Accueil > Sport > VTT > VTT : le Valtinois Eliott Lapotre, pilote mondial de freeride

VTT : le Valtinois Eliott Lapotre, pilote mondial de freeride

Le 07 février 2023 par Stéphane Magnoux
VTT : le Valtinois Eliott Lapotre, pilote mondial de freeride
Eliott Lapotre n’a pas l’âme d’un compétiteur mais ses qualités de pilote ont convaincu de nombreuses marques de lui faire confiance pour mettre en avant leurs produits.
© Eric Nussbaumer

Depuis plusieurs années, le Valtinois de 30 ans vit de sa passion. Adepte du VTT freeride, il réalise des prouesses filmées dans le massif vosgien ou aux quatre coins de la planète pour des marques qui le rémunèrent. Derrière ses figures spectaculaires et ses vidéos qui font le buzz sur la toile, il y a un travail colossal. Décryptage.

S’il a parfois la tête à l’envers au cours de ses acrobaties, Eliott Lapotre garde les pieds sur terre et a structuré son activité de freerideur pour en tirer des revenus.

Votre dernière vidéo, “ Lost Paradise 2 ”, cartonne sur Internet. Quelle en est la genèse ?

Il y a quelques années, j’avais fait une première vidéo intitulée “Lost Paradise” pour la sortie d’un nouveau vélo de chez Commencal avec qui je collaborais. Je ne m’étais jamais autant investi en amont dans une vidéo. J’ai eu l’envie de faire une suite mais il fallait trouver le temps. Je suis toujours à bloc et à droite ou à gauche. Fin 2020, je me suis enfin décidé. J’ai commencé à réfléchir et à négocier des budgets. La vidéo n’est sortie que fin 2022 !

Pour ces deux minutes d’images, il a fallu une sacrée préparation !

C’est un truc de fou : vingt mois à creuser et à cumuler les soucis. On s’était installés dans la forêt privée d’un de mes meilleurs potes, dans les Vosges. En 2021, il n’a pas arrêté de pleuvoir. On a failli embourber la pelleteuse, on a déchenillé trente fois, il y a eu des problèmes de batterie, de radiateur… Le spot sur lequel j’évolue a été créé de A à Z. Heureusement que tous mes copains étaient là pour m’aider. Ce sont de vrais passionnés. Il y a eu beaucoup de bénévolat. Plus d’une dizaine de personnes sont venues m’aider.

Comment avez-vous procédé pour le tournage ?

On n’a pas filmé tout de suite. Je voulais d’abord m’entraîner et terminer le parcours. Pour le tournage, j’avais sollicité plusieurs potes dont j’apprécie le travail. En tout, il y avait cinq photographes et quatre vidéastes. 

De quelle manière êtes-vous rémunéré pour “ Lost Paradise 2 ” ?

J’avais négocié les budgets avec les marques avant pour que leurs logos figurent dans la vidéo. Le nombre de vues n’entre pas en ligne de compte. Avec la somme réunie, j’ai essayé tant bien que mal de payer le bois, le fioul et les copains ! Je le répète mais j’ai de la chance d’être si bien entouré. C’est incroyable le nombre de gens qui m’ont aidé. 

Quelle est la hauteur de votre saut vertical initial ?

Je suis à 9,50 m et la rampe faisait 4,80 m de long. Il n’y a eu qu’une prise. C’étaient des sensations de malade ! 

Imaginiez-vous que votre passion d’adolescent allait devenir votre métier ?

C’est trop bien quand on y pense ! Il y a plein de bons côtés mais quand on voit les vidéos, on a tendance à oublier tout le travail qu’il y a derrière. Par exemple, c’est rare que les marques contactent les riders. Dans la majorité des cas, j’effectue les démarches. De nombreux potes bossent avec des agents qui démarchent pour eux. Il n’y a pas de secret : même un ami compétiteur de niveau mondial a besoin d’un agent. Physiquement, je dois aussi beaucoup m’entretenir. C’est un plaisir mais il ne faut pas se laisser aller. Je ne me plains pas même si je dois faire beaucoup de choses seul. C’est une sacrée expérience humaine ! Quand on met tout bout à bout, cela représente un gros travail avant et après les tournages. 

À quel moment avez-vous eu le déclic pour que ces vidéos spectaculaires deviennent votre métier ?

Je suis sponsorisé par des marques depuis 2015. À l’époque, on me payait des voyages pour tourner et j’avais du matériel gratuit. Je faisais de l’image mais je n’avais pas confiance en moi. Je ne comprenais pas pourquoi on me donnait des trucs. J’ai fait des road-trips au Canada, aux États-Unis et en Europe. Au fil de mes voyages, j’ai rencontré des pilotes qui en vivaient et collaboraient avec les mêmes marques que moi. J’étais fan de ces mecs. Je les idéalisais. Ils m’ont encouragé à en vivre et à demander des budgets. Fin 2018, je commençais à gagner ma vie avec mes vidéos mais j’étais encore obligé de travailler durant l’hiver. En 2019, j’ai franchi le cap. Je suis devenu professionnel à plein-temps. J’en vis désormais à 100 %. On verra ce que l’avenir me réserve.

Quand on vous demande ce que vous faites dans la vie, que répondez-vous ?

Je dis que je suis vététiste. Je fais exactement la même chose qu’un compétiteur mais ce sont des vidéos et des photos. C’est une autre manière de faire de la pub. 

En hiver, les conditions de tournage ne sont pas idéales. À quoi ressemblent vos journées ?

Cela n’arrête jamais ! Il ne faut pas se relâcher. Je continue de m’entraîner physiquement. Aujourd’hui (l’entretien a été réalisé le 17 janvier), je suis allé faire du vélo électrique dans la neige. Ce week-end, je tourne pour une marque de montres dans la neige. C’est un métier de passion, donc tu fais des trucs le week-end ou pendant trois semaines non-stop. Il faut toujours y aller et parfois, tu peux prendre trois jours de repos. Je m’organise selon les sollicitations.

Grâce au VTT freeride, Eliott Lapotre a eu la chance d’évoluer dans des lieux magnifiques comme ici dans l’Utah aux États-Unis.

Bio express

  • Eliott Lapotre
  • Naissance à Remiremont, le 29 juin 1992.
  • Pilote de VTT freeride.
  • Auto-entrepreneur depuis 2019.
  • Partageait auparavant son temps entre le VTT freeride, l’hôtel-restaurant familial (Le Collet à Xonrupt-Longemer) et sa mission de pisteur-secouriste.
  • Peut s’entraîner jusqu’à 20 heures par semaine.
  • Roule sur GT Bicycles, une marque américaine, depuis 2019, après avoir évolué sur des vélos Commencal (Andorre).
  • 25 000 : Les abonnés à son compte Instagram. Cela fait d’Eliott Lapotre l’un des sportifs vosgiens les plus suivis sur les réseaux sociaux, le tout sans faire la moindre compétition. Il compte aussi près de 8 000 suiveurs sur Facebook.

Ses réseaux sociaux :

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin