Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns
Le Carnaval des animaux est une oeuvre hors-norme. Composé à la fin du XIXème, Camille Saint-Saëns a d’abord voulu faire oublier son travail. C’est seulement après sa mort qu’on a redécouvert la richesse de ses somptueuses mélodies.
Quel mouche a piqué Camille Saint-Saëns au début de l’année 1886 pour créer une oeuvre musicale aussi loufoque que Le Carnaval des animaux ? Lui, l’enfant prodige de la musique, qui emporte avec fougue et maestria les concertos et les symphonies les plus puissantes, venait de décider de faire entendre des kangourous, des éléphants et des coucous dans un orchestre. Camille Saint-Saëns a alors presque 50 ans, et se repose en Autriche dans un petit village. Peut-être l’insouciance du moment lui a suggéré cette suite musicale, dont il souhaitait surtout qu’elle puisse faire rire ? Mais c’est surtout sa puérilité qu’on lui reprochera. Blessé, le compositeur en interdit l’exécution de son vivant, et il fallu attendre 1922 pour l’entendre publiquement. Depuis, Le Carnaval des animaux est devenu le tube des enfants. Impossible de ne pas reconnaître L’Aquarium ou Le Cygne, tant ces pièces ont été reprises au cinéma ou dans la publicité, ou les clins doeil aux comptines et air de piano bien connus.
Cette adaptation et mise en scène de Guy Simon et du Théâtre du Kronopé se double d’un texte original de Joëlle Richetta : ” Camille Saint-Saëns voulait décrire en musique les allures, les voix, les cris des animaux. Nous avons voulu y associer les postures, les voix, les cris des hommes. Au gré d’un processus scénique étonnant, ils caquettent, gloussent, grognent ou se pavanent. “ Plantons un décor à cette histoire : la fin d’un monde dévasté par la barbarie humaine approche. Un personnage légendaire et terrible apparaît L’Arche de Noé n’est pas loin pour recueillir les animaux qui pourront être sauvés. Heureusement, comme dans les contes de fée, tout se termine par une histoire d’amour universelle. Camille Saint-Saëns voulait faire rire, il arrive en même temps à nous faire réfléchir. Son génie transparaît même à l’heure de la légèreté.
Mardi 5 novembre à 20h30
A l’Espace Georges-Sadoul à Saint-Dié-des-Vosges
Tarifs : de 6 à 12 euros
