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La Spinalienne Nunco et son peuple de terre

Le 08 février 2016 par Bruno Veillon

Pour Isabelle Nuncq, dit Nunco, la sculpture marque un nouveau départ. Autodidacte, créatrice depuis son enfance, l’artiste a laissé, 30 années de restauration de poupées pour exprimer son imagination à travers ses oeuvres, empreintes d’humanité.

Du haut de son mètre dix, le dos courbé et bien installée dans ses charentaises, Germaine regarde à travers la baie vitrée. 

À ses côtés, le ” squelette ” de Gustave, son compagnon, est en train d’être assemblé via une armature en bois. Plus loin, une gargouille mi-chèvre mi-homme sort d’une plaque en bois, tandis que M. Gédibus, elfe dégingandé, apprend à voler à qui le veut.

La scène paraît totalement improbable, sortie d’un roman fantaisie. Pourtant, c’est l’univers qu’a construit Isabelle Nuncq dit Nunco. La Spinalienne est sculpteur (elle n’aime pas féminiser le terme). Dans son atelier, elle crée des personnages et des univers… Et parmi sa ” bande de potes “, tous racontent une histoire.

Cela fait quelques mois que l’artiste a officiellement transformé son garage en atelier de sculpture. Avant, et pendant 30 ans, Isabelle était restauratrice de poupées. Reborn et autres bambins de plastique ont défilé sous ses mains. 

Autodidacte, elle a tout appris d’elle-même. Salons, expositions, elle a arpenté l’Europe avec ses poupées… Puis un jour, le ras-le-bol, l’envie de retrouver la création, cette petite flamme intérieure qu’Isabelle possède depuis son plus jeune âge. 

” Petite, mes parents m’achetaient un sac de plâtre pour m’occuper pendant les vacances”, sourit-elle. Aujourd’hui, elle manie gouge, marteau et autres râpes pour faire naître dans de la porcelaine, du bois ou du plâtre ses créations : ” Ce que je recherche, ce sont les expressions, les surprises ou l’émotion. De l’humain avant tout… Et aussi, beaucoup d’humour ! “

La création, une quête sans fin

À 50 ans, Isabelle Nunco s’est offert un nouveau départ. Dans son atelier, elle passe des journées entières et remplit des carnets de dessins. Elle jongle entre les commandes venant d’entreprises et de privés : sculptures de bustes, de visages, et ses créations. 

L’artiste avoue se livrer un peu dans chacune de ses oeuvres. Elfe, enfant universel, faune. Dans la famille, ” on a toujours adoré le monde de l’enfance et de l’imaginaire “. Elle rêve de s’inspirer de modèles vivants et confie mener de petits combats à travers son art : tolérance, paix… ” Mon côté miss France “, rit la dynamique quinquagénaire. 

Elle énumère des projets à venir sans s’interrompre, avoue sa passion pour les grands du milieu comme Dalou, Houdon ou Michel-Ange et pleurer en visitant le musée d’Orsay. 

” C’est une quête sans fin : ce que je veux, c’est procurer, l’espace, de quelques minutes, un peu de bonheur à chaque visiteur”. Elle adore sa liberté de création. Pas de contraintes, son esprit vole. 

Lorsqu’elle sculpte, elle regarde d’abord des images dans les livres ou sur internet. Un temps de réflexion passe, puis viennent les premières esquisses. Trois, quatre, sept dessins plus tard, l’armature est en place et le modelage commence. ” Avec des formes plutôt grossières dans lesquelles je décèle déjà où je veux en venir “. 

Pour Isabelle, finalement, ” il s’agit de la même pratique qu’un plaquiste “, sourit-elle. Nunco a déjà prévu plusieurs expositions : aux journées d’été des métiers d’art, dans le quartier et même en septembre, plus d’un mois à La Bresse. Ce qui réjouit l’hyperactive sculptrice (pardon à elle !), qui se hâte à ses créations : ” Je vais pouvoir m’éclater ! “

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