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La Fête des Images 2022 : un mapping dantesque à Épinal

Le 15 septembre 2022 par Francoise Fontanelle
La Fête des Images 2022 : un mapping dantesque à Épinal
Lune s’éclipse, le mapping de Margot Kaluszyner, primé en 2021.
© Ville d'Épinal

Du 15 au 17 septembre, la lumière jaillira de l’obscurité la plus profonde. Personnages d’outre-tombe, descente aux enfers, démons, la fête des images joue les trompe-la-mort et revisite avec espièglerie ces images fantasmagoriques pour mieux nous faire goûter les couleurs de la vie. Une jolie manière de mettre notre patrimoine à l’honneur et de fêter les images sous toutes leurs formes.

Patrick Nardin, maire d’Épinal. ©JR

La Fête des Images, au-delà du succès qu’elle remporte chaque année, devient un événement d’envergure nationale. Pourquoi un tel retentissement ? Nous avons posé à question à Patrick Nardin, maire d’Épinal.

Le thème de cette 7e édition invite, en filigrane, à « cueillir le jour présent ». Est-ce une façon de montrer la capacité du territoire à faire résilience après la pandémie et un contexte difficile ?

Nous avons fait le pari de maintenir la Fête des Images en 2020 et 2021 dans ce contexte, et le succès populaire de ces deux éditions nous a donné raison. Le thème de cette édition 2022, malicieux et décalé, invite effectivement à retrouver cette capacité à l’étonnement et à l’émerveillement qu’une actualité parfois inquiétante a tendance à enfouir en nous.

Le partenariat avec l’École des Gobelins s’inscrit dans la durée et cette année s’inaugure une collaboration du Conservatoire de musique de Paris. Qu’est-ce qui fait que la Fête des Images capte autant l’attention d’institutions si prestigieuses ?  

Au fil des ans, la Fête des Images a développé une identité unique qui valorise le patrimoine imagier de la cité tout en mobilisant l’ensemble des acteurs et activités de l’image qui y sont implantés : oui, sa légitimité est aujourd’hui reconnue nationalement et nous ne pouvons que nous en réjouir.

Patrimoine et culture de l’image sont des ancrages forts et fédérateurs pour le grand public, comment percevez-vous l’évolution de la politique culturelle de la ville ?

L’image populaire est un élément constitutif de l’identité d’Épinal : la découverte et la réappropriation de ce patrimoine est aujourd’hui un enjeu majeur pour notre politique culturelle. L’image est partout dans notre société et les images traditionnelles telles que les concevait Pellerin à Épinal prennent de nombreuses formes autour du numérique, de la vidéo, de la projection. C’est en intégrant tout cela, entre tradition et modernité, que nous concevons cette Fête de l’Image. Quoi de plus inclusif que l’image populaire qui a cette capacité à rassembler par-delà les différences d’âge, de culture, etc : comme le dit l’adage, une image vaut mille mots !

Margot Kaluszyner.

3 questions à Margot Kaluszyner

Motion designeuse et illustratrice, diplômée de l’École des Gobelins en 2020, Margot Kaluszyner est la lauréate 2021 du concours de vidéomapping dans la catégorie “Artiste confirmé” pour Lune s’éclipse. Grâce à ce prix, elle a bénéficié d’une commande artistique de la Ville d’Épinal qui lui a permis de créer un nouveau spectacle.

Qu’est-ce qui a séduit votre jury dans Lune s’éclipse et quel en a été l’impact sur votre parcours ?

Ce qui était intéressant dans Lune s’éclipse, c’est le travail avec Théodore Vibert, musicien au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, qui a ajouté une touche narrative supplémentaire. De mon côté, j’expérimentais une nouvelle technique pour ce mapping dont je souhaitais qu’il parle à la fois aux enfants et aux adultes. Nous étions en train de sortir du contexte Covid et il était important de retrouver ce sentiment d’émerveillement que procure le mapping. Outre la reconnaissance du jury, le fait d’avoir ce prix était excitant car je savais qu’il me donnait la possibilité de compléter l’expérience que j’avais eue avec Marie-Jeanne pour la cathédrale d’Orléans et de m’ouvrir une porte dans ce domaine.

