Expo : l’été des cinq jeudis au MUDAAC d’Épinal

Depuis l’été 2020, le MUDAAC invite le grand public à venir, en petit comité, à la rencontre d’artistes originaires du Grand Est dans son enceinte et son jardin. La philosophie de cette opération originale : amener le grand public à oser pousser la porte du musée pour découvrir les œuvres en faisant un pas de côté.

Liberté

Pour la première fois, le MUDAAC – en partenariat avec la Ligue de l’enseignement des Vosges – participe à Partir en Livre, une manifestation nationale organisée par le Centre national du livre et impulsée par le ministère de la Culture, qui vise à transmettre le plaisir de lire aux enfants, aux adolescents et à leur famille, en « libérant les livres des étagères ». Porté et inspiré par la thématique nationale : la liberté, l’ensemble du programme « Un jeudi d’été au musée » fera résonner ce symbole.

Pendant 6 jeudis, il sera question de prendre la liberté de casser les codes, de se laisser guider par des conférenciers peu ordinaires, d’approcher l’art sous tous les angles et de « libérer » les œuvres…

Un jeudi d’été au musée : le programme de la grande récré du MUDAAC

Les jeudis 13 juillet et 3 août

Mimas’s Eye Window to the Soul

Performance dansée et musicale avec Amon Bey (danseur/chorégraphe) et Stann Duget (violoncelliste).

Invité par le MUDAAC pour proposer une création chorégraphique autour d’une œuvre du musée, Amon Bey a choisi de se tourner vers le jardin et « Mundo perdido » créé en 1983 par Anne et Patrick Poirier. Cette sculpture évoque la révolte des géants, enfermés par Zeus aux enfers, et la fin d’une civilisation. Plus qu’une narration chorégraphique, Amon Bey, dans ce « corps à corps avec l’œuvre », propose de partager une évidence émotionnelle. Une émotion mise en musique avec la profondeur intimiste du violoncelliste vosgien Stann Duguet.

À 20 h (durée 30 mn)
Spectacle tout public, dès 5 ans
Sur réservation
Tarifs : 6 € / 3 €
Gratuit pour les moins de 18 ans
Sur réservation

Le jeudi 20 juillet

Partir en Livre « Mademoiselle Vole »

Avec Laurence Gillot (autrice), Emma Morison (illustratrice), Imame Allouche (traductrice) et Amélie Armao (conteuse).

• Le livre

Hana est réfugiée en France, car dans son pays, il y a la guerre. La nuit, elle dort, avec sa maman, dans un musée, tout près d’un tableau intitulé « Mademoiselle Vole  ». Mais ça, il ne faut pas le dire. C’est un secret. Jusqu’au jour où…

20 h – 20 h 45 : lecture
salle de conférence du MUDAAC

• Une soirée en deux temps

À 20 h, un temps lecture. Un joli moment pendant lequel l’auteure de Mademoiselle vole, Laurence Gilot donnera une lecture du livre, arguant haut et fort le mot liberté. Une lecture à trois voix avec Imame Allouche qui en donnera une traduction en arabe, et Emma Morison (ancienne étudiante de l’Esal) qui réalisera, en simultanée, une illustration d’après le récit. Après la lecture du conte, on assistera à la « libération » de l’illustration réalisée par Emma Morison pendant la lecture du livre. Une transition poétique, en forme de surprise, avant de poursuivre la soirée.

À 21 h, la conteuse Amélie Armao, après s’être imprégnée des collections du musée et de ” Mademoiselle Vole “, proposera un parcours conté sur la thématique de la liberté autour de différentes œuvres présentées au MUDAAC. Une promenade décalée qui, aux frontières du visible et de l’invisible, amènera peut-être les participants à prendre leur envol…

Pendant toute cette journée et le jour suivant, le musée accueillera des enfants (hors temps scolaire) pour participer à des ateliers créatifs et découvrir les illustrations de Emma Morison et dessiner leur vision de la liberté. Après une « grande lessive » leur travail sera donné à voir aux visiteurs du musée. Pendant ces deux jours, les enfants participeront à une « chasse aux lecteurs ». Aussi ne soyez pas surpris d’entendre des anonymes déclamer des passages d’ouvrages dédiés à la liberté et embellir le silence qui règne habituellement dans les salles.

