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Rencontre avec Karine Hot, organisatrice du Rallye Vosges Grand Est du 13 au 15 juin

Le 02 juin 2025 par Adel Saoud
Karine Hot est à la tête du Rallye Vosges Grand Est depuis 2015
© Bastien ROUX – Mathieu Anne Production

Du 13 au 15 juin 2025, le Rallye Vosges Grand Est fêtera sa 40e édition au cœur du massif vosgien. Incontournable manche du Championnat de France des rallyes, il mobilise chaque année des milliers de passionnés, avec Gérardmer comme centre névralgique de l’événement. Karine Hot, responsable de l’organisation, revient sur les temps forts,
les engagements et les coulisses de cette édition symbolique.

Quels sont les temps forts de cette 40e édition ? Quelles nouveautés pour le parcours ?

L’événement se déroule sur trois jours. Le vendredi, shakedown à Corcieux, puis la première étape samedi 14 et la seconde dimanche 15. On compte 181,49 km chronométrés répartis en 13 spéciales. Chaque année, on essaie d’apporter de la nouveauté au parcours, car les habitués commencent à bien le connaître. Garder les spéciales mythiques comme Pays d’Ormont ou Corcieux, tout en alternant certaines une année sur deux, permet de renouveler l’intérêt sportif. Le podium départ-arrivée, le parc d’assistance et le parc fermé restent à Gérardmer, toujours cœur du rallye.

Le rallye se distingue aussi par ses engagements sociétaux. Quels sont-ils ?

Nous sommes engagés dans une démarche écoresponsable, accompagnés depuis 2023 par l’association Éco Manifestation Vosges. Les questions environnementales sont incontournables pour tout organisateur. C’est trop facile de taper sur le sport automobile, alors que tous les événements déplacent du public et ont ainsi un impact. L’idée est de mettre en place des actions concrètes pour réduire notre empreinte carbone et démontrer ainsi que le sport automobile n’est pas à stigmatiser vis-à-vis d’autres événements sportifs.

On privilégie les circuits courts (traiteur labellisé, imprimerie IMPRIM’VERT…), on électrifie 75 % du parc d’assistance pour éviter les groupes électrogènes. On a mis en place une charte écoresponsable pour sensibiliser le public au covoiturage et tous les acteurs du rallye au tri des déchets, à un comportement global écoresponsable. On réalise un bilan carbone…

Côté féminin, les femmes sont à l’honneur au Rallye Vosges Grand Est, notamment avec le Trophée Lucie Vauthier, créé par Alain Vauthier, lui-même pilote, en mémoire de sa fille. C’est important de rendre le sport auto plus accessible, même si, selon moi, seule l’envie et la compétence doivent compter, pas le sexe. On s’ouvre aussi à la jeunesse avec des actions sur la sécurité routière.

Notre région a une vraie culture sport auto.

Quelles ressources mobilisez-vous pour l’organisation et l’accueil du public ?

On compte environ 350 bénévoles en moyenne pendant le rallye, entre les commissaires et les officiels, et une trentaine de commissaires et bénévoles la semaine qui précède pour implanter les épreuves spéciales et les infrastructures à Gérardmer. Il y a trois rallyes : le Rallye Vosges Grand Est, manche du Championnat de France, le VHC et le VMRS, soit près de 190 concurrents.

Combien de spectateurs attendez-vous tout au long du week-end ?

Côté public, c’est difficile à chiffrer, car c’est un spectacle gratuit  – c’est d’ailleurs rare aujourd’hui de pouvoir assister à un événement gratuitement. En plus, le public est réparti sur les différents spots du rallye et il y en a beaucoup. On estime à 35 000 spectateurs. Notre région a une vraie culture sport auto et les spectateurs viennent des quatre coins de la France. L’ADAC Opel Electric Rally Cup nous apporte également un public frontalier.

Après la perte du sponsor principal SFR en 2023, comment avez-vous trouvé l’équilibre pour 2025 ?
Je poursuis sur la ligne de conduite de l’année dernière pour motiver la participation de nouveaux partenaires. L’équilibre de toutes les manifestations est toujours une préoccupation, mais on a su rebondir. Les collectivités nous soutiennent : la Région Grand Est, le Département des Vosges, la Communauté de Commune de Saint-Dié des Vosges, Gérardmer Hautes Vosges et la Ville de Gérardmer, ainsi que de fidèles partenaires. Ils jouent le jeu chaque année, ils connaissent les retombées, directes et indirectes. On a une belle couverture médiatique, une audience sur les réseaux sociaux, un reportage Rallye Club sur Canal+ Sport. Ce sont de vrais arguments. J’aimerais fédérer plus de grandes entreprises vosgiennes. Il y en a beaucoup, mais peu s’impliquent, mis à part une ou deux dont je salue l’engagement. Et pourtant, c’est l’un des quatre grands événements sportifs du département, et le plus important en sport auto dans le Grand Est. Il faut se battre, mais on y arrive.

Que représente cette 40e édition pour vous et votre équipe ?
J’ai repris l’organisation en 2015. Jusqu’en 2017, c’était le Rallye Vosgien en 2e division. En 2018, nous sommes montés en Championnat de France des Rallyes. Donc, pour être juste, le Rallye Vosges Grand Est a 8 ans. Mais l’histoire remonte aux années 80, avec mon père Christian qui a créé le Rallye Vosgien. Il y a donc une vraie continuité. En 2027, j’espère que nous fêterons nos 10 ans en championnat. Ce 40e, c’est un bel anniversaire symbolique, une preuve qu’on inscrit l’épreuve dans le temps malgré les difficultés. Je remercie vraiment les maires des communes traversées. Sans eux, pas de rallye. Pour que ça fonctionne, il nous faut l’adhésion de tous : collectivités, concurrents, bénévoles, partenaires, fédération… C’est un travail collectif et je suis entourée de personnes incroyables d’engagement !

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