100 % livres : les Coups de cœur de la Librairie Le Neuf à Saint-Dié
L’heure de la rentrée a sonné, l’occasion de se plonger dans un nouveau roman. Voici une sélection de 3 romans de notre partenaire, la librairie Le Neuf à Saint-Dié.
Adrian Hotel Roma / Pierre Adrian
éditions Gallimard – 19,50 €
S’étant donné la mort le 27 août 1950, le poète italien Cesare Pavese est retrouvé le lendemain dans sa chambre d’un hôtel à Turin. Dans le roman Hotel Roma, Pierre Adrian part sur les traces et les mots de l’écrivain, pour découvrir peut-être, le malheur secret, une beauté manquée, qui ont conduit à un homme de s’ôter la vie…
On rencontrera avec une écriture simple et juste, sans pathos, l’Italie et les lieux visités par Pavese, accompagnés d’extraits de ses textes, qui seront peut-être autant de clés que d’énigmes ajoutées pour comprendre son existence. Mais au-delà de l’enquête sur le passé, c’est déjà de vivre aujourd’hui dont il est question. C’est autant l’histoire de Pavese que d’Adrian. Hotel Roma, c’est un roman sur le pouvoir de la littérature, sa capacité, toujours en faisant des ponts entre hier et aujourd’hui, de nous apprendre à nous découvrir. On ressort en tout cas de cette lecture avec une grande envie de (re)lire Cesare Pavese.
Par Quentin
La Danse des oubliés / Johanna Krawczyk
Éditions Heloïse d’Ormesson – 18 €
Belle-Rose est un petit village savoyard où tout le monde se connaît. Aux abords y coule une rivière, L’Eau-Rouge. Un jour le corps de Maude, une jeune adolescente est retrouvé dans le cours d’eau. Personne n’a rien vue. Luce, la grande sœur, se met alors en quête de vérité et se heurte au silence. Pour avancer, la jeune fille va devoir demander l’aide du « Maudit », le paria du village.
Johanna Krawczyk, pour son second roman, nous offre un récit haletant et poétique dans le huis clos de ces villages où il ne se passe jamais rien…
Par Laurent
Malville / Emmanuel Ruben
Éditions Stock – 20,90 €
2036, la France est gouvernée par l’extrême droite, Samuel vit reclus dans sa cave, depuis l’explosion de la centrale nucléaire de Malville, là où il vivait enfant, là où son père travaillait (extrait : « Mon père ne parlait jamais de son boulot, il disait la centrale, comme s’il n’y en avait qu’une seule au monde, comme si c’était le nombril du monde. Et de fait, c’était le nombril de notre monde. ») Nous sommes dans les années 80, la centrale cristallise les tensions familiales, les luttes politiques sont en haut de l’affiche (Larzac, Creys Malville, Fessenheim…). Samuel se lie d’amitié avec Thomas, garçon un brin sauvage, et Astrid, une jeune fille révoltée et qui attise le désir. Roman d’apprentissage et d’anticipation, Malville explore cette France périurbaine, ainsi que les conséquences sanitaires et environnementales de nos « choix » énergétiques qui bouleversent irrémédiablement notre rapport au monde, à la terre et au vivant. Emmanuel Ruben, géographe, rejoint Eric Fottorino, Mohican,
et Serge Joncourt, Nature humaine, dans cette approche environnementale ancrée dans le roman contemporain. Ce livre est salutaire et remet en cause certaines idées reçues.
Par Olivier
En collaboration avec
5 Quai du Maréchal Leclerc, Saint-Dié-des-Vosges