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Volley-ball : Guillaume Conver « J’ai envie de vivre une montée avec Épinal »

Le 27 août 2024 par Stéphane Magnoux
Du haut de ses 183 cm, Guillaume Conver ne ressemble pas aux autres centraux d’Elite. Grâce à son sens du jeu, sa détente verticale et sa maîtrise du timing, il compense les centimètres qui lui manque.
© SP9 Photography

Pilier d’Épinal-Golbey Volley-ball, le Réunionnais Guillaume Conver, 26 ans, est le plus ancien joueur de l’effectif de François Mérel. Dans quelques semaines, il va entamer sa sixième saison consécutive avec le club. Ambitieux, il rêve de rejoindre la Ligue B avec l’EGVB.

Vous allez disputer votre sixième saison avec Épinal-Golbey et êtes désormais le plus ancien joueur en termes de présence au club. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

C’est une sensation bizarre ! J’étais arrivé en même temps que Benjamin Casimir. Mon premier objectif, c’était découvrir l’Élite (le 3ᵉ niveau français). Avec Gabriel (Jaunet) et Benjamin, on était trois joueurs originaires de la Réunion au club. On en rigole parfois, car je suis le seul survivant ! Ils m’ont ouvert la porte. À moi, désormais, de tenir cette porte.

Dans quelles circonstances aviez-vous quitté la Réunion pour la métropole ?

Durant l’été 2019, j’ai disputé les Jeux des Iles avec la Réunion. Dans l’équipe, Benjamin venait de signer à Épinal. François (Mérel, l’entraîneur) a suivi à distance les rencontres de la Réunion. Au début du tournoi, Benjamin m’avait prévenu qu’il manquait un central dans l’effectif d’Épinal et qu’il avait proposé mes services. François m’a alors envoyé un message pour me dire qu’il allait suivre ma compétition. Si tout se passait bien, il y avait des possibilités pour que je signe à Épinal. Cela s’est fait comme ça. Dès ma première saison, on m’a fait confiance. J’ai beaucoup pris exemple sur Olivier Fabre, un gaucher comme moi.

Le physique d’Olivier et le vôtre sont complètement différents. Il mesure 2,05 et vous 1,83 m ! Pourtant, vous évoluez au même poste…

Au poste de central, si tu n’es pas taillé et physique, tu n’iras pas très loin ! Je le prends comme un amusement. C’est génial de jouer avec un gars qui fait deux fois ta taille, de faire tes points et le regarder dans les yeux en lançant qu’il peut mieux faire ! (Rires.) Chaque saison, c’est la même chose : je suis sans doute le plus petit central de l’Élite. Récemment, j’étais en vacances en Espagne. J’ai discuté avec un autre volleyeur. Quand je lui ai dit que j’étais « middle blocker » (central), il s’est tourné vers ses camarades en disant que ce n’était pas possible ! J’ai appris à sauter et il faut essayer de jouer plus intelligemment que l’adversaire.

Imaginiez-vous rester autant de temps dans les Vosges ?

Pas du tout ! Épinal était une porte ouverte pour découvrir l’Élite. Je pensais faire une ou deux saisons et continuer à découvrir l’Hexagone. Puis, j’ai rencontré ma future femme ! Quand je vois où j’en suis, j’ai bien fait de venir. J’ai trouvé ici des ressemblances avec mon ancien club des Aigles Blancs. C’est une famille. Le club n’est pas professionnel, mais cela bosse dur et on est tous sur la même longueur d’onde.

N’avez-vous jamais eu envie de viser plus haut que l’Élite ?

À 26 ans, j’ai évidemment envie d’aller plus haut. J’ai déjà eu des propositions, mais j’ai envie de vivre une montée avec Épinal. Dans le sport, on m’a appris à gagner avant de partir. Tant que je n’aurais pas gagné quelque chose avec Épinal, je ne partirais pas. Je ne veux pas lâcher le club. Il y a eu beaucoup de départs à l’intersaison. Si je partais maintenant, je me sentirais coupable. Ma mentalité, c’est rester et aider le club à aller le plus haut possible. On a des jeunes qui arrivent. On est deuxième du championnat et troisième de la Coupe de France la saison passée alors, je me dis, qu’un jour, on pourra peut-être monter en Ligue B. Mais cela dépend aussi des finances.

Quel regard portez-vous sur l’évolution du club ces dernières années, notamment toutes les actions sociales à Épinal et dans l’agglomération ?

Les dirigeants sont forts là-dessus. Sébastien Pellissier est désormais vice-président et s’occupe de la communication. Il apporte son expérience et tout ce qu’il a vu quand il évoluait plus haut. En tant que joueurs, on assiste parfois à l’entraînement des jeunes. Quand on voit le bonheur dans leurs yeux, c’est certain qu’ils progresseront et prendront notre place plus tard. On est un petit club, mais on avance tous ensemble, les jeunes et les plus grands, les bénévoles et les parents. Il y en a de plus en plus qui veulent s’investir. Avec l’apport de Golbey et le changement de nom, on va rassembler encore plus de monde.

Votre ancienneté vous confère-t-elle un statut particulier ?

Cette saison, je vais essayer de montrer la bonne voie et démontrer qu’à Épinal, même si on est un petit club, on travaille bien. Il faudra avoir la même motivation que ces dernières saisons. Il y a un moment pour rigoler et l’autre pour travailler. Je n’ai que 26 ans, mais j’espère jouer le rôle du grand frère. J’avais 20 ans quand je suis arrivé à Épinal et maintenant, je suis le « doyen » de l’effectif. C’est fou. Le temps a passé vite !

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