Amélie Vazeille (Team Vosges KTM VTT), la résilience à toute vitesse !

Après une lourde blessure aux ligaments survenue il y a un an, Amélie Vazeille, vététiste du Team Vosges KTM, a retrouvé le plus haut niveau jusqu’à décrocher, le week-end dernier, une sélection en Coupe du monde élite. Une progression exemplaire, construite en seulement un an avec détermination et humilité.
À 23 ans, Amélie Vazeille incarne cette jeunesse passionnée, pugnace et inspirante. En juillet 2024, sa trajectoire prometteuse est stoppée net par une grave blessure au genou lors d’une manche de Coupe du monde. Un an plus tard, en juillet 2025, elle est de retour au plus haut niveau, sélectionnée pour courir dans la catégorie élite sur ce même circuit mondial. Un parcours fulgurant, forgé dans la douleur, la détermination et l’amour du sport. Originaire de Bourges et étudiante à Montpellier, elle a rejoint le Team Vosges KTM il y a cinq ans. Depuis, le VTT est bien plus qu’un sport : « J’ai commencé le vélo à l’âge de 5 ans, le cyclisme, c’est ma discipline de prédilection. J’ai couru à différents niveaux : régional, national, international… Depuis que j’ai intégré le Team Vosges, je participe à des manches de Coupe du monde. »
En 2024, alors qu’elle montait en puissance chez les U23, sa progression a brutalement été freinée. Lors d’une manche de Coupe du monde aux Gets, en juillet, une violente chute lui cause une rupture des ligaments croisés et une rupture méniscale. « La saison s’arrête, mais au-delà, c’est toute ma vie qui a été impactée. J’étais incapable de me déplacer, en béquilles. Heureusement, mes parents étaient là. J’ai pu rentrer chez moi à Bourges. »

L’été suivant devient un véritable parcours du combattant : examens médicaux, opération en août, convalescence. « J’ai passé trois mois sur le canapé. Mais j’ai été soutenue par mes proches. J’ai pu débuter mon master 2 en marketing du sport à Montpellier en septembre. C’est ce double projet – sport et études – qui m’a aussi aidée à relativiser et à me dire qu’il n’y a pas que le sport dans la vie. »
Peu à peu, la Vosgienne d’adoption se reconstruit. En janvier, elle remonte sur le vélo. En février, elle repart en stage avec son équipe. Dès mars, elle retrouve la compétition en Coupe de France à Marseille, puis enchaîne avec Guéret, Remiremont… et même une épreuve UCI en Suisse. À la surprise générale, elle accumule les Top 10. « C’était fou de revenir à ce niveau avec si peu de préparation ! »
Ses résultats la propulsent en sélection pour la Coupe du monde élite à Andorre, qu’elle a disputée le week-end dernier pour sa première dans cette catégorie. « Depuis septembre, je suis passée en élite. Participer à une Coupe du monde avec des pros, des coureurs olympiques… j’étais réticente. Ce n’est pas mon métier, moi. Mais mon coach m’a convaincue, on s’est dit que ce serait une belle expérience. Je partais dernière sur la grille, avec peu de points UCI, car je n’ai pas pu faire beaucoup de courses cette saison. En plus, le circuit est à 2 000 mètres d’altitude, c’est très dur à gérer. J’ai chuté, mais je termine 41e. L’écart avec les premières est énorme, mais c’était une expérience incroyable face à des athlètes que je regardais à la télé ! »

Entre les compétitions, les entraînements et son mémoire de fin d’études, l’athlète ne ménage pas ses efforts. Ces derniers mois ont été très intenses. « Vélo, boulot, mémoire ! Mais j’ai obtenu mon master avec mention, et je travaille aussi sur mon projet d’alternance pour devenir monitrice de vélo à la rentrée. »
Elle profite désormais de quelques jours de repos, avant un retour à la compétition dès le 23 août aux Menuires pour une nouvelle manche de Coupe de France avec le Team Vosges. Une autre sélection en Coupe du monde lui a également été proposée… aux Gets, le lieu même de sa blessure l’an dernier. « Je ne sais pas encore si je vais accepter. D’une part, je me demande s’il faut conjurer le sort ; et puis je me suis rendu compte qu’il y a un gros cap à franchir pour rivaliser avec les meilleures. Cela fait beaucoup de questions… mais là, je sors juste d’une compétition, je vais prendre le temps d’y réfléchir. Pour l’histoire, ce serait peut-être sympa de retourner là-bas… ». C’est un retour réussi pour la jeune cycliste, qui aborde désormais ses prochaines échéances avec ambition et lucidité.