21 h – 21 h 45 : promenade décalée
Soirée organisée en partenariat avec la Ligue de l’enseignement des Vosges
Présence des Édition du Pourquoi Pas
Tout public (dès 5 ans)
Gratuit

Les jeudis 27 juillet et 10 août

Visite clownesque / Cie Les 2 de la Spontanée

La collection d’art contemporain du MUDAAC comme vous ne l’avez jamais vue !

Ultrason (Lydie Gustin) et Champion (Francis Albiero) forment un drôle de binôme. Ces deux clowns subtils et érudits, en s’appuyant sur l’histoire et l’histoire de l’art, portent un regard décalé sur les œuvres du musée. Leur objectif ? Amener les spectateurs à se poser des questions sur les œuvres et le processus créatif de leurs auteurs. (voir l’interview de Francis Albiero, ci-contre).

À 20 h et 21 h (durée 45 mn)
Tout public (dès 5 ans)
Plein tarif 6 € – tarif réduit 3 €
Gratuit pour les moins de 18 ans

Ce que les clowns ont à nous apprendre de l’art

Au travers de sa programmation, le MUDAAC s’efforce de réinventer le musée afin qu’il s’ouvre à tous les publics. La visite clownesque illustre parfaitement cette démarche, aussi avons-nous demandé à Francis Albiero de nous expliquer pourquoi les clowns ont leur place au musée.

« Le clown est plein de questions et d’émerveillement, mais il n’est pas forcément là où on l’attend. On pense que le clown doit faire rire, mais en fait il touche surtout les gens.

Dans le cirque traditionnel les clowns faisaient le lien entre les numéros. Notre compagnie perpétue cette tradition en faisant le lien entre les gens de la rue et le musée. L’art contemporain fait peur parce qu’il se trouve dans des endroits austères. En leur disant « Regardez, ça c’est bien… » ou « Oh, ça c’est rigolo ! », on peut les aider à dépasser leurs peurs et leurs a priori. (…) Dire « j’aime pas l’art contemporain », c’est comme dire « j’aime pas les clowns » ; ça ne veut rien dire. Ce que j’aime beaucoup chez les artistes contemporains, c’est que, lorsqu’ils décident que c’est une œuvre d’art, elle le devient. Cela peut passer pour de la provocation, mais c’est souvent une ouverture vers l’imaginaire, le sensible et le merveilleux. Dans nos représentations, nous partons du postulat que « tout est art ». Pour autant, on se réserve le droit de ne pas être politiquement correct car le clown est profondément humain ; simplement il ose dire ce que les gens n’osent pas exprimer.

Avant le spectacle nous nous documentons sur les œuvres, leur auteur, leur contextualisation sociale et historique, c’est seulement après que l’on part en impro. C’est elle qui nous permet de faire le lien et de rendre la visite fluide. Dans une œuvre perçue comme une provocation, il y a souvent une démarche de la part de l’artiste, une histoire humaine, une recherche, un questionnement, voire une dose de courage. Alors c’est bien que l’on ait l’occasion de l’expliquer aux spectateurs et de les interroger sur leur ressenti. À la fin de la visite, les gens vous avouent avoir appris des choses et avoir envie de revenir au musée. »

Infos et réservations au Musée départemental d’art ancien et contemporain (MUDAAC)
1, place Lagarde à Épinal
Tel.  03 29 82 20 33
mudaac.vosges.fr

Article rédigé par :

Francoise Fontanelle

Rédactrice et responsable éditorial