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Goyotte, Brimbelle, Lock… Vers une monnaie locale dans les Vosges

Le 16 mai 2016 par Bruno Veillon

Une baguette pour un Stück ? Ça peut paraître loufoque, pourtant quand on parle de la Cigogne, l’Eusko ou la Gonette, il s’agit bien d’argent. En France, il existe une quarantaine de monnaies locales complémentaires. À Épinal, le projet est en cours.

” C’est comme si l’économie dans les Vosges était un gâteau. Avec la monnaie locale, on essaie de redéfinir la recette, son partage et la personne qui tient le couteau “, explique Léo Poisson, à l’initiative du projet et membre de l’association Épinal en transition. 

L’idée d’une monnaie locale a germé il y a trois ans. À l’époque, le Déodat, la monnaie locale créée à Saint-Dié en 2011, est un échec. ” Ils sont, sans doute, allés trop vite. Il faut du réseau, communiquer et être soutenu. ” La monnaie locale, pour le jeune homme, c’est le moyen de reprendre possession de l’économie, ” de la fluidifier et de l’assainir en redevenant acteur de son territoire “.

Il aura fallu attendre quelques années pour relancer le débat. Et avec la sortie du film de
Cyril Dion et de Mélanie Laurent, Demain, qui présente des initiatives à travers le monde, une explosion se crée. 

” Je pense que les gens veulent de plus en plus s’approprier leur économie. Ils se mobilisent, comme avec Nuit debout. Il y a une vraie force citoyenne “, indique Catherine Gerbéron, membre de Colibri  88, association au sein du collectif porteur du projet.

Près de 300 personnes, pour l’heure, sont motivées par la création d’une monnaie locale. ” Il y a urgence. C’est un moyen d’agir parmi tant d’autres “, explique Caroline Gauche, professeure de français participant au projet.

Avec une alternative à l’euro, l’idée est de redynamiser les échanges locaux, de réduire l’impact écologique grâce à des circuits courts et de maintenir l’économie sur le territoire. ” La monnaie locale pourra répondre aux besoins quotidiens, tout en favorisant nos producteurs “, espère Léo Poisson. 

” Cela pourra créer de l’emploi, développer de nouvelles activités, une sorte de protectionnisme vosgien “. Le jeune homme imagine déjà une réappropriation locale du textile.

Pour mettre le projet en place, Léo Poisson et Catherine Gerbéron comptent sur la participation du plus grand nombre de citoyens. Neufchâteau, Gérardmer, Saint-Dié-des-Vosges, ou encore Remiremont : tous les Vosgiens sont concernés.

Les grandes questions logistiques restent encore à définir. ” Il faut établir une charte, un modèle de gouvernance, définir des limites. La question de la grande distribution par exemple. Doit-elle entrer dans le cercle des échanges ? “. 

Pour y réfléchir, un forum ouvert est organisé le 15 mai. ” Nous ne voulons surtout pas que les gens y voient l’identité de quelques associations. C’est ouvert au plus grand nombre “.

Dans les Vosges, le projet n’a pas encore été présenté aux collectivités, mais un soutien des élus est, sans nul doute, l’un des points moteurs d’une telle initiative. Et Léo Poisson en est sûr, il ne faut pas brûler les étapes : ” Les gens ne doivent pas se faire de fausses idées. Les billets vosgiens ne seront pas lancés avant 2018. ” 

En attendant, on planche tout de même sur des idées pour un nom. La goyotte (” tirelire ” en patois), la couenne ou le lock, en référence aux Celtes qui peuplaient les Vosges, ont été évoqués. Tout comme, la Brimbelle, plus symbolique ! Mais c’est un point sur lequel devront également s’exprimer les participants, lors du forum ouvert.

Forum ouvert 
Dimanche 15 mai, de 9 h à 17 h – Centre Léo Lagrange d’Épinal 
Jeudi 12 mai, 20h – mairie de Gérardmer
Infos : contact-mlc-vosges@epinal-en-transition.fr

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