Laura Krembser prête à relever le défi du Hellas Rally en Grèce

Atteinte d’une spondylarthrite ankylosante, une maladie inflammatoire chronique qui affecte ses articulations et parfois sa vision, Laura Krembser, 30 ans, refuse de renoncer à sa passion pour la moto. Originaire de Cornimont et habitant désormais à Rambervillers, elle s’apprête à relever un défi de taille : son premier rallye raid compétitif, le Hellas Rally, en mai 2025. Une aventure intense de sept étapes et 350 kilomètres par jour, qui couronnera des mois de préparation physique, logistique et mentale.

Une passion qui dure depuis l’enfance
Pour Laura, la moto est une histoire de famille. « Mon père faisait de la moto sur route, il en avait acheté une petite pour mon frère. Au début, je n’aimais pas ça du tout, je suis partie en courant (rires). Mais un an après, j’ai réessayé et, cette fois, j’ai adoré. » À 7 ans, elle rejoint donc son premier club à Ramonchamp, avant de continuer à Épinal dès ses 12 ans. « J’ai toujours fait des compétitions régionales, puis ensuite, en commençant à travailler, j’ai pu participer à des compétitions nationales. » Spécialisée en motocross, la pilote a cependant toujours eu un œil sur le rallye raid : « C’est un format qui m’attirait depuis longtemps. »
Du Trophée Roses des Sables au Hellas Rally
Le grand tournant pour la Rambuvetaise a eu lieu en 2022, lorsqu’elle a participé au Trophée Roses des Sables, un rallye raid féminin au Maroc. « J’étais la seule femme à moto cette année-là, entourée de quads et de voitures de rallye principalement. Je me suis dit : pourquoi ne pas commencer par là ? J’ai adoré cette expérience et ça m’a convaincue de poursuivre dans cette voie. » Cependant, le Hellas Rally, qui fait partie du championnat d’Europe des rallyes raids, s’annonce bien différent. « Ce n’est plus une course basée sur les kilomètres parcourus, comme au Maroc, mais une compétition où la vitesse compte, comme au Dakar. Et cette fois, je serai au milieu des garçons », explique-t-elle.
Une préparation rigoureuse
À cinq mois du départ, la vosgienne est déjà en pleine préparation. « Le rallye raid, ce n’est pas juste rouler. Il faut être prêt physiquement, logistiquement et techniquement. Je cours, je fais de la natation, de la musculation, mais je dois aussi apprendre la navigation au road book, c’est comme au Dakar, et approfondir mes connaissances en mécanique en cas de soucis. La logistique a également une grande importance. « Je dois réserver l’avion, organiser le transport de ma moto et de tout mon matériel. Il y a tellement de choses à anticiper ! »
Une combattante face à la maladie
En plus des exigences du rallye, Laura doit composer avec une spondylarthrite ankylosante, une maladie inflammatoire chronique diagnostiquée en 2018. « Avant le diagnostic, j’avais déjà mal, mais je ne savais pas ce que j’avais. Cette maladie provoque des douleurs au dos, à la cage thoracique, et on m’a même conseillé d’arrêter la moto… Mais c’était hors de question ! » Malgré les douleurs et les limitations, notamment une diminution de souffle et des problèmes de vision, cette grande passionnée ne baisse jamais les bras. « Même si j’ai mal le matin d’une course, je ne me pose pas de questions : j’y vais. Pour le Hellas Rally, j’ai pris un traitement supplémentaire pour mieux gérer, je pense que ça va beaucoup m’aider. »
Un rêve de petite fille en passe de devenir réalité
Le Hellas Rally représente plus qu’une simple compétition pour la jeune femme. « Depuis que je suis petite, je regarde le Paris-Dakar à la télévision. Ces images m’ont toujours fait rêver. Participer à un rallye raid compétitif comme celui-là, c’est une façon de réaliser ce rêve. »
À cinq mois de l’échéance, Laura Krembser est un mélange entre la détermination et la passion, prête à affronter les obstacles pour aller au bout de son ambition. Une préparation minutieuse et une volonté sans faille, malgré les barrières, font d’elle une source d’inspiration pour tous ceux qui rêvent de dépasser leurs limites.








