Accueil > Actu > Santé > Don de sang : la Fédération Française lance un appel au secours pour cette fin d’année

Don de sang : la Fédération Française lance un appel au secours pour cette fin d’année

Le 15 décembre 2022 par Jordane Rommevaux
Collecte de sang : les rendez-vous du mois de mars dans les Vosges !
De nombreux rendez-vous de collecte de sang en mars dans les Vosges, à découvrir.
© Adobe Stock

La Fédération Française pour le Don de Sang Bénévole (FFDSB) et les 2 850 associations de donneurs de sang qui la composent, dont celle des Vosges, lancent une alerte d’urgence sur les réserves de sang qui atteignent des signes de faiblesse inquiétants. A la veille de son Conseil d’Administration national, elle tient à alerter les hautes autorités sur les raisons de cette baisse des dons.

L’Etablissement Français du Sang vient de lancer un appel au don pour la fin d’année, ceci afin de permettre d’augmenter les réserves de produits sanguins qui ne sont pas au niveau attendu.

Cet appel s’inscrit à la veille du Conseil d’Administration qui se déroulera le 16 décembre, dans un contexte extrêmement difficile pour l’opérateur public de la transfusion, dont le budget est impossible à établir.

La Fédération Française pour le Don de Sang Bénévole veut alerter l’ensemble de la population sur les menaces qui pèsent sur notre modèle transfusionnel.

Impossibilité d’ajuster les niveaux salariaux et de recruter le personnel indispensable à son fonctionnement

Depuis plus de 13 ans, les classifications du personnel n’ont plus été revues. Le personnel de l’Etablissement Français du Sang s’est vu refuser le bénéfice du Ségur de la santé. Si une enveloppe de 20 millions lui a été octroyée pour une compensation partielle du Ségur 1, rien n’a été fait pour compenser le Ségur 2. Du fait de son manque d’attractivité, 300 postes de travail ne sont pas pourvus, dont 200 pour la collecte et le turn-over est très important. Les conséquences de cette situation sont la suppression en 2022 de 2 174 collectes et l’annulation de rendez-vous de plasmaphérèse, ce qui représente plus de 100 000 poches de sang. Afin de mettre à niveau les rémunérations de son personnel, l’EFS a besoin de 30 millions d’euros.

Compenser la hausse des prix et le choc d’inflation

Face à une inflation qui atteint 6,2 % en novembre, dont 19,1 % pour les énergies, l’ensemble des fournisseurs de l’EFS demandent une revalorisation de leur prix. Les négociations pour le renouvellement des contrats sont extrêmement difficiles. Ces hausses ne pourront pas être répercutées sur les tarifs de cession des produits sanguins labiles (PSL) qui sont fixés par arrêté gouvernemental. La seule revalorisation récente des PSL, de 3,3 %, a été utilisée pour compenser les revalorisations salariales du Ségur 1. Les coûts supplémentaires générés du fait du choc d’inflation seront de l’ordre de 30 millions d’euros.

Baisse de cession des produits sanguins labiles (PSL)

Les difficultés de l’Hôpital (reports d’opérations chirurgicales notamment) et les recommandations de la Haute Autorité de santé ont entraîné une baisse de la demande de PSL de l’ordre de 5 %. Le manque à gagner est également de l’ordre de 30 millions d’euros.

Pour assurer sa pérennité, l’Etablissement Français du Sang a besoin de 90 millions d’euros. En l’absence de ces moyens, son modèle économique sera remis en cause et les conséquences seront multiples :

  • Fin de l’autosuffisance de notre pays en produits sanguins et risques mortifères pour un million de patients qui chaque année ont besoin de sang.
  • Chute de la collecte de plasma à destination du fractionnement et augmentation de la dépendance pour notre approvisionnement. Lors de la pandémie, nous avons pu constater les effets de l’absence de souveraineté et la dépendance vis à vis d’autres producteurs.
  • Le tarif de cession du plasma d’aphérèse en France sera de 120 euros après la revalorisation de 9 % au 1er janvier 2023.  Il est de plus de 170 euros en Europe et de plus de 200 dollars aux Etats-Unis. Les coûts générés, si la France doit acheter du plasma à l’étranger, seront largement supérieurs aux 90 millions nécessaires.
  • L’EFS ne pourra plus financer les recherches en matière de thérapie innovante et le soutien à l’action internationale de la France en matière de santé.
  • Disparition de nombreuses associations, vecteurs d’intégration et créatrices de liens sociaux dans les territoires.

Pour rappel, le département des Vosges est l’un des plus généreux en terme de don du sang. Chaque mois, nous vous apportons l’agenda des différents rendez-vous ponctuels proposés dans les villes du département. Pour le mois de décembre, l’intégralité des collectes de sang est à retrouver ici.

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin