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Epinal – Paul Léonard « Il faudra aborder ce dernier match comme les autres »

Le 28 mai 2023 par Kevin Ferry
Malgré la victoire quasi-décisive d'hier, Paul Léonard estime que la montée est loin d'être acquise.
© Justine Thouvenot

90 minutes, et un point. C’est ce qui sépare désormais les Spinaliens d’une montée en National après leur victoire 2 – 3 face à Bobigny, hier après-midi. Paul Léonard, cadre de Fabien Tissot et enfant du club, revient sur cette rencontre et sur la fin de saison qui s’annonce particulièrement excitante.

Bonjour Paul. Tout d’abord, félicitations pour la victoire d’hier. Peux-tu me donner ton impression sur la rencontre ?

Paul Léonard : « Merci beaucoup. Hier, c’était un match tendu et disputé. À l’entame, Bobigny est à deux longueurs de nous, donc s’ils gagnaient, ils pouvaient reprendre la première place. Le fait de jouer cette rencontre à l’extérieur était un contexte un peu particulier. On a rapidement marqué, mais on encaisse par la suite deux buts évitables. Ça a commencé à chambrer sur et en dehors du terrain, mais de notre côté, on a rien lâché. Comme à notre habitude, on a poussé pour égaliser, puis repasser devant. La fin de partie a été particulière. Il y a eu quelques échauffourées et des insultes entre les supporters, et avec l’entraîneur adverse ( CF : Christophe Taine ), qui a fait preuve de quelques paroles déplacées à notre encontre. Le corps arbitral a suspendu le match durant une vingtaine de minutes. Finalement, rien de grave n’a été à déplorer, c’est le plus important. On s’impose sur le score de 2 – 3, donc c’est parfait ».

Un scénario rocambolesque et une belle remontada. Quel a été la clé selon toi ?

P.L : « En effet, c’était une rencontre et un scénario assez dingue. Malgré les allures de finale, nous n’avons jamais eu l’impression de ce ballon qui brûle les pieds. On savait que c’était LE match qui déciderait de beaucoup de choses, mais pour autant, nous étions bien et n’avons jamais déjoué. J’en suis d’ailleurs satisfait, puisque cela nous a – par le passé – fait perdre des points. On avait conscience de la qualité de l’adversaire, et on leur donne deux buts. Malgré cela, toute l’équipe sentait qu’il y avait la place de revenir. On est resté concentré et impliqué, focus sur l’objectif. Je pense que notre calme malgré le désavantage a été déterminant ».

Ce match était une « finale » avant l’heure. Quels ont été les mots de Tissot à la causerie ?

P.L : « Comme à son habitude, le coach à avant tout parler de nous. Il a évidemment mis l’accent sur le contexte de la partie, mais en restant fidèle à lui-même. Il a souligné l’ensemble du travail fait depuis plusieurs mois, nous ayant amené en ce moment et dans cette situation précise, celle d’être aux portes de la National. L’objectif de sa causerie était de renforcer une unité puissante, et une concentration accrue ».

Pour l’occasion, 57 supporters ont fait le déplacement. Un détail important ?

P.L : « Clairement, oui. Dès le début de la rencontre, lorsqu’on est rentré sur le terrain, on a senti cette présence supplémentaire. Le terme du 12ème homme prenait ici tout son sens. C’est un réel plus, qui a forcément influé notre performance. Presque 60 supporters, qui formaient un vrai KOP, ça donne de la force et ça galvanise. On les en remercie profondément. En plus de ça, les coéquipiers indisponibles ont aussi fait la route pour nous soutenir. Regroupés ensemble, ces détails forment une image superbe, qui nous permet de mettre toutes les chances de notre côté. Surtout, cela prouve la mentalité du groupe, mais aussi du club, qui a permis le déplacement du public. Je ne crois pas avoir de souvenir similaire depuis le début de ma carrière, ce qui prouve qu’on avance sur le bon chemin ».

Avec cette victoire, vous avez presque un pied en National. Était-ce l’objectif en début de saison ?

P.L : « Tout d’abord, il est important de souligner que rien n’est fait. Il reste un match, une soirée au cours de laquelle tout peut arriver. Cependant, bien sûr que la montée était l’objectif initial au début de saison. En réalité, ça l’est depuis plusieurs années. Toutefois, cette année, nous avons décidé de ne pas partager cela ni à la presse, ni à l’extérieur du groupe, pour rester pleinement concentré. Pour se protéger aussi, en quelque sorte. Du président jusqu’au staff, en passant par les joueurs, on en a discuté. Nous avons appris des erreurs du passé pour devenir meilleur. C’est un processus qui prend du temps, mais lorsqu’il est bien réalisé, peut-être bénéfique ».

Le week-end prochain, un point devrait suffire pour le titre. Il y a-t-il un risque de déjouer et passer à côté du match ?

P.L : « On n’en a pas encore discuté, mais connaissant le coach, il va nous dire de faire abstraction de cela, et de jouer comme si rien d’autre ne comptait. Je trouverais cela logique. Il faudra aborder ce dernier match comme tous les autres. C’est ainsi, en jouant comme en a l’habitude, que nous serons les meilleurs. Nous ferons tout notre possible pour que ce soit le cas ».

Pour toi, l’enfant du club, la fierté de pouvoir retrouver la National doit être doublement plus grande ?

P.L :  « Il y a surtout une belle symbolique. C’est le coach Fabien Tissot qui m’a lancé, il y a 11 ans en National, pour les premiers matchs de ma carrière. À l’époque, j’avais 18 ans. Il m’a accordé sa confiance. Pouvoir revivre cela avec lui serait super. Surtout, retrouver ce niveau que je n’ai plus connu depuis mon départ d’Avranches donne envie. Ce qui essentiel, c’est d’essayer de faire monter le club. Puis – si on y parvient – de le maintenir et l’installer dans le championnat qui est attractif, télévisé et qui passera au statut professionnel dans un an. Je l’ai dit tout à l’heure, il reste tout à faire, la saison est loin d’être finie, donc pour le moment, c’est utopique. Ce qui est certain, c’est que jouer une montée est excitant. Il nous reste un pas à faire, on va tout donner ».

D’un point de vue personnel, quel bilan tires-tu de ta saison ?

P.L : « Malgré la parenthèse de ma blessure qui m’a éloigné des terrains pendant presque 5 mois, j’en tire du positif. C’était ma première intervention chirurgicale, mais j’ai eu la chance de ne pas avoir de complication, ce qui n’est pas toujours acquis. J’ai appris sur moi-même, et j’ai réussi à revenir au niveau pour servir l’équipe. J’espère finir sur la meilleure des notes, samedi prochain ».  

Quels objectifs te dresses-tu pour la suite ?

P.L : « Forcément, retrouver ce niveau de la National, qui m’a déjà offert une paire de matchs. Je crois que j’ai dû en jouer une centaine, donc j’aspire à prolonger cette liste. Pour cela, il sera indispensable d’enchaîner un maximum de titularisation en faisant attention aux blessures. Enfin, chaque saison, je me fixe l’objectif d’inscrire 2 à 4 buts. Il m’en manque un, donc ça serait cool de le faire face à Lusitanos ( rire ) ».

Samedi prochain, le public sera présent en grand nombre. Un mot pour eux ?

P.L : « On a besoin d’eux, plus que jamais. On va tout faire pour les rendre fiers, tout donner pour les remercier de nous avoir accompagnés durant tout ce temps. Je leur demande de venir en masse, on compte sur eux pour nous aider à remplir l’objectif, en espérant que l’on pourra fêter cela tous ensemble, au coup de sifflet final ».

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