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Voyage au bout de l’amour, de Ulrich Seidl

Le 10 janvier 2013 par Bruno Veillon

Il y a des cinéastes qui aiment user de leur art pour interpeller au risque de choquer. Dans le genre, le danois Lars Von Trier a fait ses preuves et l’autrichien Ulrich Seidl marche sur ses plates-bandes.

En 2006, il avait traité frontalement de la misère sexuelle en Europe de l’Est avec Import/Export. Un sujet qui n’est pas vraiment laissé de côté dans Paradis Amour, premier volet d’une trilogie dont le deuxième épisode a d’ores et déjà obtenu le prix du jury au dernier festival de Venise et qui suit trois membres d’une même famille, qui ravalent leur mal-être, à la recherche d’une échappatoire.

C’est à la mère d’ouvrir les présentations dans ce film qui parle d’amour, amour contraint et misérable. Elle approche la soixantaine et profite de l’absence de sa fille pour partir pour un safari en Afrique avec quelques copines qui viennent y retrouver un désir perdu. Des ” sugar mamas ” qui cherchent à recevoir des faveurs sexuelles contre monnaie sonnante et trébuchante et oublient ainsi leur détresse en dominant la misère locale. Le film a le mérite de poser la réflexion en collant le drame au nez du spectateur. Cette femme, qui refuse d’abord de se laisser prendre à ce manège, va finir par s’y jeter pleinement, furieuse d’y laisser son argent mais revenant toujours à la charge.

Comme le réalisateur, qui a tendance à se vautrer avec complaisance dans un voyeurisme malsain. Sa mise en scène  froide qui met ses personnages (littéralement) à nu, seuls dans leur solitude et leurs contradictions fait aussi la force du film.  Mais fallait-il en arriver là pour lancer le débat ?

Sortie le 30 avril
Film autrichien de Ulrich Seidl.
Avec Margarete Tiesel, Peter Kazungu, Inge Maux… 2h.

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