Halil Toraman, entraîneur de l’ES Golbey, promu en R1 : « J’ai l’impression d’avoir fait mon devoir »

Le 1er juin 2025 restera une date marquante pour l’ES Golbey. Trois ans après sa relégation, le club vosgien retrouve la Régionale 1. Une montée acquise dans la douleur mais aussi dans la constance, qui vient récompenser un cycle entamé en 2022 avec l’arrivée de Halil Toraman sur le banc. À l’époque, la mission fixée par le président d’alors, Philippe Colnot, était claire : stabiliser, reconstruire et remonter en trois ans. Objectif atteint !
Dimanche dernier, lors de la dernière levée du championnat face à Lay/Bouxières, l’ES Golbey, désormais présidé par Johanie Humblot, a fini par faire la différence. Une victoire 2-1 décrochée dans les dernières minutes. Et un symbole fort pour sceller cette accession : le but de la délivrance inscrit à moins de dix minutes de la fin par Axel Lhuillier, 18 ans, pur produit du club, qui disputait là… son tout premier match avec l’équipe première cette saison. « De la joie et du soulagement », confie Halil Toraman en référence à ces trois points synonymes d’accession dans l’élite régionale. « Avec une pensée pour toutes les personnes qui ont contribué à cette montée, et notamment celles qui m’ont fait venir ici, comme Philippe Colnot, qui n’est plus au club aujourd’hui. » Avant d’ajouter : « C’était une saison très usante, très stressante… jusqu’à la 83e minute du dernier match. L’accession n’était pas un objectif au départ, cela s’est construit au fil de la saison. Et une fois qu’on s’est mis ça en tête, il fallait aller au bout ! »
Cette montée, le club ne l’a pas volée. Tout au long de la saison, la bataille a été rude avec deux autres formations vosgiennes, Épinal B et Eloyes. Trois équipes au coude-à-coude, engagées dans un chassé-croisé qui a tenu tout le monde en haleine jusqu’au bout. « C’était une belle bataille, en plus entre clubs vosgiens, on se connaît bien du fait de la proximité. Et puis, il y avait aussi le fait que mon fils a joué pratiquement toute la saison avec Épinal B. J’étais un peu déçu pour lui, j’aurais aimé qu’il joue en R1 l’an prochain. Mais c’est la loi du football. J’étais persuadé que c’était eux qui allaient monter, et au final, on a déjoué les pronostics. » Si l’attaque a répondu présente, c’est surtout la solidité défensive qui a marqué les esprits, avec une seule défaite au compteur pour seulement 17 buts encaissés. Une performance remarquable qui fait de l’ESG la meilleure défense du championnat. « On a fait une saison très solide. L’assise défensive, c’était une de nos forces. Pourtant, on a beaucoup modifié notre défense en première partie de saison, puis on a trouvé notre équilibre vers février-mars. J’avais beaucoup de joueurs issus de niveaux inférieurs ou de la formation du club, des garçons qui avaient faim, et qui n’ont jamais rien lâché. C’est comme ça que j’explique cette solidité. »

Cette montée est aussi celle d’un projet de formation assumé. Sous l’impulsion de Halil Toraman et de tout un staff, les jeunes du cru ont su trouver leur place, entourés par des cadres expérimentés comme Jamel Hsini (39 ans) ou Pierre-Olivier Roth (38 ans). Un dosage subtil entre jeunesse et vécu. « On essaie de mettre la formation en avant. Déjà l’an dernier, j’en avais intégré quelques-uns. Et dimanche par exemple, c’est Axel (Lhuillier), pour son premier match avec nous, qui nous fait monter. Ils en avaient besoin avec les U19 cette saison, donc le but n’était pas de le griller trop tôt. Et là, il marque. C’est de bon augure pour la suite. Derrière, on a une génération de 19 ans qui va avoir les dents longues. Si je reste la saison prochaine, je sais que je pourrai compter sur eux. »
Mais si l’intéressé parle au conditionnel, c’est que son avenir reste flou. L’ancien coach de Raon-l’Étape ne cache pas ses interrogations quant à la suite. Prolongera-t-il l’aventure à Golbey ? Tout dépendra des discussions à venir avec la présidence et du projet qui lui sera proposé. « Je ne peux pas encore me projeter. Je vais d’abord échanger avec les dirigeants, voir s’il est possible de revoir certaines choses, notamment au niveau du budget. Si on veut rester compétitifs en R1, il faudra recruter deux, trois, voire quatre joueurs d’expérience. Si on continue avec cet effectif-là, ça va être compliqué, face à des équipes comme Raon, Nancy 2 ou Saint-Dié Kellermann par exemple. C’est un championnat très relevé, d’un tout autre niveau que la R2. Si on ne se renforce pas, on risque de se brûler les ailes. »
La priorité, pour le technicien, sera de finaliser rapidement cette question afin de se consacrer pleinement à la suite. « Beaucoup de joueurs ont donné satisfaction, il faut les conserver. Mais on doit aussi se renforcer, comme je le disais. Je ne veux pas faire l’année de trop si je n’ai pas les moyens. En tout cas, si je ne reste pas à Golbey, je n’irai nulle part ailleurs. » Quoi qu’il advienne, Halil Toraman aura rempli son contrat. Avec son staff, il a su bâtir un groupe solide, fidèle à des valeurs de travail et de cohésion. « J’ai l’impression d’avoir fait mon devoir. Le deal annoncé au départ a été réussi. Olivier Marotel, mon adjoint, m’a été très précieux, tout comme Hamza Hannour, qui coachait la réserve avant d’arrêter pour des raisons professionnelles, donnait aussi un coup de main au comité. » Sur le rectangle vert comme en coulisses, c’est un véritable travail d’équipe !