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Comment vont les Vosgiens ?

Le 18 mai 2015 par Bruno Veillon

Certains indicateurs territoriaux du développement durable, mis en avant par le Conseil Économique Social et Environnemental de Lorraine, illustrent les déficits restant à combler dans le département des Vosges.

Plutôt que de se laisser aller à la sinistrose, mieux vaut y voir des pistes d’action pour le mieux être de sa population. Le PIB (Produit Intérieur Brut), indicateur de la production économique réalisée à l’intérieur d’un territoire, est une chose. Indiquer comment y vit sa population en est une autre, complémentaire bien sûr sur l’état dudit territoire. C’est tout l’intérêt des indicateurs territoriaux du développement durable de la Lorraine. Le Conseil Économique Social et Environnemental de Lorraine s’est engagé avec justesse dans cette démarche, livrant en ce printemps 2015 la deuxième édition de ces données qui illustrent comment vont les Lorrains” et les Vosgiens.

Premier constat. Si l’espérance de vie des Lorraines et des Lorrains progresse, comme leur niveau de formation, ils font face encore à des ruptures économiques et sociales, à des disparités territoriales et à des inégalités femmes/hommes importantes “. Encore coincées au sud de la région, dans un environnement économique soumis à la désindustrialisation, les Vosges en sont le cadre.

Encore quelques efforts

Quelques constats soulignent l’enjeu des politiques à conduire pour améliorer le bien-être local. De 13 % en France en 2011, le taux de pauvreté (ou des revenus inférieurs à 60 % du revenu médian) était de 14,7 % en Lorraine et de 15,6 % dans les Vosges, soit le plus fort taux de la région. Idem pour le taux de chômage (3e trimestre 2014) de 9,9 % en France, 10,6 % en Lorraine et des taux supérieurs dans le bassin d’épinal (11,5 %), voire davantage en Déodatie. Une donne toujours de mise aujourd’hui avec le taux le plus haut de Lorraine (4e trimestre 2014) de 14,2 % dans ce même bassin de Saint-Dié-des-Vosges.

La vulnérabilité énergétique ajoute à ces disparités. Alors que 15 % des ménages français y sont confrontés, ce chiffre atteint 27,4 % en Lorraine et 32,7 % dans les Vosges. S’y cumule une vulnérabilité liée aux dépenses nécessaires pour réaliser les déplacements. Elle touche 13,8 % des ménages lorrains, contre 10,2 % en France métropolitaine, et concerne 17,5 % des ménages vosgiens. Là encore des efforts sont à réaliser.

Côté santé

Plus globalement, alors qu’en 2013 la Lorraine s’imposait au plan national comme la première région pour l’évolution favorable de l’espérance de vie des hommes (+ 4,5 % en 15 ans), les Vosges connaissaient une tendance inverse. Pas bon pour le moral!

Afin de garantir et d’améliorer la qualité de vie, l’accessibilité aux soins s’avère essentielle. Là encore les Vosges sont en retrait. De 335 en France pour 100 000 habitants (2013), la densité de médecins, généralistes et spécialistes du secteur public et privé, était seulement de 252,1 dans les Vosges contre 305 en Lorraine. Toujours dans le registre santé, déficiente celle-là, on note dans les Vosges, pour ce qui est de la mortalité prématurée, intervenant donc avant l’âge de 65 ans, une surreprésentation des problèmes de l’appareil circulatoire, des suicides et des accidents de la route, plus marquée chez les hommes.

Et le transport ?

On retiendra enfin que, côté utilisation des transports en commun pour les trajets domicile – travail, certains secteurs du département laissent à désirer, particulièrement Neufchâteau et Remiremont qui affichent un modeste 2 % contre 8,3 % en France et 7,1 % en Lorraine.

Autant de pistes à suivre pour améliorer le quotidien et le bien-être des Vosgiennes et des Vosgiens. Elles s’avèrent d’autant plus importantes à l’heure toute proche d’une Grande Région ALCA (Alsace Lorraine Champagne Ardenne), où il faudra se faire entendre pour travailler à restreindre ces disparités territoriales.

Un bon point!
Parmi les indicateurs favorables dans le département, au plan de la biodiversité et des ressources naturelles, citons le peuplement piscicole ou l’indice poisson-rivière, avec une 3ème position dans le Grand-Est pour la Lorraine (51 %), après la Champagne-Ardenne et l’Alsace, et “une situation nettement meilleure dans les départements de la Meuse et des Vosges”.

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