Quelle a été votre démarche artistique pour le thème Démons et Merveilles ?

J’ai tout de suite pensé mythologie grecque. J’en suis passionnée depuis l’enfance. Ce que je trouvais intéressant, c’est l’exploration du lieu où siègent les démons : les enfers. C’est le mythe Orphée et Eurydice qui m’a donné l’idée d’utiliser le luth comme personnage principal. Un luth qui va se battre contre les enfers, faire danser les démons et, je l’espère, répondre au thème de l’édition. Ce sera très différent de Lune s’éclipse, tout en étant aussi coloré.

Travailler sur le Beffroi de la basilique a représenté un challenge particulier ?

Ce qui est challengeant ce sont surtout les espaces que l’on ne peut pas utiliser. Ce n’est pas le cas de la basilique où il est assez facile d’y superposer d’autres architectures. Et l’architecture grecque s’y prête parfaitement. Ce qui m’a challengée, c’est plutôt d’avoir un format vertical qui me poussait à réfléchir à un certain type de narration. En plus, c’est un challenge que de devoir traiter de démons sur une basilique… (Rires.) J’ai hâte de découvrir tout le mapping de cette édition. En particulier les tableaux que je propose et que je ne vois encore que sur mon petit écran, afin de voir comment chaque spectateur crée sa propre trame narrative au fil du parcours proposé.

Stan Manoukian.

Coup de projecteur sur Stan Manoukian

Dessinateur de BD, designer et storyboarder pour le cinéma, ce diplômé de l’école Estienne aime les monstres. Tous les monstres ! Ceux de la science-fiction et du cinéma classique du genre l’inspirent autant que les figures romanesques des romans d’Edgar Poe, Jules Vernes ou Lovecraft.

Des monstres bien léchés, grâce à une technique exigeante (encre et mine de plomb) où hachures et estompes font naître des créatures fantastiques dans l’esprit de la peinture romantique et des gravures du XIXe siècle. Dessiner un monstre par jour, c’est le défi qu’il s’est lancé en 2007. Une astreinte de 3 ans qui fera l’objet de livres et d’expositions à New York et Paris. Tous ses ouvrages sont publiés aux éditions Caurette.

Cette année, il signe l’affiche de La Fête des Images avec son personnage Grograou et ses illustrations sont au cœur d’un spectacle de 7 minutes réalisé par le « sculpteur de sons et lumière » Damien Fontaine : Une odyssée… monstre. Le pitch : les monstres ne font plus peur aux enfants, désormais accros aux jeux vidéo, aux effets spéciaux et à la 3D. Relégués au rôle de bêtes de foire, ils dépriment. Jusqu’à ce que, attaqués par de mystérieuses bestioles qui avalent leurs couleurs, ils se rebellent…

Un conte-spectacle tout en trompe l’œil où la place de l’Âtre se métamorphose, passant de la grisaille la plus esthétique aux couleurs les plus riches. Une belle manière d’entrer dans son univers et de rire de nos peurs d’enfants.

Annulation de la performance artisitique V-jing de Wanqi Gan

En raison de conditions météorologiques incertaines, la performance de V-jing de Wanqi Gan organisée par La Souris Verte est malheureusement annulée ce jeudi 15 septembre. Pour les mêmes raisons, les courts-métrages régionaux proposés par Image Est seront projetés gratuitement aux Epinal Ciné Palace à 20h30 et 21h30.

Fête des Images 2022
Du 15 au 17 septembre
Centre ville d’Épinal
Accès libre
Programme : www.centpourcent-vosges.fr/culture/spectacle/fetes-des-images-2022-demons-merveilles-a-decouvrir-sur-les-facades-des-rues-depinal

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