femme “. Ce qui vaut pour la chlamydia, vaut bien évidemment pour le Sida, les hépatites…
     

” Tout contact sexuel non protégé doit inciter les gens à se faire systématiquement dépister “

L’ouverture à Épinal du CIDDIST, sous l’impulsion de l’UC-Centre de Médecine Préventive de Vandoeuvre-les-Nancy, son agrément par l’Agence Régionale de Santé de Lorraine participent de cette mobilisation pour une ” prise en charge précoce “, dont on peut volontiers imaginer les bienfaits tant au plan médical que psychologique et social.

Éléments essentiels à noter : l’anonymat et une totale gratuité sont garantis. ” Il n’y a ni pièce d’identité, ni carte Vitale, bref aucun justificatif à présenter “, confirme le médecin qui confie compter parmi ses consultants des personnes mineur(e)s, et ce, sans autorisation parentale.

” La consultation de dépistage est un moment propice pour aborder votre vie affective et sexuelle, pour faire un point sur les pratiques sexuelles à risques, et discuter des moyens de prévention les plus adaptés (préservatifs…). Elle peut aussi être l’occasion d’échanger avec vous sur les moyens de prévention et vous permettre de vous les approprier “, précise de son côté l’Assurance Maladie des Vosges à propos de l’activité du CIDDIST. De quoi mesurer son enjeu humain !

En quatre années d’existence, le centre a vu en tout cas monter en puissance cette activité passant de 57 consultants (et 98 consultations) en 2011 à 158 en 2012, 256 en 2013 et 274 (et 483 consultations) l’an dernier. En sachant qu’une infirmière, Marie-Line Gousset, développe à l’extérieur, notamment auprès des publics des centres sociaux ou encore de l’AFPA de l’information sur la prévention, le dépistage et les vaccins.
     

Une consultation en 3 étapes

Concrètement, le service proposé se traduit par une première consultation. Elle permet au médecin de ” cibler le dépistage, les circonstances “. S’en suit ” la décision d’examens ” : une prise de sang, un prélèvement local d’urine pour l’homme, un auto-prélèvement vaginal pour la femme. Après 9 jours de délai, les résultats sont communiqués et commentés lors d’un second rendez-vous, avec prescription par le docteur Dolisi d’un éventuel traitement (dans le cas de syphilis et des maladies bactériennes).
Dans le cas de dépistages positifs de VIH ou d’Hépatites B et C, le patient est cette fois traité à l’Hôpital Durckheim à Épinal, dans le cadre d’une convention liant ce dernier au CIDDIST. ” L’anonymat est alors obligatoirement levé, le centre hospitalier poursuivant les examens “.
À noter enfin que le dépistage est réalisé ” à froid “, un délai de six semaines – la durée d’incubation d’éléments pathogènes – entre la prise de risque et la prise de sang étant respecté.

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