TC Plombières : l’ovni du tennis vosgien qui mise tout sur la convivialité

Avec sa croissance fulgurante, son tournoi estival désormais incontournable et une ambiance familiale revendiquée, le Tennis Club de Plombières-les-Bains casse les codes. Un club où l’on vient autant pour jouer que pour partager, porté par une équipe de bénévoles investis et un président passionné.
À Plombières-les-Bains, le tennis ne se pratique pas seulement raquette en main : il se vit comme une grande aventure humaine. Loin des standards classiques, le Tennis Club local séduit par son ambiance, sa générosité et son énergie. Son président, Sébastien Thiebaux, l’assume pleinement : « Ce qui me plaît dans ce club, c’est qu’il y a plein de bonne volonté. Je ne suis pas tout seul, les gens adhèrent, les choses s’enclenchent. » Ancien footeux reconverti par hasard grâce à un terrain de tennis flambant neuf tout proche de chez lui, le dirigeant a gravi les échelons de bénévole à président, avec une conviction : faire du club un lieu accueillant et vivant. « Un jeune qui est arrivé récemment nous a dit : j’ai trouvé une deuxième famille. C’est un signe fort. On ne supplie pas les gens pour qu’ils viennent, ils viennent parce qu’ils se sentent bien. »
Aujourd’hui, le TC Plombières compte 75 licenciés, avec une progression parmi les plus fortes du département. Surtout, 56 d’entre eux s’entraînent régulièrement, encadrés par trois éducateurs internes – une rareté dans les Vosges. « On n’a pas besoin de faire venir des entraîneurs diplômés d’État de l’extérieur. Pour l’instant, on arrive à tout gérer nous-mêmes. Je pense qu’aucun autre club vosgien ne peut en dire autant », souligne fièrement Sébastien Thiebaux. Mais le club ne se contente pas de jouer, il bouge. Dès juin, trois TMC (tournois multi-chances) sont prévus en un mois. Et l’événement phare reste le tournoi estival de Plombières, organisé depuis une dizaine d’années, qui se tiendra du 13 au 30 août. Cette année, plusieurs nouveautés notables sont annoncées, à commencer par un naming inédit : le TC Plombières Vuzelia Open. La société Vuzelia, créatrice de site web depuis 2010, dirigée par Jean-Charles Mourot, licencié du club et président du club de foot local, devient partenaire principal. « Le sport est un vecteur de lien social. On soutient beaucoup de disciplines, individuelles comme collectives. Et puis là, c’est une association de Plombières, et en plus je pratique le tennis : tout était réuni », explique Jean-Charles Mourot. Grâce à ce partenariat, toutes les balles du tournoi seront financées. « Le naming permet à Jean-Charles de bénéficier de visibilité, et à nous, ça nous donne un coup de pouce financier. C’est gagnant-gagnant », précise Sébastien Thiebaux. Plusieurs animations inédites sont prévues : musique, tennis fluo, food truck… Le club innove aussi sur le format : les finales auront lieu le samedi en fin d’après-midi, pour prolonger l’ambiance festive en soirée. « On essaie de sortir du cadre classique. On veut faire bouger les choses, faire venir du monde », insiste le président.
La convivialité n’est pas un slogan, c’est une philosophie. Lors des compétitions par équipes, les adversaires sont reçus comme des invités : pas de participation financière, mais un bon repas. « C’est notre mentalité, on ne compte pas l’argent quand on reçoit », affirme-t-il. Cette approche humaine fait mouche, au point d’attirer des licenciés venant parfois de loin, malgré des infrastructures limitées. Le seul court couvert est un gymnase vieillissant, mais les joueurs viennent pour autre chose : l’ambiance, l’accueil, le collectif. « Le club appartient à tout le monde, pas seulement au bureau. Chacun a son rôle. Sébastien délègue beaucoup, il y a une vraie relation de confiance », confie Guillaume Richard, joueur, coach et membre du comité du TCP.
Les projets ne manquent pas : organiser une soirée Téléthon, poursuivre les sorties collectives à des événements comme l’Open 88 ou le Moselle Open… « On essaie d’emmener nos jeunes voir des champions jouer. On fait au mieux pour répondre aux demandes de nos adhérents. On n’est fermé à aucune idée : on les laisse faire leurs propositions et on essaie d’y répondre du mieux possible. »
Autre ambition : l’obtention d’un deuxième court couvert. Le dossier a été présenté à la mairie. « Ils ne sont pas contre, après, le souci, ce sont les finances. On verra bien, mais la mairie sait qu’on est actif et demandeur. Ce qu’ils apprécient, c’est qu’on sait faire les choses nous-mêmes. On sollicite rarement leur aide pour organiser des événements. Ça peut jouer en notre faveur », espère Sébastien Thiebaux.
À Plombières, le tennis dépasse le cadre du sport. Il devient un prétexte pour créer du lien, fédérer, transmettre. Un modèle associatif qui semble trouver, balle après balle, son propre terrain de jeu.