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Bowie & friends : hommage aux héros du rock à Saint-Dié-des-Vosges

Le 08 juin 2016 par Bruno Veillon

À 18 ans, il assiste à l’entrée triomphale de Bowie en gare de Londres et deviendra son compagnon de route. Philippe Auliac, photographe-réalisateur-journaliste, le ” paparazzo du rock ” a immortalisé les plus grandes stars, à retrouver à Saint-Dié.

” Take a Walk on the Wild side “… On est en 1972, au fin fond de la Corrèze. À la radio, dans le Pop-Club de France Inter, le titre Walk on the Wild side, de Lou Reed est diffusé. 

Une voix rauque au phrasé particulier, la légèreté de la caisse claire et le rythme de la contrebasse sont hypnotisants. ” Là, je me suis dit que c’était différent “. C’est comme ça que tout à commencé pour Philippe Auliac.

Le photographe deviendra le ” paparazzo ” du rock. Mais à 14 ans, il n’est encore qu’un adolescent qui découvre ce répertoire, ” loin de l’image que j’avais à l’époque des vieux baba-cool “. 

D’autres titres marquent le jeune homme, Alice Cooper, David Bowie et son Jean Genie. Il empoigne son solex et se rend jusqu’à la ville la plus proche pour en savoir plus sur ces stars. 

Dans un magazine, Philippe Auliac découvre des photos colorées, des gros plans serrés des musiciens du moment. ” Je me suis dit que je deviendrai photographe pour rencontrer les stars. Je ne voulais pas être un simple fan “. 

La machine est lancée. Le jeune homme s’amuse à reproduire les mêmes clichés que dans les magazines, part faire des études à Paris, dans un tout autre domaine, pour devenir conducteur de train. Mais il n’abandonne pas sa passion et fait le tour des maisons de disques pour qu’elles lui donnent des photos à reproduire.

” En 1976, j’ai 18 ans, on me demande si je suis disponible pour des photos à Londres sans m’expliquer pourquoi. Je dis oui. ” Rendez-vous en gare du Nord un matin, Philippe vient d’investir dans un appareil photo et ne sait toujours pas pourquoi il est là. 

” Soudain, dans mon angle gauche, je vois arriver deux bonhommes. Un avec les cheveux oranges et un treillis, l’autre en imperméable de la Gestapo avec les cheveux complètement peroxydés. ” David Bowie et Iggy Pop.

Intimidé, le photographe suivra Bowie lors de son arrivée à la gare Victoria de Londres. La star fait une entrée triomphale et salut ses fans. Philippe Auliac mitraille et envoie ses clichés à Paris. Dans la presse du lendemain, la photo est reprise, mal-interprétée, ” David Bowie fait un signe nazi “. 

Mais la carrière de Philippe Auliac est lancée. Il sera aux côtés du virtuose tout au long de sa vie. ” C’était un homme comme vous et moi “, explique le photographe. ” En dehors de la scène, c’était David Robert Jones. Charmant, cultivé, fidèle en amitié. Il avait pris l’habitude de se promener en ville avec un journal grec pour passer inaperçu. “

L’artiste ouvre son carnet d’adresses et Philippe Auliac rencontre Mick Jagger, Iggy Pop, Yoko Ono, les Rolling Stones… En quarante ans de carrière, il se diversifie, s’exerce à la caméra si bien qu’il est repéré par Spielberg et travaille avec Scorsese. 

” Je me considère comme un ouvrier de l’image, un observateur, un technicien “, explique-t-il. ” Photographe, c’est un métier “. Aucun doute.

Ses clichés montrent autant d’images intimes que de situations professionnelles. Une ” galerie de héros qui ont marqué la société, la face de la musique “, explique Brigitte Margerin, de l’Empreinte du Rock, association organisatrice de l’exposition.

” David Bowie était un esthète. Un grand monsieur à qui l’on mérite de rendre hommage “, complète Philippe Auliac. ” Jusqu’au bout, il a voulu s’offrir à ses fans. Je voulais montrer qui étaient les patrons. Loin du merchandising actuel. Tous ces musiciens sont devenus des classiques, au même titre que Beethoven “. 

Aussi évoque-t-il un ” devoir de mémoire “, tant musical qu’artistique. Pour Philippe Auliac, c’est l’occasion de transmettre la culture du rock et son influence, où, comme il se l’est promis dès ses débuts, ” de placer le public du côté où il n’a pas accès habituellement. “

Exposition Bowie & friends
Du 3 au 18 juin, 9h
Espace Georges-Sadoul, Saint-Dié-des-Vosges
Entrée libre 
Conférence le 10 juin à 20 h 30 (Tarif : 3 €)
Tél. 03 29 56 14 09
=http://www.saint-die.eu/culture/espace-georges-sadoul]www.saint-die.eu


Photo : Frédéric Lherpinière

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