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Je suis ambiverti. C’est grave docteur ?

Le 28 décembre 2024 par Francoise Fontanelle
© Adobe Stock

Ni vraiment introvertie ni exclusivement extravertie, telle est la personnalité dite ambivertie. Le premier à avoir utilisé le terme « ambiversion » est le psychologue Kimball Young en 1927 dans Source Book for Social Psychology. Aujourd’hui, ce terme est de plus en plus employé par les psychologues et les coachs en développement personnel. Mais, de quoi parle-t-on ?

Définitions

Demandez à quelqu’un ce qu’est une personne extravertie ; le plus souvent il décrira quelqu’un de débridé, qui aime s’amuser, parle beaucoup et entre facilement en contact avec les autres. Aux antipodes, il dira que la personne introvertie est timide, calme et effacée, qu’elle n’ose pas aller vers les autres et préfère rester chez soi. Pour une définition plus précise, remontons aux années 1920. Carl Gustav Jung, médecin psychiatre Suisse, introduit ces deux notions dans Types psychologiques  – un ouvrage où il décrit seize types psychologiques possibles. Pour Jung, l’extraversion désigne le fait que l’énergie psychique d’une personne oriente sa pensée et ses actions d’après les conditions extérieures, les objets ou les personnes ; c’est-à-dire vers des données objectives. À l’inverse, l’introversion réside dans une énergie psychique tournée vers le dedans de la personne, c’est-à-dire la subjectivité. Ainsi, un introverti est une personne qui favorise son opinion personnelle et a tendance à se protéger des influences extérieures.

Entre opposition et complémentarité

Située au centre de ce spectre, la personnalité ambivertie aurait la capacité de s’adapter et de se nourrir d’interactions sociales tout en ayant besoin de se retirer régulièrement dans son espace privé pour s’y ressourcer, sans pour autant ressentir une forme d’anxiété sociale.

Selon une étude du psychologue américain, Adam Grant, les profils ambivertis, par leur facilité à composer, seraient des personnes plus intuitives, plus flexibles, car plus à même d’entrer en connexion avec des personnes différentes.
Selon lui, entre 50 et 75 % de la population aurait ce profil ambivalent, pour autant cela ne doit pas constituer une norme, car en réalité, nous pouvons tous être plus ou moins intro ou extravertis au cours de notre vie, sans pour autant en atteindre le paroxysme (fort heureusement…).

Un entre-deux rassurant ?

Dans un contexte anxiogène, où chacun est en plus en plus en quête d’identité et ressent un besoin d’appartenance, l’ambivertie semble être un profil consensuel idéal. Une nouvelle norme qui permet de se sentir accepté autant ses besoins de relations sociales, que ses besoins de solitude. Bref de sauver la face quand la société attend que l’on soit capable de monter sur la table et d’assumer être au centre de l’attention dans la vie et sur les réseaux sociaux, mais aussi de pouvoir répondre aux sollicitations « C’est gentil, mais ce soir, j’assume mon ambivertie » quand on a juste envie de passer une bonne soirée avec soi-même, sans pour autant être devenu misanthrope. Une case de plus à cocher, pas forcément essentielle quand l’expression de notre libre arbitre pourrait suffire à justifier notre ambivalence…

Un article réalisé en partenariat avec le Magazine Tandem, à consulter ICI

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