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“Le textile, c’est une tradition dans les Vosges” Paul de Montclos, PDG de Garnier-Thiebaut

Le 26 décembre 2023 par Francoise Fontanelle
© Bmi Epinal-Golbey- Usine de JULIENRUPT/ Sortie des ouvriers

Une histoire au fil de l’eau

L’histoire du textile suit le fil de l’eau utilisée dans le massif des Vosges depuis le Moyen Âge comme source d’énergie. Par un ingénieux système de vannes, de canaux et de conduites forcées, l’eau des rivières est détournée pour lui permettre d’actionner une roue hydraulique ou une turbine. Celles-ci vont entraîner une série de mécanismes et faire fonctionner les machines des filatures et des tissages. L’eau utilisée est ensuite renvoyée sans dommage dans la rivière.

Les paysans-tisserands

Depuis le Moyen Âge, certains paysans des Hautes-Vosges confectionnent des toiles de lin ou de chanvre, en plus des cultures et des travaux forestiers. Les métiers bois sont construits sur place, au cœur des fermes. À l’époque, ils travaillent la laine, le chanvre et le lin et les tissus des draps de lits, des toiles destinées à fabriquer du linge de corps et des services de table à partir de filés de chanvre.

Le textile dans les Hautes-Vosges, c’est coton !

Au XVIIe siècle, le coton apparaît, la production s’industrialise et on a besoin de la force hydraulique pour faire fonctionner les métiers. C’est alors que, en 1765, profitant du savoir-faire des paysans-tisserands des Hautes-Vosges et de la présence d’anciens moulins, des filatures et des tissages s’installent à profusion dans les vallées du massif.

En 1861, on dénombrait 28 filatures, 72 tissages et 10 unités combinant les deux activités qui employaient à elles toutes près de 15 500 ouvriers. Une frénésie qui donnera lieu à une tradition textile renommée aujourd’hui dans le monde entier et donner lieu à un modèle de société organisé autour de l’usine et de son patron, certes, mais un modèle visionnaire qui créa des logements pour ses ouvriers, ouvrit des centres de formation, inventa les crèches et le progrès social, construisit des salles de spectacles, des stades etc.

Peu de temps après, en 1833, apparaît le plus ancien établissement encore en exploitation : Garnier Thiebaut.

La politique est, comme aujourd’hui encore, volontariste : améliorer la productivité en réalisant d’importants investissements, développer la créativité, l’innovation, garantir la qualité, rechercher de nouveaux débouchés. Et cela permet au département des Vosges de devenir le premier département cotonnier de France avec plus de 50 % de la production nationale. La région de Gérardmer devient le berceau de la fabrication des toiles de lin et acquiert une réputation pour sa toile des Vosges et s’empare du marché du linge de maison.

Le textile, c’est une tradition dans les Vosges. Une tradition née d’atouts naturels spécifiques au Massif. Au fil des siècles, le talent et l’innovation ont permis aux industriels de transformer ces atouts en véritables savoir-faire, jusqu’à construire une réputation nationalement reconnue.

Paul de Montclos- PDG de Garnier-Thiebaut

À l’image d’une AoC qui garantit un lien étroit entre le produit, le terroir et le savoir-faire de l’homme, Vosges terre textile garantit une production Vosgienne et le respect de valeurs essentielles à la pérennisation des emplois au niveau local. 

Un passé qui a de l’avenir

La mondialisation passe par l’innovation et c’est ainsi qu’une nouvelle vision s’impose impliquant de la spécialisation, une ouverte d’esprit et de la créativité technique. Telle est l’image actuelle de l’industrie textile qui met en place de nouveaux procédés grâce aux chercheurs et aux d’industriels. Un savoir-faire connu et reconnu qui aujourd’hui s’exporte à l’international.

Un article réalisé en partenariat avec le Magazine Tandem, à consulter ICI

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