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Coup de cœur des Imaginales 2022 : Michael Roch !

Le 19 mai 2022 par Chloé Vançon
Michael Roch, invité d'honneur des Imaginales 2022.
© Michael Roch Facebook

Après avoir grandi en France, c’est aux Antilles qu’il a posé ses valises depuis 6 ans. Auteur de science-fiction caribéenne, il enseigne également la création littéraire et le Storytelling. Rencontre avec le coup de coeur des Imaginales 2022 : Michael Roch !

Vous êtes l’auteur coup de cœur des Imaginales, qu’est-ce que cela vous fait ?

Michael Roch – Ça a été une super nouvelle, je ne m’y attendais pas du tout ! C’est un grand honneur et je suis aussi très excité à l’idée de revenir aux Imaginales et de rencontrer à nouveau le lectorat qui me suit depuis mon Peter Pan*.

Votre dernier roman Tè Mawon** vient de sortir, est-ce que vous pouvez nous en dire quelques mots ?

M. R. – C’est l’histoire d’une bande de débouya partant à la recherche du Tout-Monde, la terre de leurs ancêtres cachée quelque part sous l’immense mégalopole qu’est devenu l’arc caribéen. Ce roman questionne la pluriculturalité voire la transculturalité des Antilles : des cultures qui se mélangent et en créent d’autres, parfois méconnaissables, imprévisibles. Cette créolisation passe notamment par le langage.

Dans le roman on retrouve en effet plusieurs langues…

M. R. – Oui créole, anglais, espagnol, chinois, arabe… qui sont des cultures et des langues présentes aux Caraïbes. Ainsi, les personnages s’entrechoquent et s’entrechoquent aussi avec le lecteur chez qui j’ai essayé de susciter ce qu’ils peuvent vivre.

Comment ce roman est né ?

M. R. – Il est né du constat que la littérature antillaise ne s’est pas ou très peu intéressée à notre « futurité ». Deux questions existentielles sont posées : « qui sommes-nous ? » et « d’où venons-nous ?». J’ai essayé de mon côté de répondre à une troisième question : « où allons-nous ? ». Pour ça, je me suis inspiré de l’héritage d’Aimé Césaire, Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau qui ont toute leur vie, travaillé sur des concepts liés à la diversité, créolité et négritude. Ce que je présente c’est donc un récit afrocentré qui aborde aussi ces territoires-là.

Ça s’inscrit donc dans l’afrofuturisme, focus proposé par les Imaginales, comment vous définiriez ce mouvement ?

M. R. – C’est finalement assez simple : raconter des histoires où les personnages principaux sont noirs, où ils sont exempts de toute discrimination ou oppression et parviennent à s’épanouir par leurs propres actes.

Écrire de la science-fiction, c’est aussi donc une manière de faire passer un message ?

M. R. – C’est d’abord un genre qui est très apprécié du grand public, en littérature comme au cinéma. C’est aussi un très bon moyen effectivement d’alerter le lectorat sur les dérives de la société, et, en même temps, d’essayer de proposer des alternatives.

D’autres projets en cours ?

M. R. – Un prochain roman qui émerge : Les choses immobiles mais aussi Bloods, série à retrouver sur l’application de lecture Doors.

*Moi, Peter Pan, éditions Mu, 2017, sélectionné au grand prix de l’Imaginaire en 2018.

** Tè Mawon, éditions La Volte, 2022

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