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Rencontre : Milan Robin, « Le foot, c’est le sujet de conversation numéro un dans la famille » !

Le 28 octobre 2024 par Stéphane Magnoux
Dès son deuxième match en Ligue 2, Milan Robin a inscrit son premier but à ce niveau de compétition lors du succès de Martigues sur la pelouse d’Annecy (2-4), le 23 août.
© DR

Il a le football dans les gênes. Son grand-père, Guy, a été président du FC Éloyes pendant un quart de siècle. Son père, Fabrice, et ses oncles, David et Frédéric, ont été de brillants joueurs. Promu en Ligue 2 cette saison avec Martigues, Milan Robin, milieu de terrain de 24 ans, né à Épinal, entretient la flamme avec son cousin Timothé, aspirant pro à Strasbourg. Une interview à retrouver dès demain dans le nouveau numéro de 100% Vosges.

Quelle est votre analyse du premier quart de saison de votre équipe ?

Cela n’a pas été simple. On a eu un passage à vide durant trois matchs avec trois grosses, défaites (3-0 à Pau, 4-0 contre Grenoble et 6-0 à Metz entre les 13 et 24 septembre). Depuis, on a relevé la tête. Il y a eu pas mal de recrues à l’intersaison et beaucoup de joueurs découvrent la Ligue 2. Tout mettre en place demande du temps. On tend vers le positif. Il y a plus d’automatismes et du mieux dans le jeu. On a affronté des grosses équipes en début de championnat comme Lorient et Metz, des anciens de Ligue 1, mais aussi réussi à prendre des points contre des bonnes équipes comme Annecy et Dunkerque. Dans le deuxième quart, on joue plus d’équipes de la seconde partie de tableau. Ces matchs sont très importants pour la suite.

Sur le plan personnel, comment s’est déroulée la transition entre le National et la Ligue 2 ?

Cela s’est bien passé. Je n’ai pas eu besoin de temps d’adaptation. Dès le deuxième match, j’ai réussi à mettre mon premier but. Cela m’a apporté de la confiance. Derrière, j’ai plutôt fait de bonnes performances. Le coach (Thierry Laurey) compte sur moi. J’essaie de lui rendre cette confiance sur le terrain.

Quelles sont les principales différences entre le National et la Ligue 2 ?

Il y a un bel écart en termes d’intensité et sur le plan physique. Collectivement, on n’était pas rodé lors des premiers matchs alors qu’en Ligue 2 toutes les équipes le sont déjà. L’intensité m’a impressionné et pour faire la différence physiquement, tu sens qu’il faut en mettre plus. Ce qui passait en National la saison passée ne marche plus. Parfois, tu fais une ou deux erreurs dans le match et cela ne pardonne pas. Il y a un but derrière.

Formé à Metz, Milan Robin n’a pas eu la chance d’évoluer chez les professionnels avec le club mosellan mais sa persévérance et ses qualités lui ont permis de faire du football son métier et d’être l’une des révélations de la première partie de saison en Ligue 2 ©DR

Cela m’a forgé le caractère. J’ai continué à travailler pour avancer.

Votre histoire avec Metz est atypique. Vous n’avez pas signé de contrat pro mais le club voulait vous conserver…

Je m’étais fait opérer d’une pubalgie en février 2019 et j’avais passé pratiquement une saison blanche. On m’avait proposé de rester un an au club pour jouer sous licence amateur en N3 et toucher le chômage. À l’issue de cette saison, on monte en N2 mais on me dit qu’on ne me garde pas. On m’envoie alors faire un essai en Belgique dans le club satellite de Seraing. Au bout de trois semaines, j’ai un coup de fil du FC Metz qui me propose de signer pro pour une saison, mais pour encadrer les jeunes en réserve.

N’avez-vous pas été tenté de refuser ces propositions, comme beaucoup l’auraient fait, et démontrer ailleurs vos qualités ?

