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“L’apogée”, le nouveau livre du vosgien Pascal Grégoire, évoque avec humour le cap des 60 ans

Le 28 mars 2024 par Valentine Mallet
Pascal Grégoire
© DR

Passé un âge, on réfléchit comment bien terminer sa vie. Comment la vivre jusqu’au bout. Si le cap des 60 ans peut effrayer, on va tous y passer. Alors, autant en rigoler et le vivre le mieux possible. À travers ce livre quasi autobiographique, le spinalien Pascal Grégoire installé depuis des années à Paris raconte un passage, dont il faut mieux en rire et être heureux. Entretien avec cet auteur aux multiples vies, qui sera en dédicace à Vandœuvre-Lès-Nancy ce vendredi et Neufchâteau ce samedi.

Parlez-nous un peu de vous…

Je suis né à Épinal, et ma famille est vosgienne. Mon père état directeur d’école à Saint-Laurent, et nous avions dans la famille une maison à Remiremont. Comme tout bon vosgien , je suis parti faire mes études à Nancy, dans le domaine de l’économie. Et je me suis envolé à Paris, pour finir celles-ci au CELSA.

J’ai travaillé toute ma carrière dans le domaine de la publicité : j’ai été rédacteur concepteur, j’étais très créatif. J’ai aidé à la création d’agences (j’en ai aussi été directeur), qui ont eu des concepts ayant marqué les français, notamment en 1998 avec la Coupe du monde. Pub à l’américaine, agence anglaise à Paris… j’ai réussi dans ce que je faisais. On était à une époque où tout le monde était très admiratif et friands de la pub.

À quel moment vous lancez-vous dans l’écriture ?

Je travaille toujours, je suis publicitaire, mais j’ai toujours aimé l’écriture. Et puis, j’ai vendu les parts de mon agence indépendance “La Chose” pour me consacrer qu’à l’écriture. J’ai co-fondé mon agence Novice. J’ai écrit mon premier roman en 2018, Goldman sucks, puis j’enchaine avec Monsieur le Maire en 2020 et En haut de l’affiche en 2022, qui lui parle des 100 ans de la publicité. Pour Monsieur le Maire, le livre fait partie de ses ouvrages dits “sacrifiés” avec la période de la covid. Je me suis alors plu dans cette “nouvelle” vie d’édition, créativité et d’écriture.

Et de quoi parle le dernier roman sorti ce mois-ci, “L’Apogée” ?

Ce livre parle de retrouvailles familiales, lorsqu’on a 60 ans. On suit François, qui se rend à un diner de familles. À ce repas de famille, il y a trois tables : celles des enfants, des actifs, et des seniors . C’est le choc : le voilà maintenant assis à cette troisième table. Alors, il lui reste à se rendre à l’évidence : il arrive à un âge décisif, le début du vieillissement, une dernière étape de la vie. C’est un passage dans lequel les enfants partent, on finit sa vie professionnelle, on perd malheureusement des proches…

Ce roman, c’est un questionnement de la vie, de manière plutôt simple : comment aborder ce tel sujet à travers une fête qui peut sembler banal ?

Ce roman est-il autobiographique ?

Légèrement. C’est vrai que pour nous les hommes, le regard vers la vieillesse est différent. On a du mal avec la fragilité, on aime montre qu’on est dur et vaillant. Finalement, très peu de personnes fêtent leurs 60 ans, comme si c’était un déclin. J’ai commencé à creuser sur le sujet, et voilà ce roman.

S’il l’est légèrement, les personnes le sont aussi ?

Les personnages sont inventés, tout en étant inspirés de ma vie. C’est drôle, vous savez, le passage des dizaines. On se pose des questions qui restent universels, et communes à tous. En ce qui concerne les personnages, j’ai voulu prendre de la distance avec eux. Je pense que je n’aurais pas réussi à être aussi intime s’il s’agissait de ma vie, mon prénom dans ce livre.

60 ans, c’est un âge finalement où l’on se sent vieillir, mais qui est important. Tous les âges sont importants, mais à 60 ans, on doit s’inventer une nouvelle vie. Ou non d’ailleurs. Vieillir, c’est juste un mot. Quand on vieillit, c’est juste qu’on se rapproche de la fin du parcours, qu’on a une vie derrière nous. Par contre, d’autres mots restent affreux comme retraite.

Pour ma part, je ne veux pas la prendre tant que j’ai la santé. La vie, ce sont des projets et 60 ans, c’est une nouvelle vie qui commence.

Dans ce roman, vous nous parlez de la vieillesse avec positivité…

Bien sûr ! C’est un discours qui se veut très positif, avec des pointes d’humour. C’est d’ailleurs un des critères de ce livre : il se lit telle une comédie, avec énormément d’auto-dérision. Par exemple, François en a marre d’avoir sur son ordi des publicités à destination de personnes qui prennent de l’âge, alors il piège Internet avec des fausses recherches. Cet ouvrage sert à passer la soixantaine avec sourire.

Avez-vous cru en ce livre ?

Chaque auteur a des moments de doutes. Au milieu de l’écriture, je me suis questionné sur le sujet. Alors, j’ai fait lire à ma femme les 100 premières pages. C’est important d’avoir un avis, et surtout de sa part puisqu’elle a été très franche concernant les trois autres ouvrages. Elle m’a dit qu’elle avait adoré, que c’était super et qu’il fallait que je continue.

D’ailleurs dans “l’Apogée”, elle est présente sous la forme d’un personnage. Elle suit la vieillesse de son mari, tout en étant à ses côtés depuis longtemps. Comme pour montrer que la vieillesse et l’amour se rassemblent.

Avez-vous un nouveau projet d’écriture ?

J’ai beaucoup d’idées, plus un roman ou un essai… Je réfléchis au projet. Pourquoi pas axer sur un fait divers ? Bien évidemment, cela ne se fera que dans quelques années. Mais quand on a commencé l’écriture, on a du mal à s’en priver. Je me sens libre, je donne vie à des personnages. La liberté est assez rare dans la vie d’aujourd’hui. Puis les français adorent la littérature et l’écriture. On a toujours beaucoup de lecteurs.

Quels conseils donneriez-vous à une personne souhaitant être éditée ?

Il ne faut pas envoyer son manuscrit partout ! Il faut bien déterminer les maisons d’éditions adaptées à l’ouvrage écrit. Il faut consacrer du temps aux recherches. Et surtout ne pas prendre trop personnellement le “non”. Ne pas avoir peur du refus. Dans notre maison Novice, on a organisé le prix du roman non publié : le principe est simple, donner une seconde chance à un manuscrit qui n’a pas été retenue. Cela peut donner une deuxième vie à un ouvrage, qui peut être publié.

Où pouvons-nous vous retrouver ?

Je serai dans la région cette fin de semaine ! Vous pouvez me retrouver à livre à l’Espace culturel E.Leclerc de Vandoeuvre lès Nancy  ce vendredi de 11h à 17h et à l’Espace culturel E.Leclerc de Neufchâteau le samedi de 10h à 13h.

Roman – Illustré par Mathieu Persan
160 pages – 19,90 €
Éditeur : ecrire@novice-editeur.com
Diffusion : Ced – Distribution : Pollen

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