Quand on est monté de N3 en N2, c’était une saison interrompue par le Covid. Retrouver un club était compliqué. La meilleure solution était de prendre ce contrat et même si je n’étais pas tout de suite avec l’effectif pro, j’allais faire une saison en N2, un niveau où je n’avais jamais joué. J’étais dans l’esprit de faire mon taf et gratter ce que je pouvais pour, pourquoi pas, intégrer le groupe pro à terme. Malheureusement, cela ne s’est pas passé comme ça, mais paradoxalement, c’est à cette période où j’ai le plus progressé.

Il y a ensuite eu deux saisons abouties en National avec Cholet puis l’opportunité de prolonger à ce niveau avec Martigues. Comment s’est passé le passage de l’un à l’autre ?

Après Cholet, j’étais en contacts avec deux clubs de Ligue 2 mais, à chaque fois, ils attendaient le départ d’un joueur. J’en avais marre d’attendre. J’étais parti faire la reprise en Série C (la 3ᵉ division) en Italie, mais au bout de quelques jours, je me suis rendu compte que je préférais jouer en France. Martigues m’a contacté à ce moment-là. L’équipe avait raté de peu la montée en Ligue 2 la saison d’avant. J’ai jeté un œil à l’effectif et vu qu’il n’avait quasiment pas bougé. Je me suis dit que j’allais refaire une saison de National et découvrir le sud. Cela me sortait de ma zone de confort. L’idée, c’était continuer ma progression et jouer le haut de tableau.

Sur le plan contractuel, où en êtes-vous avec Martigues ?

En arrivant, j’avais signé pour une saison et une autre en option en cas de montée en Ligue 2 ou de maintien en National. Je suis en fin de contrat à l’issue de cette saison. J’ai eu une proposition de prolongation, mais je n’ai pas donné suite pour le moment.

 On espère qu’il se créera quelque chose quand on retournera dans notre stade.

Votre stade habituel est en travaux et ne sera pas disponible avant janvier 2025. Comment avez-vous vécu vos premiers matchs à « domicile » au stade Vélodrome de Marseille* ?

On était super content de jouer dans un stade mythique et sur une pelouse incroyable, mais en arrivant là-bas, on s’est rendu compte que cela sonnait creux et qu’il n’y avait pas forcément de public derrière nous. Parfois, on avait l’impression de jouer des matchs amicaux. Tu n’es pas transcendé comme si tu avais le public derrière toi.  Il faut réussir à faire abstraction de tout ce contexte – le stade, le manque de public… — Et rester concentré sur le match. Il nous a fallu un match pour s’adapter. Ensuite, cela s’est fait naturellement.

En étant mauvaise langue, Martigues va jouer un quart de ses matchs à domicile cette saison et le reste à l’extérieur ! Le retour au stade Francis-Turcan pourra-t-il être un déclic en vue du maintien ?

On espère qu’il se créera quelque chose quand on y retournera. La saison passée, on était la meilleure équipe de National à domicile et on y avait pris énormément de points dans le sprint final. Même en Ligue 2, jouer dans son stade, cela reste un traquenard pour les adversaires. Le stade Francis-Turcan n’est pas un grand stade et le public est proche de la pelouse. Cela sera un des leviers pour le maintien.

La saison passée, vous aviez évolué au stade de la Colombières à Épinal devant votre famille et de nombreux amis. Comment l’aviez-vous vécu ?

C’était un match que j’avais coché sur le calendrier. Ce n’était pas un super spectacle avec un 0-0, mais cela m’avait fait plaisir de rentrer dans les Vosges et jouer quasiment à domicile. Plus jeune, j’ai commencé au FC Éloyes et j’y ai joué jusqu’en U13 avant de rejoindre Épinal puis le centre de formation du FC Metz. Toute ma famille baigne dans le foot. Je devais avoir 3 ou 4 ans quand j’ai commencé. J’ai toujours eu ça dans le sang et c’est le sujet de conversation numéro un dans la famille.

 *pour des raisons de coût, Martigues disputera désormais ses matchs à domicile à… Gueugnon, à 450 km de la ville.

L’alchimie a demandé quelques matchs au FC Martigues qui a recruté de nombreux joueurs à l’intersaison. Milan Robin (en bas, 2e en partant de la droite) fait partie de ceux qui ont contribué à la montée en Ligue 2 la saison passée. ©DR

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